Nous avons été les seul-es à préparer une déclaration liminaire (à lire sous l’article)
La notion d’absence « illégitime »
Si ses services ont reconnu qu’il y avait des efforts à faire, de leur part, afin de mieux organiser la répartition des missions au sein des jurys, la désorganisation et les problèmes rencontrés notamment lors du Grand Oral ont été en partie imputés aux collègues absent-es pour motifs illégitimes. Il a été question de "voyages scolaires", de "déplacements à l’étranger" ou d’"absences sans explication valable de la part de cadres de la fonction publique". Ces explications ne convainquent bien sûr pas les collègues qui sont sur le terrain et nous avons demandé à connaître le nombre et le motif de ces défections. Nous avons rappelé que les congés sont régis par un cadre réglementaire et que s’il s’avérait que le nombre de congés maladie ordinaire était en augmentation en juin et en juillet, il faudrait en examiner les causes du côté de l’organisation du travail.
Surtout, concernant les épreuves de spécialité, c’est la capacité même du rectorat à organiser les convocations qui peut être mise en cause.
En effet, contrairement aux engagements formulés en 2023-24, les convocations sont arrivées très tardivement, parfois la veille pour le lendemain. Cela explique aussi les absences présentées comme "illégitimes" : des collègues ne pouvaient pas venir, ils étaient pris par d’autres engagements effectivement ; d’autres ont reçu deux convocations en même temps ... et enfin certains ont fait grève pour protester contre cette forme de mépris ... et la grève reste fort heureusement "légitime". Nous exigerons d’avoir les convocations au moins 4 semaines en avance, cela a été possible pour la session 2023.
La promesse de mieux informer : un cautère sur une jambe de bois
Ce qui est sûr, c’est que le calendrier des examens est parfois incohérent et que les missions se chevauchent très fréquemment. De fait, la suppression de plus de 10 000 postes d’enseignant-es sous les gouvernements d’E. Macron a eu comme conséquence l’appauvrissement du vivier des jurys. Pour améliorer la situation des collègues convoqué-es en fin d’année scolaire pour les examens, le rectorat envisage d’intensifier son effort de communication auprès des personnels. Ces opérations de communication pour remobiliser les troupes en juin prochain n’y changeront rien. Au regard du calendrier prévu en 2025, les chevauchements et empilements de missions ont toutes les chances de perdurer. On le voit, la remise à plat de la réforme Blanquer est plus que jamais nécessaire comme le SNES-FSU le disait déjà pour la session 2024. Ce sont aussi des postes qu’il faut recréer, si l’on veut que les conditions de passage des examens ne se dégradent pas un peu plus année après année.
Le prochain Comité de suivi des examens est prévu en novembre. D’ici là, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos remarques à [email protected].