Des moyens conséquents, promis à l’époque par le candidat X. Bertrand, ont été donnés à l’ANVT, Akademie voor Nuuze Vlaemsche Taele (Académie pour notre langue flamande) pour créer l’ ILRF (Institut de Langue Régionale Flamande). Cette association identitaire défend depuis 20 ans le développement du flamand occidental de France puis a changé son fusil d’épaule pour « s’ouvrir » au dialecte flamand occidental de Belgique. Après 6 mois d’expérimentation, l’ILRF rencontre déjà des difficultés pour trouver des enseignant.e.s locuteurs.trices du flamand de France car les salaires français de contractuel (bien moins élevés qu’en Flandre Occidentale) n’attirent pas les profs belges. Nous approuvons l’opposition de la rectrice de l’académie de Lille à la proposition de former des enseignant.e.s volontaires "qui auraient seulement un cours d’avance sur les élèves " et nous nous interrogeons sur leur perspective de carrière, étant donné qu’il n’existe aucune étude universitaire ni programme pour un éventuel concours (encore faudrait-il qu’il y ait des oeuvres à étudier).
Après avoir développé son propre dictionnaire, l’ILRF est en train d’inventer une orthographe et une grammaire pour un dialecte oral. Ainsi, quels seront les moyens alloués à cette association qui aura tout le loisir de vendre ses propres manuels scolaires aux établissements ?
La FSU dénonce le choix du ministère d’avoir reconnu le flamand occidental en tant que langue régionale de l’Éducation nationale sans qu’une réelle expertise indépendante n’ait été menée sur le terrain. Même dans une perspective utilitariste, les arguments font défaut : le flamand n’a pas de valeur sur le marché de l’emploi belge contrairement au néerlandais selon le VDAB (équivalent flamand du Pôle Emploi).
La FSU regrette que le ministère (sous la pression de la Région) renonce à renforcer une formation de néerlandais déjà implantée avec des personnels qualifiés et à leur donner les moyens pour la réussite des élèves. Disparition des dérogations indispensables pour faire vivre certaines options et des moyens spécifiques donnés aux options LVC, réforme du lycée qui a massacré les options sans s’occuper de la poursuite d’études pour les élèves de LVB (pas de CNED, impossibilité de passer les concours des grandes écoles, pas de classes préparatoires) : le néerlandais se meurt. Le choix politique en faveur du flamand est à ce titre une catastrophe.
Guillaume Brioul