Puisque tous les arguments présentés tombent un à un au regard de la réalité des faits, alors pourquoi cette réforme ?
E. Macron a déjà répondu : « c’est important sinon je ne peux pas financer les progrès sociaux que je veux faire. » Il s’agit donc bien de dégager des marges de manœuvre budgétaires sans augmenter les prélèvements obligatoires.
En effet, les « dépenses » publiques ne baissent pas assez vite pour combler les aides votées aux entreprises à partir de 2023, à savoir la fin des impôts de production, soit 8 milliards par an.
La réforme des retraites permettrait une économie de 4 milliards dès 2024 et 18 milliards par an à compter de 2032, selon l’Institut Montaigne.
Des cadeaux fiscaux aux entreprises, sur le dos des actifs et des retraités. À plus long terme, cette réforme n’est rien que "normale" pour les libéraux dont le rêve est celui d’une retraite publique minimale à compenser, par le recours aux retraites individuelles par capitalisation, donc par le marché. Il n’y a pas d’argent magique mais il serait temps de débattre des subventions de l’État aux entreprises sans contrepartie, qui s’élevaient à près de 160 milliards en 2019, selon le Clersé. C’est 30 % du budget de l’État et 2 fois plus que celui de l’Éducation nationale.
Comme en 2019, le Snes-FSU sera aux avant-postes pour expliquer et démontrer le caractère inique de ce projet, ainsi que pour porter nos mandats d’une retraite à 60 ans à taux plein, après 37,5 annuités.
2 janvier 2023