Un congrès tous les 2 ans : une nécessité impérieuse !
La proposition de modification des statuts allant dans le sens d’une rotation sur 3 ans des congrès nationaux du SNES pourrait se trouver confortée par la situation transitoire que nous connaissons cette année (un congrès 3 ans après le précédent).
Et pourtant, les arguments qui ont présidé à la rédaction des statuts initiaux et prévoyant la réunion du congrès souverain d’abord tous les ans, puis tous les 2 ans, sont plus que jamais d’actualité en une période où les projets et mauvais coups ministériels se succèdent à un rythme effréné.
Les 3 années qui viennent de s’écouler ont d’ailleurs montré que nous pouvions être en difficulté dans nos positionnements et que quelques-uns de nos mandats sont rapidement devenus caduques.
Un SNES fort a besoin de bases solides, et ces bases solides, ce sont des mandats réfléchis collectivement, qui évitent des flottements préjudiciables à la mobilisation, à l’action et à la syndicalisation. Un SNES fort a également besoin que l’on ne s’use pas en débats consistant à remettre sur le tapis un projet de modification statutaire rejeté déjà 3 fois successivement, en 2005, 2007 et 2009.
On nous rétorquera sans doute qu’un congrès est lourd et que la charge des sections départementales (S2) et académiques (S3) s’est considérablement alourdie ces dernières années, mais faut-il souhaiter que le travail militant s’éloigne de la réflexion syndicale au profit de la gestion du quotidien et que cette réflexion syndicale soit, de fait, du seul ressort de l’échelon national ?
On nous dira aussi que nous ne parvenons plus à impliquer dans la réflexion autant qu’il le faudrait les sections d’établissement (S1) et les syndiqués, mais est-ce une raison pour faire reculer encore davantage cette implication en espaçant davantage les congrès ? Et combien d’entre nous, S1 ou simple syndiqué entré avec curiosité dans un congrès, ont ensuite choisi de s’investir dans un S2 ou un S3 ? Car les congrès, au même titre que les élections professionnelles, sont des grands moments de la vie et de la démocratie syndicales qui facilitent les rencontres et les échanges, et permettent de découvrir de nouveaux militants. Et de nouveaux militants, apportant renouveau dans notre réflexion et nos pratiques syndicales, le SNES en a un besoin crucial !
Karine Boulonne, UA, secrétaire académique de Lille