A l’appel du club de la presse du Nord-Pas-de-Calais, de la LDH, de la CGT, de la FSU, de Solidaires et de différentes associations, les mobilisations se multiplient à Lille et d’autres villes du Nord-Pas-de-Calais depuis le 21 novembre.
Elles rassemblent de plus en plus de monde, toutes générations confondues contre la loi « sécurité globable », épinglée par la Défenseure des Droits et pour laquelle la France s’est vue fermement rappelée à l’ordre par l’ONU.
Cette loi prévoit des mesures qui attaquent gravement les libertés publiques , notamment le droit à la vie privée et la liberté d’information. Elle empêche de fait toute dénonciation de violences policières. Avec les images des caméras piétons des policiers, le risque est patent qu’elles servent à la reconnaissance faciale des manifestant.e.s et passant.e.s, en lien avec les données enregistrées par la police dans ses divers fichiers. Enfin, l’utilisation de drones permettrait une surveillance très étendue et particulièrement intrusive, contribuant à la collecte massive et indistincte de données à caractère personnel. Elle restreint voire interdit la diffusion d’images de policiers dans l’exercice de leurs fonctions, y compris par la presse. Cela fait sinistrement écho à la logique de confrontation en matière de maintien de l’ordre qui prévaut depuis 2016 et à la multiplication des violences policières. Il faut que ces violences puissent être dénoncées et condamnées. Une société dominée par le répressif et l’arbitraire s’appuyant sur le contrôle et la surveillance des populations mène à l’impasse. La surenchère de violences policières fin novembre, lors du démantèlement d’un camp de migrants et de l’agression de Michel Zekler soulignent de manière dramatique cet impératif. Cette loi est la marque d’une dérive autoritaire inquiétante. Son retrait est une nécessité.
Catherine Piecuch