Qu’est-ce-que s’engager au quotidien ?
L’action collective, au quotidien, au sein du Snes, s’organise dans le cadre du « S1 » (section d’établissement).
Les fonctionnements locaux peuvent être divers, mais on y retrouve toujours la volonté d’agir ensemble face à des situations injustes, voire révoltantes
– Agir syndicalement c’est à toutes les échelles se réunir, échanger, lister des revendications, signer des lettres collectives, déposer des heures d’infos syndicales, recréer du lien en salle des profs et puis s’informer auprès des militant.e.s académiques, se former en stage syndical pour connaître ses droits mais aussi faire évoluer collectivement le fonctionnement du système éducatif. C’est aussi accompagner un collègue mis en cause ou qui rencontre une difficulté. Nul besoin d’être un.e militant.e aguerri.e au départ. Ces dernières semaines dans l’Académie de Lille, les exemples d’action syndicale ont été nombreux et les réussites démontrent que, face aux doutes et à l’adversité, le collectif, la détermination et la solidarité peuvent faire évoluer positivement les situations.
Obtenir dans son établissement l’accès au RSST (registre santé sécurité au travail), et des masques pour les personnels, se battre pour des conditions sanitaires acceptables : partout des collègues se sont engagé.e.s depuis le début de la crise sanitaire avec le soutien de la section académique et les exemples sont nombreux de victoire locales. Mobilisation des élu.e.s au CA, lettre collective, rencontre avec les chef.fe.s d’établissement, tous les moyens collectifs ont été mobilisés. Et si de nombreux collèges ou lycées aujourd’hui souffrent encore de conditions sanitaires déplorables, partout les personnels ont pu dénoncer et alerter l’opinion face à l’obstination de la DSDEN et à l’impréparation du ministère qui en portent l’entière responsabilité.
– Agir collectivement au quotidien dans son établissement, c’est résister face aux réformes et aux suppressions de postes et se battre pour défendre une offre de formation diversifiée et de qualité. Ici les LV3 à préserver, là des options ou des spécialités, ailleurs c’est lutter contre les E3C et cadrer les dispositifs nationaux, limiter les dégâts de la réforme du bac, synonyme de davantage d’injustice.
– Mener une action collective c’est faire respecter les règles de la démocratie sociale locale : exiger le respect des compétences du CA, défendre la stricte application des règles qui garantissent par exemple le vote à bulletin secret (impossible lors de CA en distanciel), c’est siéger et porter la parole des personnels devant les parents, les directions d’établissement et les élu.e.s locaux.ales.
– S’engager au Snes-Fsu c’est aussi ne pas accepter des situations sociales qui touchent parfois nos élèves : là ce sont des collègues qui se mobilisent pour aider un.e élève, mineur.e étranger.e isolé.e menacé.e d’expulsion alors qu’il/elle était en pleine intégration par le biais de ses études ; ailleurs c’est descendre dans la rue pour manifester contre la fermeture de Bridgestone à Béthune parce que le chômage, la précarité dans notre région ne s’arrêtent pas à la porte de nos classes ; à Calais, c’est ne pas faire abstraction du drame que connaissent les personnes migrantes aux portes de nos établissements.
– Dans toutes les instances, c’est alerter, dénoncer des situations qui dégradent les conditions de travail de tou.te.s ; c‘est aussi porter des mandats d’un service public au service de la réussite des jeunes quelles que soient leurs origines sociales.
Agir, c’est condamner collectivement la mise en danger des personnels (profs, CPE, PSYen, AED, AESH) au quotidien ; c’est rendre hommage à notre collègue Samuel Paty, rassembler la profession pour dénoncer l’intolérance, la violence, le terrorisme et défendre la laïcité. C’est exiger de notre employeur la protection la plus totale.
A l’appel du Snes et de la Fsu nous étions des milliers partout dans la région le dimanche 18 octobre.
Vincent Perlot