1- De Jupiter à … Jean Moulin ?
Semblant tirer les leçons d’une abstention record et d’une élection par défaut face à l’extrême-droite, E. Macron promettait enfin d’écouter les Français dans le cadre du Conseil National de la Refondation… Et l’École devait profiter de cette nouvelle méthode, sous la forme de « débats locaux diffractés dans tous les établissements » annoncés cet été par P. Ndiaye.
2- Le retour de Copernic
E. Macron en appelle rien de moins qu’à une « révolution copernicienne ». Officiellement, chaque concertation d’établissement doit mobiliser tous les acteurs volontaires (personnels, élèves, élus, entreprises…) et déboucher sur la rédaction d’un projet adapté au « territoire ». Soumis à un comité de sélection académique, le projet pourra bénéficier (ou pas) du Fonds d’innovation pédagogique.
3- En mode « projet » pour encourager la concurrence
Le FIP rappelle furieusement l’autoévaluation des établissements : la même novlangue (« diagnostic partagé », partenaires,…), les mêmes outils bureaucratiques, et la même doctrine sous-jacente : l’Éducation ne relève plus de l’État mais des établissements, dont les projets sont contractualisés et mis en concurrence pour réduire les coûts (« plus de moyens, cela nous l’avons déjà fait », E. Macron le 25/08/22).
4- Une vitrine pour le Pacte
Mais les collègues ont bien compris qu’on voulait leur faire endosser la responsabilité de l’efficacité du système : les « concertations » sont rares, des réunions sont imposées au local. Pour sauver le CNR Éducation, et permettre au président de faire des annonces, Pap Ndiaye veut donc créer une « indemnité pour mission d’innovation pédagogique ». Une façon de justifier le Pacte, c’est-à-dire l’individualisation des missions et des rémunérations… avant celles des carrières ?
Jean-François Carémel