Dans la crise que subissent les personnels, les familles et les élèves, de nouveaux effets d’annonces étaient-ils vraiment indispensables ?
C’est quoi ?
Il s’agit d’un dispositif présenté dans une vidéo mise en ligne le 2 avril.
JM Blanquer a annoncé la mise en place de « cours de soutien scolaire » pendant les vacances de printemps, afin de « lutter tous ensemble contre le décrochage scolaire » dans le 1er et le 2d degré ; des « cours à distance », en « petits groupe de maximum 10 élèves » ; il évoquait 6H de cours pendant la 2de semaine de vacances (rémunérées en HSE). Le dispositif s’adresse aux professeurs de français et de mathématiques volontaires.
Quels problèmes ?
– pour les élèves
Les élèves dont on a perdu la trace, ou qui ne renvoient pas de travail pendant le confinement, qui sont les plus fragiles seront-ils volontaires et en capacité d’être accompagnés pendant les vacances ?
Poser la question c’est y répondre.
- pour les enseignants
Le ministre est décidément incorrigible : tout en reconnaissant l’investissement formidable des collègues, placé.e.s en situation de discontinuité pédagogique, tout en disant que les vacances sont « un temps de repos essentiel », il fait une annonce qui contredit dans la minute l’éloge des professeurs.
Plutôt que d’annoncer un moratoire sur les suppressions de postes dans le 2d degré, pour travailler en groupe réduits, et un véritable plan Marshall pour l’enseignement public, il espère convaincre les parents d’élèves que de simples modules de remise à niveau, peu coûteux, suffiront pour « réduire les inégalités scolaires et les inégalités de destin » (sic).
Quand au volontariat, il repose dans ces conditions d’une nouvelle entreprise de culpabilisation.
Ce que demande le Snes-FSU : la meilleure façon de réduire les inégalités renforcées par le confinement ?
– Renoncer aux suppressions de postes qui font mécaniquement augmenter les effectifs par classe à la rentrée 2020. Nous l’avons dit à la rectrice en CT académique le 8 juin. Ce qui est possible pour le 1er degré doit l’être pour les collèges et lycées.
– Obtenir des moyens supplémentaires pour organiser un retour en classe qui permettra, avant les vacances d’été ou en septembre, de revenir sur le travail fait (ou pas) par les élèves en distanciel.
– Réfléchir à des allègements de programmes pour la rentrée prochaine, comme le suggèrent des chercheurs comme Stéphane Bonnéry, interrogé sur le sujet de la « continuité pédagogique »