Dans le cadre de la réforme de la formation et des concours, le ministère met en œuvre depuis cette rentrée le dispositif « professeurs contractuels alternants » destiné aux étudiant.e.s préparant les concours d’entrée aux métiers de l’enseignement et de CPE.
Ces étudiant.e.s doivent articuler :
=> une année de master (pour cette année, le rectorat de Lille a fait le choix d’affecter les étudiant.e.s de master 2), et la rédaction d’un mémoire ;
=> la préparation d’un concours exigeant ;
=> une affectation en qualité de non titulaire à tiers temps supposée les « assister » dans la préparation de l’activité professionnelle de leur concours. Payé 660€ nets par mois, avec un tuteur terrain indemnisé 800€ nets/an (au départ 600€ étaient prévus), ce nouveau contrat représente une porte d’entrée dans nos métiers inacceptable ! L’année de master 2 va vite se révéler intenable pour les candidat.e.s tant ces trois objectifs sont impossibles à mener de front, et ne vont pas dans le sens d’une revalorisation de nos métiers et d’une formation ambitieuse. Pire, ce dispositif risque d’aggraver, s’il en était besoin, la crise des vocations.
Quel bilan en cette rentrée ?
Les remontées des différentes académies témoignent d’un manque d’attractivité du dispositif. À Lille, les collègues évoquent des étudiant.e.s affecté.e.s tardivement (jusqu’à mi-août), sans tuteurs.trices, en état d’épuisement après une semaine de cours. Le Snes-FSU avait pourtant dès le printemps alerté l’administration et réclamé l’affectation de ces étudiant.e.s dans les établissements et sur le service du tuteur !
Pour compliquer les choses, le rectorat a annoncé lors du CTA de juin et du CHSCT de juillet, que dès l’année 2022-2023, seront concerné.e.s par le dispositif les étudiant.e.s de master 2 pour la première moitié de l’année scolaire, auxquels succéderont des étudiant.e.s de master 1 pour la deuxième partie.
Vous avez dit « mépris » ?
Maeva Bismuth, Emilie Dooghe, Mariette Delabroye