Le CDEN traitant les politiques éducatives mises en place par le département du Nord a eu lieu le 14 septembre 2022 sous la présidence de Madame Marie Cieters, Vice-Présidente en charge de l’Éducation et des Collèges, et en présence de Monsieur Jean-Yves BESSOL, directeur académique des services de l’Éducation Nationale. Vous trouverez, ci-dessous, des informations sur les différents sujets traités ainsi que la déclaration liminaire lue par la FSU lors de ce CDEN.
En introduction de ce CDEN, Madame Cieters a fait état d’une bonne rentrée, plus agréable car moins de Covid, mais le contexte de hausse des coûts de l’énergie et de pénurie va obliger à plus d’efforts. Elle a renouvelé sa volonté d’écoute et de dialogue avec les établissements et les membres du CDEN.
Monsieur Bessol a évoqué une rentrée sans heurts majeurs et les priorités de l’année : 1er degré, réflexion sur le collège, l’orientation et les 3 voies de formation / 3 axes : maîtrise des savoirs fondamentaux, égalité et mixité, bien être des élèves et des personnels. Le contexte économique est compliqué, les fonds sociaux vont augmenter : 9 millions d’euros au niveau académique.
Les dotations de fonctionnement des collèges
Compte tenu des hausses du coût de l’énergie, le budget 2023 pour les dotations des collèges 59 est en forte hausse, 44 M€ contre 23M€ en 2022 , sans toucher aux autres politiques départementales. La FSU s’est abstenue lors du vote de ce budget.
Les mesures liées à la crise sanitaire - Bilan 2021/22
Les politiques éducatives du département
Restauration, numérique, aide à la réussite du collégien (ARC)... Le projet éducatif départemental du collégien (PEDC) 2019/2022 est prolongé d’un an, jusque 15 juillet 2023 afin, d’une part, de mettre en œuvre les actions reportées en raison de la situation sanitaire et, d’autre part, de mieux préparer le prochain PEDC pluriannuel 2023/2026.
Les travaux dans les collèges
Les missions des agents départementaux des collèges
Le sujet de l’externalisation de la mission d’entretien des collèges a, à nouveau, fait débat. La FSU s’en réjouit et rappelle qu’elle dénonce cette externalisation depuis le début de sa mise en place (2015), qu’elle en demande son arrêt pour un recrutement d’agents titulaires.
Beaucoup (syndicats, élus) ne sont pas / plus d’accord avec l’externalisation de la mission d’entretien et soulignent les problèmes qu’elle engendre (manque de moyens, prestations qui ne compensent pas des postes complets, agents précaires, non formés...). La demande d’un groupe de travail sur le sujet a été faite.
Les transports
Le règlement du transport pour les élèves en situation de handicap devrait évoluer en 2023. Le conseil départemental souhaite revoir le règlement sur 3 points :
– élargir la définition de la domiciliation légale aux autres membres de la famille,
– encadrer les modalités d’accès aux petits véhicules affrétés par le département,
– ouvrir le dispositif de prise en charge aux élèves d’école maternelle en classe adaptée.
La FSU a émis de fortes réserves sur le deuxième point puisqu’il s’agit d’affréter des petits véhicules pour des déplacements uniquement supérieurs à 3 km, exception faite des jeunes qui sont appareillés. Les élèves en situation de handicap qui n’y auraient plus droit devraient alors être véhiculés par leur famille ou se déplacer à pied.
DECLARATION FSU – CDEN 59 – 14 septembre 2022
Les grilles et les portes des établissements étaient à peine ouvertes que le Ministre Ndiaye affirmait que la rentrée s’était bien passée, reprenant ainsi les mêmes éléments de langage que son prédécesseur. A la FSU, nous n’avons pas la même définition d’une rentrée réussie. En effet, pour nous, une rentrée scolaire réussie, c’est une rentrée où il ne manquerait pas des enseignants dans les écoles et les établissements. Une rentrée réussie, c’est une rentrée où les concours de recrutement auraient fait le plein. C’est une rentrée où il y aurait des personnels correctement formés dans les écoles et les établissements et non des personnes recrutées par petites annonces ou job dating. Une rentrée réussie, c’est une rentrée où chaque enfant relevant du champ du handicap ou allophone pourrait être accompagné. Une rentrée réussie, c’est une rentrée où les salaires des personnels enseignants, CPE et psyEN ne seraient plus parmi les plus bas des pays de l’OCDE, c’est une rentrée où les AED et les AESH ne seraient plus dans la précarité…
Pour la FSU, une rentrée réussie pour le service public d’éducation, c’est tout le contraire de ce que dit et fait le Président Macron et ses gouvernements depuis 2017 à travers une politique et des réformes qui ont dégradé les conditions de travail dans les établissements et l’entrée dans le métier d’enseignant. Faut-il rappeler ici, les 8000 suppressions de postes dans le secondaire depuis 2017 alors que les effectifs augmentaient dans les collèges et lycées ? Faut-il rappeler qu’une des premières mesures du Président Macron et de son gouvernement en 2017 a été de geler le point d’indice des fonctionnaires ?
Non, la rentrée ne se passe pas bien. C’est la rentrée de la pénurie et face à cette situation de crise, Emmanuel Macron a été obligé de descendre dans l’arène pour tenter d’éteindre l’incendie. Au final, son intervention à la Sorbonne aura été celle d’un Président déconnecté des réalités, s’exonérant de sa responsabilité dans la situation actuelle. Un Président qui ne traite pas des problèmes de fond mais préfère dérouler un projet de transformation brutal de notre système éducatif qui va continuer de le mener dans une impasse. Pour la FSU, le cadre national du service public d’éducation doit être renforcé. Il faut reconnaître l’engagement des personnels et leur expertise par une véritable revalorisation de toute la carrière, loin de toute mise en concurrence et à l’abri de l’arbitraire local. Le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et la revalorisation doit concerner tous les personnels, y compris les AED et AESH, et doit être sans contrepartie. La lutte contre la difficulté scolaire passe par des enseignements confortés avec des effectifs par classe diminués et des équipes pluriprofessionnelles complètes dans les écoles et les établissements. Il n’y donc pas besoin de faire ou d’attendre de grands discours ou de grands débats pour agir, il y a des solutions et décisions simples à mettre en place rapidement.
Cette rentrée est aussi marquée par la crise énergétique, après un été marqué par des phénomènes climatiques extrêmes. Cette crise énergétique va continuer d’impacter les collèges du département qui vont voir leurs coûts énergétiques croitre fortement. La FSU souligne donc la hausse consentie par le conseil départemental du nord pour le budget 2023 des dotations des collèges qui voit son montant passer de 23 millions à 44 millions d’euros. Si l’accompagnement financier est une nécessité, cette crise énergétique et les changements climatiques actuels doivent nous obliger à réfléchir sur le long terme afin que les choix faits pour les établissements scolaires permettent de maitriser et de diminuer la consommation d’énergie, que cela soit dans leur conception, dans leur utilisation ou leur entretien. La FSU rappelle qu’elle est toujours opposée à l’externalisation des missions d’entretien des collèges du nord. La présence continue et pérenne d’agents d’entretien titulaires et formés dans les collèges est aussi un facteur qui contribue à améliorer la prise en compte des problématiques énergétiques et climatiques par toutes et tous dans le quotidien des établissements.
Dans le 1er degré, des personnels remplaçants ont été envoyés dans les écoles pour assurer la rentrée des élèves. En prenant ainsi sur les réserves de postes de remplacement, il y a fort à parier que dans quelques jours ou semaines, il ne sera plus possible de remplacer les enseignantes et enseignants en congés maladies ou d’assurer les pondérations en éducation prioritaire. Dans l’enseignement primaire, lorsqu’un PE est absent et non remplacé, les élèves sont accueillis dans les autres classes. C’est alors toute l’organisation de l’école qui se trouve impactée. Les effectifs des classes augmentent, et les conditions d’apprentissage pour tous les élèves sont rendues difficiles.
Déjà des difficultés se font sentir dans certains secteurs. Par ailleurs, dans le cadre des ajustements de carte scolaire certaines priorités affichées par le ministère ne sont pas toujours réalisées faute de personnels disponibles : le plafonnement des classes de cycle 2 à 24, les dédoublements des classes de GS en éducation prioritaire, l’attribution effective des décharges de direction. La réforme de la formation initiale, plaçant certains stagiaires à 100% dans les classes alors que d’autres sont à 50%, a également désorganisé la préparation de cette rentrée. Du côté des AESH, là aussi les manques se font sentir.
Une fois de plus ce sont les personnels fortement investis qui tiennent l’école à bout de bras pour que les élèves apprennent dans les meilleures conditions possibles. Les trop nombreux refus de temps partiels sur autorisation vis à vis de collègues qui en avaient besoin, leur rendent l’exercice du métier plus pénible. Il est fondamental de donner les moyens à l’école de remplir sa mission de service public d’éducation, la question de l’attractivité du métier est au centre de cette problématique.
Depuis 3 ans, les crises s’enchainent et elles révèlent combien les services publics sont importants pour y faire face. Il y a donc urgence à réellement les renforcer plutôt que de continuer à les affaiblir en les dénigrant ou en les paupérisant. Les enjeux sont énormes, ils sont éducatifs, sociaux et écologiques. La FSU revendique un financement des services publics pour construire un futur avec plus d’éducation, plus de soin, plus de solidarité, plus d’attention aux êtres humains et au vivant. Elle est déterminée à construire tous les cadres d’action qui permettront d’imposer cette dynamique.