De l’intérêt du service…
L’arrivée de Pap Ndiaye aurait pu être l’occasion d’une forme d’apaisement après 5 années d’autoritarisme blanquérien. La suspension sans motif, puis le déplacement « dans l’intérêt du service » de notre collègue Kai Terada par le recteur de Versailles a démontré que le nouveau ministre ne renonçait pas à sanctionner, de fait, l’activité syndicale.
Au moment où sont écrites ces lignes, c’est le droit constitutionnel de faire grève qui est attaqué par un gouvernement entendant réquisitionner les salariés des raffineries, simplement mobilisés pour de légitimes motifs salariaux.
... à l’intérêt du chef de service
On le voit, dans le privé comme dans le public, la tentation est forte de « lever les blocages » de façon arbitraire voire illégale. Aurions nous la chance, dans le quotidien de nos établissements, d’échapper aux manœuvres d’intimidation ? Malheureusement non. Depuis 2 ans, le Snes-FSU est de plus en plus sollicité pour assister des collègues « invité.e.s » au rectorat dans le cadre de la « RH de proximité » (sic), pour des motifs souvent futiles et des situations qui, auparavant, trouvaient une issue dans l’établissement. Et qui pourraient donc donner lieu aujourd’hui à des recadrages … hors de notre présence, à la demande de chefs d’établissement.
Résistance au management
Le climat est donc lourd pour l’exercice des libertés individuelles et collectives, mais il témoigne aussi de la conflictualité sur le terrain : la profession comprend et résiste aux différents procédés et dispositifs (autoévaluation, plan math, injonction obsessionnelle à l’autonomie et à l’innovation) visant à reléguer les personnels au rang d’exécutants… au nom de la « liberté ». Ce sera l’un des enjeux des élections professionnels, du 1 au 8 décembre : faire gagner le Snes en votant pour la FSU, ce sera faire gagner une conception du service public, débarrassée d’un management inspiré du privé et délétère pour nos métiers.
Jean-François Carémel