– Un assouplissement dans la continuité
En 2017, l’assouplissement de la réforme Vallaud-Belkacem s’est traduit en réalité par une amplification des effets négatifs de la réforme de 2016 : mise en concurrence des disciplines, augmentation des effectifs par classe et réduction des heures de groupes.
La communication sur les « fondamentaux », « l’éducation à l’orientatio » et certains dispositifs (« devoirs faits », quart d’heure lecture) a opportunément occulté la question des apprentissages et de l’inclusion sans moyens adéquats, tout en multipliant les injonctions et les tâches.
– De la fragmentation éducative au marché scolaire
C’est la thématique néomanagériale du « pilotage » qui prévaut désormais : autoévaluation des établissements, contractualisation des moyens, « responsabilisation des acteurs », et bientôt peut-être, ingérence des collectivités et des parents d’élèves… Blanquer a posé les jalons d’un marché éducatif hiérarchisé, territorialisé, où la « performance des équipes » pourrait être rapportée, demain, aux résultats des élèves ou au degré « d’innovation pédagogique », et rémunérée sous forme de primes variables, déjà introduites en REP+.
– Un « pacte » diabolique
Le « Pacte » évoqué par le président candidat serait alors l’aboutissement d’une logique de marché inscrite dans un cadre territorial, dont les cités éducatives sont les prémices. Il serait un nouveau coup porté au cadre national des politiques éducatives, garant d’une éducation démocratique et émancipatrice.
Jean-François Carémel