Après avoir gelé le point d’indice, donc les salaires de tous les fonctionnaires, et décidé de l’augmentation progressive de nos cotisations retraites, et alors que le gouvernement s’apprête, via le nouveau mode d’évaluation des enseignants, à dégrader nos déroulements de carrière (lire ci-contre), la majorité parlementaire a décidé d’imposer à tous les fonctionnaires une journée de carence (un jour non payé) en cas d’arrêt maladie. Les députés prétendent s’attaquer à la fraude et aux arrêts maladie de complaisance, quand il s’agit seulement, en réalité, de réaliser des économies pour faire payer la crise aux salariés du public comme du privé. A une perte financière conséquente pour ceux qui seront malades, s’ajoute
l’humiliation d’être considéré comme un fraudeur, celui qui est sanctionné parce qu’il « abuse du système »... alors même que le rapport parlementaire sur la « fraude sociale » montre que celle-ci est massivement constituée du non-versement des cotisations dues par les entreprises. Pour l’occasion, on a entonné le couplet de « l’équité » avec les salariés du privé qui verraient pour leur part le nombre de jours de carence passer de 3 à 4. Avec de tels arguments, le singulier de cette journée de carence risque rapidement de se transformer en pluriel. On oublie de nous dire que dans de nombreuses situations, dans le privé, ces journées de carence sont financées par les entreprises ou les complémentaires.
C’est sans doute la raison pour laquelle le gouvernement envisage de reculer dans le privé sous la pression du MEDEF.
L’égalité consisterait à améliorer le sort de tous en supprimant totalement ces journées de carence pour assurer un vrai droit à arrêt maladie et pas à tirer les fonctionnaires vers le sort encore plus dégradé des salariés du privé, qui ne sont pas plus responsables de la « crise » que les agents de l’État.