L’artillerie lourde a été sortie ! Plusieurs mois d’ateliers surmédiatisés par des points d’étape et des vidéos, des centaines de propositions et de participant.e.s (mais pas ou peu de personnels de l’Éducation Nationale...), pour un acte final le 26 mai : une conférence présentant 12 engagements et un bilan bien superficiel. La revalorisation salariale issue du « Grenelle » n’a d’historique que le nom. Ce ne sont pas 700 ni même 400 millions comme promis, mais finalement seulement 245 millions dont il sera question. Pas de dégel ni d’augmentation du point d’indice, et pas davantage d’engagement concernant un plan pluriannuel de revalorisation. Or rappelons qu’un.e enseignant.e français.e a un salaire inférieur de 7% en début de carrière et de 20% après 15 ans de carrière à la moyenne des pays de l’OCDE. La fameuse prime d’attractivité décidée l’an dernier pour les débuts de carrière exclut de fait 2/3 des personnels.
En revanche, les conceptions libérales de Jean-Michel Blanquer sont bien sous jacentes à travers la volonté « d’autonomie », le recours devenu monnaie courante aux heures supplémentaires, ou encore l’instauration de hiérarchies intermédiaires dans les établissements. Encore et toujours dans le même but : renforcer le néo-management et faire des économies, être un outil pour la communication politique à quelques mois de tirer le bilan du quinquennat.
Fiona Verhaeghe