Si au premier abord, la mobilité des personnels semble dépendre de leur situation individuelle traduite par un système de points, elle dépend surtout des choix politiques opérés par le gouvernement, et le bilan du quinquennat Macron est pour le moins sombre. Non content de rendre les opérations de mutations opaques avec la loi de Transformation de la Fonction Publique de 2019, ce gouvernement a mené une politique assumée et constante de suppressions de postes. En 5 ans, notre académie en a détenu le triste record avec pas moins de 822 emplois supprimés. Conséquence sur le mouvement 2021 : moins de postes au mouvement, et ainsi plus d’un néo-titulaire sur deux (toutes disciplines confondues) a obtenu une affectation sur ZR faute de postes disponibles !
Autre choix politique : réformer l’entrée dans le métier. D’une part, l’introduction à la rentrée 2021 d’étudiants contractuels alternants, affectés sur 1/3 de service, a obligé l’administration à geler, en amont des opérations de mobilités, un nombre important de supports. D’autre part, les lauréats de concours seront affectés à temps pleins à la rentrée 2022 ; le retour de ce dispositif, déjà instauré à la rentrée 2010 puis désavoué, aura de fortes conséquences sur la mobilité, déjà lourdement impactée par les mesures budgétaires des personnels. À la rentrée 2021, dans l’académie, les collèges, lycées et LP ont accueilli 565 stagiaires à mi-temps. Pour la rentrée 2022, ce sont autant de supports à temps plein qui ne seront pas injectés dans le mouvement, tout en infligeant à nos futurs collègues une entrée précarisée dans le métier.
Parce que le mouvement 2022 sera encore plus contraint du fait de ces choix politiques, il est plus que jamais nécessaire de se rapprocher du Snes-FSU dans le cadre des opérations de mobilités. Contre ces attaques, le Snes-FSU porte l’exigence d’un service public ambitieux et respectueux des personnels et des élèves. Cela doit passer par une entrée progressive dans nos métiers, une gestion transparente et équitable des opérations de mobilité et de carrière, des dotations à la hauteur des besoins et donc des créations de postes ; autant de mesures qui participeront également à ne plus subir les mutations.
Maeva Bismuth et Fiona Verhaeghe