Echec de « l’Ecole à distance », pressions pour imposer la présence dans les établissements (AED, AESH), question des examens, des concours ... Le Snes-FSU est intervenu pour pointer les problèmes et dénoncer la responsabilité ministérielle.
Déclaration FSU au format PDF :
La FSU a été la seule organisation à produire une déclaration, ni le Sgen-CFDT, ni l’Unsa-Education, ni le Snalc n’en ayant proposé.
On était prêts ?
Le ministre de l’Éducation nationale avait affirmé en début d’année que « nous sommes préparés à tout » mettant en avant le plan de continuité pédagogique existant et son application à venir.
Mais dans la réalité, on en est bien loin ! Les outils numériques sont toujours aussi faillibles comme le montrent les difficultés des collègues et des élèves à se connecter à l’ENT en ce début de semaine de cours, et encore se matin.
Les pédagogues avertis savent que la prise en main d’une classe, le début d’un cours sont des éléments primordiaux au bon déroulement des apprentissages. Le ministre semble avoir beaucoup de leçons à donner au fil de ses interviews mais éprouve des difficultés à en tirer quelques-unes de ses propres échecs.
Bien évidement la faute sera exogène ! Des pirates toujours pas démasqués mais bien réels, selon lui. Lui, il continue de clamer qu’il prend les bonnes décisions au bon moment.
La situation ne demandait pourtant aucune légèreté de traitement. Les familles, les élèves et les enseignants, lassés, fatigués par une crise qui s’éternise, subissant la fermeture des établissements scolaires une nouvelle fois, étaient prêts ce mardi 8h à assurer autant que faire se peut la continuité pédagogique. Mais non ! Rien n’a été possible ! En lieu et place d’une interface de travail ils découvrent un message des administrateurs de l’ENT indiquant devoir "appliquer des quotas" de connexion, il faudra "revenir plus tard" ! Une nouvelle preuve de l’impréparation de la situation que la FSU ne cesse de dénoncer depuis des mois. Mieux encore, le mercredi 7 avril ces mêmes administrateurs déclarent que les enseignants ont manqué d’anticipation en ne postant pas leurs cours le vendredi 2 avril ! On aura donc tout entendu. Absurdité sur absurdité !
Sous réserve d’une reprise effective dès le 26 avril pour le premier degré, pour la FSU il est urgent et impératif que les leçons du premier confinement soient tirées.
Il faut laisser du temps aux équipes pluriprofessionnelles pour s’organiser en fonction des différents scénarios qui devraient être envisagés par le ministère.
Il faut leur donner les moyens pour assurer un suivi des élèves et rechercher des solutions pour les familles ne disposant ni de matériel informatique ni de la connexion nécessaires. Il faut relâcher la pression par des décisions rapides sur l’aménagement des programmes et des examens qu’il s’agisse du bac ou du DNB : cela est rendu nécessaire eu égard aux nombres d’heures de cours dispensés en mode dégradé depuis des mois : demi-groupes, travail à distance, absentéisme ... Attendre, c’est mettre les personnel sous pression, comme ceux de ce collège du Pas-de-Calais qu’on enjoint de préparer un "brevet blanc" les 3 et 4 mai ...
La FSU regrette, qu’à l’instar du premier confinement, des hiérarchies de proximité font montre d’un zèle certain pour contraindre les personnels, et particulièrement les AED, à de la présence sur les lieux de travail, sans que celle-ci ne soit pourtant nécessaire. Ces comportements doivent cesser.
La FSU demande qu’au plus tôt des consignes claires soient données afin d’organiser la reprise des cours en demi-jauge, dans tous les établissements, et de programmer une progression pédagogique sur les quelques semaines restantes.
Concernant la campagne de vaccination pour les agents volontaires : il serait inacceptable d’exposer les équipes au même risque sans que rien n’ait été mis en place pour les reprises éventuelles du 26 dans le premier degré et du 3 mai dans le second.
D’autres questions se posent de manière urgente :
– Agrégation interne : des entretiens sont prévus pour les admissibles 2019-20 pendant ces vacances, alors que leur calendrier a changé : sont-ils maintenus ?
– Mais aussi, quid des rendez-vous de carrière programmés pendant les vacances ? Des oraux de titularisation ?
– Concernant les carrières : quel calendrier de remontée des avis pour l’échelon spécial ?
– en BTS : QUID des examens et du CCF ? Un nouveau calendrier est-il proposé ?
– En CPGE : les internats scolaires sont contraints de rouvrir plus tôt pour accueillir les étudiants passant les concours. Quid du protocole sanitaire pour les internats ? Quid de la protection des personnels ?
Enfin, qu’en est-il de la mise en place de l’expérimentation CLA dans ce contexte ? Peut-on sérieusement envisager de la poursuivre sans tenir compte de la situation extraordinaire dans laquelle les établissements sont plongés ?
Suite à cette deuxième année inédite pour les élèves, la FSU réitère ses demandes :
- annonce rapide d’aménagements des examens, notamment de l’EAF, de suppression du grand oral en ce qui concerne le Baccalauréat. Neutralisation de l’oral du DNB et prise en compte des points afférents au bénéfice de chacun des enseignements.
- annulation des suppressions de postes et abondement des dotations afin de faire face aux difficultés des élèves accrues par la crise sanitaire qui a mis à mal les deux années scolaires
- d’un meilleur "dialogue social" : cela commence par le respect des procédures réglementaires quant à la tenue des Ca dans les établissements : est-il normal que le rectorat justifie lors d’une audience la non-tenue d’un deuxième CA après un vote contre une première proposition de répartition de la dotation ?
Dans l’urgence, la FSU continue de se mobiliser auprès des agents et collègues qui se trouvent en grande difficulté. Elle sera devant le rectorat avec les AESH, mais également en soutien des étudiants du MEEF STAPS de Valenciennes, qui refusent la fermeture de leur formation.