M. l’Inspecteur d’Académie,
Ce CTSD se réunit aujourd’hui pour faire le bilan de la rentrée 2018 et étudier les perspectives de la rentrée 2019, quelques jours après que, de façon unitaire, les organisations syndicales ont dénoncé massivement les suppressions de postes inscrites au budget. La FSU souhaite d’ailleurs dénoncer les commentaires ministérielles sur le taux de participation, et notamment les propos affirmant que 90% des professeurs soutenaient la politique éducative du gouvernement : malhonnête sur le fond, ils sont aussi dans la droite ligne de la volonté de remise en cause du paritarisme que nous pratiquons ici sereinement, et dont on perçoit qu’elle vise à confisquer la parole des personnels portées par leurs représentants, au mépris de l’intérêt général.
Pour la FSU et ses syndicats, il s’agissait de dénoncer la programmation des suppressions de fonctionnaires d’ici la fin du quinquennat (120 000, dont 50 000 dans la FPE), qui de façon mécanique se traduira par des retraits massifs dans l’Education Nationale en général, et par une série de saignée pour les rentrées 2020 et 2021.
– Choix qui ont déjà conduit à supprimer des postes dans les collèges pour la rentrée 2018, alors que les effectifs sont en progression et continueront de progresser. Avec la suppression au passage de 19 divisions par rapport à 2017, pour une augmentation de 275 élèves. Nous observons que de nombreux établissements ont à nouveau fait le choix de créer des divisions sur moyens propres. En phase de suppressions de postes, l’autonomie va conduire à une liberté qui n’en est pas une : arbitrer entre le maintien de divisions qui ne sont plus financées, celui de groupes et d’enseignements facultatifs. La dotation à disposition, vantée en 2016 et maintenue en 2017, risque d’avoir des effets redoutables. La FSU demande toujours de nouvelles grilles horaires, avec fléchage de tous les moyens d’enseignements.
– Choix qui amènent à une attribution « sur le fil » de moyens et contraignent à abonder tardivement les DGH de 20 collèges sur 125, et au retrait de moyens pour 4 autres. Avec des réorganisations douloureuses en début d’année scolaire. A ce propos, quelle est la part des HP et HSA pour les ajustements opérés depuis mars ? Et qu’est-il advenu des 452,5 H, différence les besoins collèges ventilés en janvier, et effectivement distribués en septembre ? Enfin, comment sont financées les 939 IMP ?
– Choix qui ne pourront que dégrader le H/E dans le second degré, et même si le poids de l’éducation prioritaire dans le département permet de contenir une évolution négative. Nous avons justement souligné nos craintes sur le maintien de la labellisation EP hier en CDEN, après que le ministre a déclaré revenir sur les modalités d’allocation des moyens, et a remis en cause le principe même de la labellisation, de concert avec la cour des comptes. Pour la FSU, la carte de l’EP doit être élargie à la hauteur des besoins de l’académie, avec une péréquation à l’échelle nationale, et non un contingentement a priori du nombre de réseaux à l’échelle académique.
Par ailleurs, vous nous avez indiqué en CDEN hier que vous aviez l’intention de mettre en place également le dédoublement des CE1 en REP. Nous nous interrogeons sur la manière dont vont pouvoir se faire les organisations pédagogiques. En effet, déjà cette année, alors même que vous nous aviez indiqué qu’il était possible d’intégrer des CE2 aux CE1 allégés en REP+ et des CE1 aux CP allégés en REP, certains IEN ont refusé cette possibilité occasionnant des écarts significatifs d’effectifs au sein des écoles et des différences notables de conditions de travail entre les personnels.
Quant au E/D, il est lui tributaire de l’intégration des structures segpa dans le mode de calcul. Les moyens SEGPA, pourtant fléchés, sont de plus en plus dilués au sein du collège.
Choix qui impactent d’ores-et déjà le quotidien des personnels et des élèves sous couvert d’inclusion. Cela aboutit parfois à de nouvelles dérives comme lorsqu’un PLC est absent lors d’une séance en co-intervention avec un PE et qu’on lui demande voire qu’on lui impose de remplacer le PLC absent. Nous dénonçons ce détournement des missions du PE à des fins d’économie de moyens. Nous vous demandons, Monsieur l’Inspecteur d’académie, de veiller à ce que ce genre de pratique ne se reproduise pas.
Dans ces conditions, la FSU sera dans les prochaines semaines et les prochains mois dans l’action aux cotés des personnels. Comme elle l’a fait hier en CDEN, La FSU dénonce des choix politiques qui engagent des régressions en matière de réussite des élèves et de conditions de travail des personnels, comme nous l’avons vécu par le passé, mais qui engage aussi des changements structurels avec le renoncement à la démocratisation du système éducatif public.