Depuis la publication des résultats de promotions à la hors-classe, à classe exceptionnelle ou à l’échelon spécial, les doutes sont nombreux sur le respect du barème dans chacune des ces opérations d’avancement, d’autant plus en l’absence de transmission, de la part de l’administration, des barres relatives à chaque opération de carrière.
L’opacité créée par la suppression des CAPA et l’impossibilité pour les représentants des personnels de pouvoir vérifier les tableaux d’avancement sont venues accentuer ces doutes. C’est pourquoi le Snes-FSU a invité l’ensemble des collègues non promus à formuler des recours et à écrire à l’administration pour demander les barres pour chaque opération de carrière.
Mardi 9 novembre, un groupe de travail a eu lieu au rectorat avec les organisations syndicales afin de leur présenter un bilan des promotions et répondre aux questions des représentants des personnels. A cette occasion, la FSU avait envoyé un courrier avec des demandes d’informations concernant des éléments que nous ne trouvions pas dans les documents de travail pour ce GT (documents en accès syndiqué : stats hors-classe, stats classe exceptionnelle, stats échelon spécial). Nous demandions, par exemple, à connaître les barèmes des derniers promus au barème et, s’il y en avait, le nombre et les raisons d’éventuelles promotions hors-barème.
Finalement, suite à notre courrier et aux nombreux recours et demandes des collègues, le rectorat a cédé et a transmis à l’ensemble des organisations syndicales les barres, le nombre de collègues promus au barème et hors barème pour chaque opération de carrière (hors classe, classe ex et échelon spécial) et pour tous les corps. Si nous remercions les services du rectorat pour les réponses qui nous ont été apportées, le Snes-FSU regrette et dénonce fortement la très forte hausse du nombre de promotions réalisées hors-barème (voir notre bilan ci-dessous).
Les représentants de la FSU sont intervenus plusieurs fois pour obtenir des explications sur cette inflation. L’administration s’est retranchée derrière le fait que le barème est indicatif et a justifié ces promotions par le repêchage d’un certain nombre de retraitables pour la hors classe et la recherche d’équilibres homme/femme et disciplinaire.
Si le Snes FSU n’a jamais contesté la nécessité de l’équilibre femme/homme et la question des retraitables (le carrière des agents devant désormais être parcourue sur au moins 2 grades), nous avons rappelé que le barème a toujours été indicatif et que jamais lorsque les CAPA étaient réunies, des collègues n’étaient privés de promotions pour les donner à d’autres collègues moins bien placés dans un tableau d’avancement et que, l’équilibre homme/femme, tout comme l’équilibre disciplinaire était recherché. Les quelques promotions redistribuées hors-barème l’étaient parce qu’elles étaient libérées par un départ en retraite ou un changement de corps par exemple. Le barème était respecté et les promotions hors barème relevaient de l’exception et ne lésaient jamais personne. Avec la suppression des CAP, c’est tout le contraire qui s’est installé ! Le barème n’est plus l’élément de départage et les promotions hors barème ne sont plus exception tant leur nombre a augmenté de manière exponentielle. De plus, suite à l’insistance des OS, le rectorat a fini par reconnaître que le repêchage des retraités pour la hors classe ne concerne finalement que 8 collègues sur les 128 collègues promus hors barème pour l’ensemble des corps du second degré (PLP et EPS compris) avec des choix difficilement vérifiables.
Bref, preuve, s’il en fallait une, que quand les chats ne sont pas là, les souris dansent… On ne peut donc pas dire que cette première année sans CAPA permette d’apporter sérénité et confiance aux collègues envers leur employeur, ni que la transparence, qui a pourtant justifié la suppression des CAP, soit de mise. En attendant le retour du paritarisme, que la FSU continue d’exiger, il serait souhaitable que l’administration prenne en compte nos remarques et demandes afin de remettre de la clarté dans les opérations d’avancement, de l’équité dans le traitement des tableaux d’avancement (seul le barème permet de garantir celle-ci), et éviter que la défiance ne s’installe durablement dans la profession.