Quand le Sgen-CFDT évoque de simples dysfonctionnements, l’UNSA invite implicitement à basculer dans le contrôle continu ... Quant à la FSU nous avons dénoncé une défaillance générale de l’Institution qui résulte directement de la rigidité ministérielle.
Les 3 autres organisations siégeant en CTA (CFDT, UNSA, SNALC) ont décliné notre proposition de boycotter symboliquement cette instance, proposition faite pour dénoncer les dysfonctionnements.
Extrait de la déclaration sans concession de la FSU :
Madame le Recteur, Mesdames et Messieurs les membres du CTA,
A 3 jours des épreuves écrites et à une semaine des épreuves orales, la situation est catastrophique : la FSU porte ici la parole des collègues exaspérés, écœurés devant le mépris dont font l’objet leur engagement au service des élèves et leur professionnalité. Comme si ils.elles n’avaient pas été assez éprouvé.e.s par la crise sanitaire et par sa gestion ministérielle, ils sont désormais victimes d’une désorganisation sidérante et historique d’un bac que le ministre ose qualifier de « régénéré ».
La FSU avait pourtant tiré le signal d’alarme et alerté le rectorat sur cette situation explosive dès le 7 mai lors du comité de suivi. Mais aucun des engagements n’a été tenu, qu’il s’agisse : de la convocation dans le bassin, à moins de 25 kms ; de l’accès simplifié aux descriptifs de lettres via une plateforme ; de l’équilibre des missions (oral/écrit) en lettres ; de la limitation de la charge de travail ; ou de la convocation étalée des candidats.
Dans la réalité du terrain, nos collègues n’ont reçu leur convocation pour l’écrit qu’hier soir au mieux, et n’ont toujours pas de convocation pour l’oral ou reçoivent des convocations fantaisistes. Il.elles subissent des annonces contradictoires qui font monter la pression et les épuisent : à l’audience intersyndicale de jeudi, par exemple été annoncé un équilibre écrit/oral ... contredit le jour même par des convocations pour plus de 100 candidats à l’oral. Agir de la sorte a pour effet de maltraiter la santé des personnels, dont certains nous disent qu’ils ne réussiront pas à tenir, ou de les pousser à se saisir des préavis de grève que nous avons déposés.
Dans ces conditions, comment faire son travail correctement ?
– quand les descriptifs ne sont pas récupérables et ne peuvent être associés au nombre de candidats à interroger en l’absence de numéros de jurys ?
– lorsque les convocations ne sont pas arrivées, ce qui ne permet pas de se libérer de cours pour préparer les oraux ?
– quand le nombre de candidats ne prend pas en compte les tiers temps, alors même que les coordonnateurs, volant sur plusieurs établissements, ne pourront pas les prendre en charge ?
Concernant la philosophie, la FSU soutient les revendications des collègues qui pointent la réduction du temps de correction et qui rappellent, elles et eux aussi, que le Ministre Blanquer n’avait rien anticipé une fois de plus, par mépris plus que par insouciance.Et que dire des visios censées préparer le Grand Oral, programmées hier et aujourd’hui ? Là aussi, nos collègues -et pas seulement les professeurs- oscillent entre sidération et exaspération.
La FSU n’incrimine pas les services, confrontés comme les autres catégories aux réductions de postes et qui ont subi comme les autres une année marquée par des conditions de travail dégradées dont le ministre n’a tenu aucun compte. D’autres académies sont d’ailleurs touchées. Selon nous, c’est bien l’instauration et le maintien du Grand Oral qui, dans la période, a rendu la charge difficile voire impossible à mettre en œuvre. Cette épreuve n’a été préservée que pour attester de la réussite de la réforme, ce qui démontre que l’agenda politique l’emporte sur l’état de préparation des élèves, sur les conditions de passation de l’examen, sur la prise en compte de l’expertise des personnels et des conditions de travail des services déconcentrées.