Le groupe des 9 a publié cette année un texte pour la journée internationale des droits des femmes. Dans ce communiqué commun à neuf syndicats et associations de retraité.e.s, on retrouve un certain nombre d’informations qui montrent que les écarts de pension entre femmes et hommes reflètent les inégalités sur le marché du travail.
Les pensions de droit direct des femmes sont inférieures en moyenne de 40 % à celles des hommes. Fin 2019, la pension moyenne brute était de 1145 euros pour une femme contre 1924 euros pour un homme ! De plus, du fait de carrières discontinues et de temps partiels souvent contraints, les femmes partent plus tard à la retraite (en moyenne à 62 ans et 5 mois contre 61 ans et 9 mois).
Avec les droits dérivés (dispositifs familiaux et pension de réversion), les femmes perçoivent toujours une pension inférieure de 26 %. En 2019, on comptait 4,4 millions de bénéficiaires de pension de réversion dont 89 % sont des femmes. De plus, 96 % des 1,1 million de retraités qui n’ont que cette pension pour vivre sont des femmes.
Ces droits familiaux et conjugaux ont permis de réduire l’écart entre femmes et hommes. Pourtant, les réformes depuis 1993 ont pénalisé les femmes, qui ont des carrières plus courtes, et qui travaillent plus souvent à temps partiel (30 % des femmes contre 8 % des hommes). Dans la Fonction publique, la suppression de la bonification d’un an par enfant né après 2004 a remis en cause ces droits.
La volonté d’une réforme des retraites est actuellement réaffirmée. Le risque est grand pour les femmes de voir leur pension diminuer du fait de la prise en compte de toute la carrière et de la remise en cause des droits existants, notamment les incertitudes sur la pension de réversion.
Agnès HURET
Tous les chiffres ont été fournis par la DRESS, direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Le texte entier de l’appel est à ire sur le site du Snes.