Service des personnels et temps de travail : que doit revendiquer le SNES ?
La construction de la partie 3 du thème 2 sur les conditions de travail élude le chiffrage des heures de service revendiqué par le SNES pour chaque corps, renvoyant à un « le mandat du congrès de Perpignan concernant les obligations de service est complétement pertinent » énigmatique pour les non initiés.
Le paragraphe 3.2 sur le travail en équipe est, lui, beaucoup plus explicite et les affirmations qu’il contient ne vont pas sans poser problème : il y est revendiqué l’obligation du travail en équipe car inclus dans le service des personnels, ajoutant même que « les emplois du temps doivent faciliter ce travail collectif » ; autrement dit nous introduisons une contrainte supplémentaire dans l’organisation de la semaine, donc contribuons à augmenter le temps de présence au sein des établissements.
Si le travail en équipe permet de trouver ponctuellement des réponses au « mal être au travail » , même au travail tout court, et qu’il doit en ce sens être facilité, notre mandat doit d’abord et avant tout être la revendication de l’abaissement du temps de service, sans culpabiliser : nos horaires ont été définis en 1950, à l’époque de la semaine de 40 h et des 2 semaines de congés payés. Depuis, notre pouvoir d’achat a diminué de plus de 40 % alors que le recrutement est passé à bac + 5, nous avons plus de classes, on nous demande toujours plus (effectifs, missions, programmes, pressions, remises en cause ...), pendant que le reste du monde du travail a bénéficié de la semaine de 35 h, de RTT et de 2 semaines de congés payés supplémentaires. Et nous, nous aurions honte de revendiquer une baisse pure et simple de nos maximas de service ?
En provoquant, on pourrait dire que, tel qu’il est formulé dans le rapport préparatoire au congrès, le passage pourrait correspondre aux mandats des congrès du SE-UNSA et du SGEN-CFDT, dont on sait quels échos ils trouvent dans nos professions.
L’académie de Lille est secouée depuis septembre par la généralisation de la majoration de service (1h de plus non rémunérée imposée pour plus de 8 h devant moins de 20 élèves, y compris quand il s’agit de TP, contrairement à l’usage existant depuis 60 ans). Les réactions des personnels concernés ont été vives (avec des grèves locales allant de 80 à 100 %) et montrent à quel point la question du temps de travail se pose avec acuité, mais pas forcément dans le sens des pré-rapports !
Karine Boulonne, Unité Action, Lille