Déclaration
FSU - CTA du 6 novembre 2014A moins d’un mois de la fin de la campagne des élections professionnelles, nous constatons des dysfonctionnements qui ne peuvent que nous conforter dans notre demande d’un retour à un vote papier (vote papier qui n’a pas été abandonné ailleurs) :
– retard dans l’affichage des professions de foi et des listes
– certaines d’entre elles sont illisibles, rendant la campagne électorale virtuelle encore moins visible
– des électeurs n’ont toujours pas reçu de retours de mails après s’être connectés dans l’espace électeur
– la communication électronique connaît des ratés : nous avons été des centaines de milliers à recevoir un courriel d’une collègue de Lyon demandant à être désabonnée
Bref, tout est fait pour décourager les votants potentiels et minorer encore davantage la participation des personnels de l’Education nationale et donc leur poids au sein de la Fonction publique.
La FSU demande qu’un bilan soit dressé à la fin des opérations électorales et que des mesures soient prises pour rétablir un vote papier et des conditions permettant l’expression démocratique la plus large possible.
L’autre actualité nous concernant est le vote du budget et notamment du volet recettes.
Le Monde a révélé ce jour le tour de passe – passe opéré pour cacher que les 60 000 postes supplémentaires promis se chiffrent en réalité à moins de 4 000.
Le choix de l’austérité au nom d’une meilleure « compétitivité » et de la diminution de la dette publique est maintenu alors qu’il a prouvé son inefficacité et conduit même à une dégradation d’une situation pourtant déjà dramatique.
Si la priorité est donnée à 3 secteurs (Éducation, sécurité et justice), cette priorité se fait au détriment des autres secteurs puisque le budget 2015 pose une diminution globale de l’emploi public alors que les services publics restent un levier irremplaçable pour faire face tant aux besoins de la société (éducation et formation, santé, adaptation de la société au vieillissement, culture, accès à l’énergie…) qu’aux mutations industrielles, écologiques et économiques.
La priorité accordée à l’Education se traduit par l’augmentation de 2,4% de son budget, mais il s’agit d’un leurre dans la mesure où elle intègre le montant des pensions (qui augmentent en nombre de bénéficiaires et pas en montant). Ces 2,4 % restent donc très insuffisants face aux défis à relever : hausse démographique, crise du recrutement, revalorisation salariale indispensable pour mettre fin à cette crise de recrutement.
Pour la FSU, l’annonce de la poursuite du gel jusqu’en 2017 est inadmissible, il faut une autre politique économique et sociale, donc inverser la logique budgétaire, faute de quoi l’addition sera très lourde à payer. La situation à l’ESPE en est un exemple : faute de moyens, la formation individualisée annoncée n’a pas lieu, provoquant incompréhension et colère chez les stagiaires obligés de venir assister à des cours ne correspondant pas à leurs besoins actuels ou à venir.
La seule réponse qu’ils obtiennent de certains de leurs formateurs est la menace d’un retrait d’1/30 ou le chantage à la validation, les autres formateurs étant dans le même désarroi qu’eux. En quelques semaines d’existence, l’ESPE est en passe de faire pire que les IUFM.
Le SNES-FSU sera reçu en audience avec les représentants des stagiaires vendredi 14 novembre
Compte-Rendu du CTA
– Effectifs de la rentrée 2014 et prévisions pour 2015 : les constats d’effectifs dans le premier degré montrent clairement que la mise en place des rythmes scolaires a fait perdre des élèves dans le public (-810 élèves alors qu’il éait prévu une augmentation de 959 élèves) mais a fait gagner des élèves dans le privé (+1214 élèves alors que -116 élèves était prévu) : nationalement 6000 élèves du public seraient partis dans le privé.
Pour le second degré, nous avons pointé la dégradation des conditions de travail avec des classes de plus en plus surchargées.
Pour ce qui est des prévisions d’effectifs pour la rentrée 2015 :
– les collèges publics perdront 1364 élèves (baisse de 0,9%),
– les LP publics vont gagner 538 élèves (+1,2%),
– les lycées publics vont gagner 2259 élèves (+3,5%),
– les CPGE vont gagner 3,77% d’élèves,
– les BTS vont perdre 219 élèves.
Ces prévisions laissent présager de grosses difficultés pour la rentrée prochaine et des heures postes en moins pour l’académie. En effet, les dotations supplémentaires que devrait recevoir l’académie doivent concerner l’éducation prioritaire donc les collèges, mais les effectifs baissent dans les collèges tandis que les effectifs augmentent en lycée. Nous avons alors à nouveau pointé le nombre très important de classes de lycées qui sont déjà à 35 élèves (voire plus parfois).
– Formation continue : le document dont nous disposions faisait la bilan de la campagne d’inscription pour le PAF 2014-2015 ; nous sommes intervenus sur la nécessaire information des personnels quand il y avait un avis défavorable du chef d’établissement (801 au total, un même collègue pouvant avoir un avis favorable sur ses 3 premiers voeux et défavorable sur le 4e) et avons interrogé sur sa prise en compte : les avis négatifs non motivés ou évoquant un problème de remplacement ne sont pas pris en compte. Cependant, le chef d’établissement n’a pas à informer le personnel préalablement, ce qui n’est pas normal.
Nous avons également interrogé sur la préparation à l’agrégation interne qui fait l’objet d’une réflexion : transformation en Master « préparation à l’agrégation », usine à gaz inquiétante, alors que le fait d’être certifié titulaire donne, de fait, le niveau master. Parmi les éléments compris dans ce master, un mémoire professionnel (qui a le temps et l’envie de faire un mémoire professionnel dans le cadre de la préparation à un concours ? A quoi cela rime t-il ? ) et une partie de la formation payante (correction des copies et préparation à l’oral). Nous avons indiqué notre souhait que la formation dispensée actuellement reste en l’état, à savoir gratuite, effectuée par des formateurs qui connaissent vraiment les attendus du concours.
– Postes spécifiques Nationaux : ce point faisait suite à un groupe de travail sur les postes à profil académiques et nationaux réuni pour la première fois à la demande de la FSU qui s’est tenu avant les vacances : la demande de la FSU est celle d’une remise à plat de tous ces postes afin d’obtenir des procédures plus transparentes à la fois pour la création et l’affectation. La FSU a demandé à pouvoir discuter de la création ou suppression des postes spécifiques nationaux qui vont bientôt être mis en ligne pour le mouvement inter, nous n’avons eu aucune information sur ce point. Nous avons demandé moins d’opacité dans l’attribution des postes, notamment par la création de fiches de postes. A partir du moment où plusieurs candidats satisfont aux spécificités du poste, l’attribution de celui-ci devrait pouvoir se faire par le barème. Le rectorat ne nous a pas répondu. Nous avons à nouveau dénoncé les postes en langue profilés pour enseigner des langues (c’est parfois le cas pour les sections abibac ou bachibac). Nous avons demandé également que la situation de terrain soit prise en compte (et pas seulement par le biais du chef d’établissement) à savoir la manière dont les équipes se partagent le travail. Nous avons obtenu la liste des postes spécifiques vacants mais cette liste nous semble incomplète : il faudrait que chaque section syndicale nous fasse remonter les différences avec ce document ; nous avions obtenu également au groupe de Travail un état des lieux des postes existants que nous demandons à chaque établissement de vérifier :
Voici la liste des postes spécifiques académiques à la rentrée 2014 :
Et les postes spécifiques nationaux à la rentrée 2014 :
– Réseau des établissements : le premier point concernait le lycée professionnel du Val de Lys d’ESTAIRES. Ce lycée comporte actuellement une SGT (section générale et technologique) mais avec un nombre d’élèves en SGT plus important que le LP, il a donc été proposé la transformation de cet établissement en lycée polyvalent avec une SEP (section d’enseignement professionnel). Tous les personnels seront réaffectés sur ce nouveau lycée (avec un nouvel RNE), sauf si la structure de l’établissement venait à diminuer pour la rentrée prochaine, ce qui n’est pas encore connu à ce jour.
Le deuxième point concerne la création du collège Moulin de Lille : ce collège aura des incidences sur principalement deux collèges de Lille (le collège Wazemmes et le collège Verlaine), le collège Franklin sera lui touché de manière très marginale. Tout comme pour la création du collège de Nieppe de l’an dernier, des collègues de ces deux collèges seront en mesure de carte et renommés directement dans ce nouveau collège (ce seront des volontaires et si plusieurs collègues sont volontaires, ce sera l’ancienneté de poste avec préférence pour le plus ancien qui départagera les collègues).
La FSU a voté POUR ces deux modifications, contrairement à l’UNSA, qui a voté en abstention car la commission Blanchet (commission réunissant des chefs d’établissements dépendant uniquement du SNPDEN-UNSA mais dont les chefs d’établissement syndiqués à la FSU sont exclus) n’a pas été réunie et n’a pas donné son avis (ce qui n’est pas du tout obligatoire).
– Retrait d’emplois de personnels de direction : la FSU a lu une déclaration au nom du SNUPDEN-FSU, syndicat des chefs d’établissement de la FSU, pour dénoncer ces suppressions et a donc voté, seule, CONTRE ces suppressions, le SGEN et l’UNA ayant voté POUR ces suppressions. Déclaration du SNUPDEN ici :
– Modalités de liquidation de l’enveloppe indemnitaire des IATSS (personnels Ingénieurs, Administratifs, Techniciens, Santé et Sociaux) pour l’année 2014 : contrairement à l’an dernier, le rectorat s’est contenté de proposer les indemnités décidées au niveau ministriel mais n’a pas abondé les indemnités de ces personnels par une indemnité académique, ce qui rend ces indemnités très faibles (50 euros pour les catégories B et 100 euros pour les catégories C). Mais le rectorat a proposé une indemnité donnée à titre exceptionnel de 140 euros pour les catégories A. Devant la faiblesse de ces indemnités (annuelles donc ramenées au mois, cela fait bien peu) et puisque tous les personnels n’en bénéficient pas (par exemple les infirmières en poste ne internant ne peuvent pas en bénéficier) et parce que nos revendications ne sont pas satisfaites (ainsi pour les assistantes sociales, il s’agirait d’appliquer les décrets afin de leur verser les indemnités ECLAIR ce qui ne se fait pas), la FSU a voté CONTRE ces modalités de liquidation.