Comment faire oublier le refus de baisser la jauge d’accueil sans être accusé de n’avoir rien fait ?
De nombreux.ses chef.fe.s d’établissements ont trouvé une réponse simpl(ist)e : instaurer un dispositif « une salle, une classe ». Or, sédentariser les élèves nécessite de multiplier les déplacements pour les enseignant.e.s et AED, qui s’y perdent au sens propre comme au figuré. Durant les interclasses, les permanences, des classes entières sont livrées à elles-mêmes. Outre un évident problème de sécurité, dégradations, vols, et comportements contraires au protocole sanitaire sont relevés. Ce qui a des conséquences sur l’état des salles en fin de journée, et impacte aussi les agent.e.s.. Ajoutons à cela qu’il n’est écrit nulle part que la sédentarisation doit empêcher l’accès des élèves aux salles spécialisées. Or des collègues signalent qu’ils doivent renoncer aux manipulations, aux travaux pratiques, et donc à une partie du programme. Qui plus est, ce fonctionnement n’empêche pas le brassage lors des regroupements en langues, et à l’entrée et sortie du collège, lors des récréations et à la cantine. De plus, dans beaucoup de classes, la distanciation
physique entre les élèves est impossible ! De manière concrète, sédentariser permet de limiter le brassage dans un établissement durant 3 à 4 intercours, soit au maximum 20 minutes par jour, de manière discontinue. Mais il rend intenables les conditions de travail des personnels : épuisement, charge mentale, stress, sentiment de perdre le sens du métier sont les conséquences réelles de ce fonctionnement.
Autant d’effets anti-pédagogiques pour un gain sanitaire plus qu’illusoire !
Fiona Verhaeghe