Après avoir voté, aux côtés du SGEN-CFDT et du ...MEDEF, la réforme du collège lors du Conseil Supérieur de l’Education, l’UNSA est contrainte de se justifier auprès de collègues de technologie qui n’apprécient visiblement pas les « gains » prétendument obtenus. Le SNES de Lille a revu et corrigé les arguments d’un syndicat minoritaire dans le 2d degré.
« >Chers amis, chers camarades,
>
> Depuis vendredi la réforme du collège a été approuvée par une large majorité du Conseil Supérieur de l’Education ( http://www.se-unsa.org/spip.php?article7887 )
> Depuis les premières annonces mi mars, certains syndicats tentent de tout mélanger et d’exacerber les peurs soit par culture intrinsèque de contestation stérile soit par incompétence sur le dossier. Depuis le début, et jusqu’à vendredi et l’intervention de notre Secrétaire Général UNSA-Education, nous n’avons ni applaudi béatement ni crié " au loup " ! »
COMMENTAIRE SNES-FSU
– Le CSE est un organe consultatif, qui ne rend que des avis, n’engageant pas la décision finale qui revient à la ministre, dont la seule signature au bas d’un décret ou d’un arrêté donne à ces textes un caractère réglementaire.
– la composition du CSE minore les organisations syndicales majoritaires qui représentent plus de 80% des personnels (FO, FSU, CGT, SNALC, SUD), et qui ont voté contre la réforme, à la différence du SGEN-CFDT et de l’UNSA, qui ont voté, en accord avec le MEDEF, pour la réforme.
http://www.education.gouv.fr/cid56490/organismes-consultatifs.html#Le_Conseil supérieur de l’éducation (CSE)
Ainsi, en laissant penser que le décret est adopté (ce qui est faux), qui-plus-est en omettant le problème de la représentativité, le SE-UNSA accompagne sciemment la communication lénifiante et mensongère de la ministre (qui affirme que ce sont nos pratiques qui créent la difficulté scolaire …), et le passage en force qui s’annonce. Cette conception d’un syndicalisme à la remorque du politique, au mépris de l’intérêt des personnels et des élèves, n’est pas la nôtre au SNES-FSU.
> Pour reprendre l’expression de Laurent Escure, si nous approuvons le principe de la réforme nous ne signons pas « de chèque en blanc ».
> Nous avons travaillé, critiqué et amendé le texte. Le SE-UNSA, seul, a fait les comptes et a exigé que le ministère utilise réellement les 4000 postes promis.
> Cela prend plus de temps et cela est plus difficile que de dire « non » par principe
COMMENTAIRE SNES-FSU
Les faits sont malheureusement têtus : si le SNES a accepté d’entrer dans la négociation, et a fait des contre-propositions dans ce cadre, il a réalisé que les projets successifs qu’on lui présentait ne changeait pas l’esprit de la réforme : réduction des horaires disciplinaires, accroissement de la charge de travail, accroissement des prérogatives pédagogiques du chef d’établissement au nom de l’autonomie locale. Dans ces conditions, suivi par toutes les organisations citées plus haut, le SNES a dû claquer la porte du Ministère, UNSA et SGEN faisant le choix de négocier les reculs et de servir de caution syndicale à N. Vallaud-Belkacem
> Au cours de toutes ces semaines, nous avons agi et nous avons fait progresser la réforme sur les langues vivantes, la présentation disciplinaire, les langues anciennes, la non modulation horaire sauvage sur le cycle 5e-4e-3e...
COMMENTAIRE SNES-FSU
Progrès sur les Langues vivantes ? Suppression de fait des sections bilangues, de l’option Euro. Introduire la LV2 en 5e, avec seulement 2,5h/semaine, ne revient ainsi pas très cher… Celles et ceux qui n’enseignent pas l’anglais apprécieront le progrès.
Les Langues anciennes ? Elles ne pourront exister qu’en complément d’un EPI, avec un horaire global de 5h de la 5e à la 4e … Au lieu de 8h actuellement. Sans compter qu’il faudra piocher sur la « dotation à disposition » pour les financer, ce qui implique de renoncer à des groupes et autres effectifs allégés.
Présentation disciplinaire : il ne s’agit bien que d’un affichage, car les grilles horaires présentées sont une escroquerie : de l’horaire de chaque discipline il faut retirer les heures d’EPI et d’AP … Une petite animation pour visualiser :
http://www.histoire-geo.org/Animation_REFORME_3.mp4
Ce sont bien le SGEN et l’UNSA qui ont demandé à toutes fins le retour d’un dispositif interdisciplinaire obligatoire, contre les disciplines. C’est un de leur mandat historique.
Non modulation horaire sauvage sur le cycle 5e-4e-3e : c’est bien sur demande de l’UNSA, en réunion multilatérale, que le ministère a intégré cette modulation de l’horaire d’un niveau à un autre … Même si elle a réalisé le désastre trop tard, et s’est sentie obligée de présenter en CSE un amendement contraire à son initiative de départ !
> Pour la technologie comme pour les autres enseignements du tronc commun, nous avons défendu l’indispensable nécessité de maintenir a minima les horaires. Sur la classe de 3e, l’horaire passe de 2h à 1H30. Le SE-UNSA a déposé un amendement au CSE pour que la technologie conserve son dédoublement de 0H30. Le SGEN a voté contre, tous les autres syndicats, y compris ceux qui se targuent de défendre la techno, ont refusé de voter !!
> Comme vous le voyez, il y a des paroles et des actes qui diffèrent parfois !!
> Pour le SE-UNSA, il faut que, dans les établissements à la rentrée 2016, le fléchage des groupes réduits soit dirigé vers la technologie. Nous ferons tout pour que cela apparaisse dans la circulaire d’application de la réforme, en sachant qu’il ne faut pas oublier les heures laissées dans le cadre de l’autonomie.
COMMENTAIRE SNES-FSU
L’UNSA, par sa présence jusqu’au bout, en tête-à-tête avec le cabinet du ministère, et par son vote POUR en CSE a bien entériné :
– La réduction de l’horaire de techno (entre-autre) en 3e
– La suppression de l’option DP3, bien souvent échue au prof de … Technologie.
– La suppression du fléchage des groupes de techno en effectifs allégés en 6e : dans la logique de la réforme soutenue par l’Unsa, il faudra que les profs de techno luttent contre leurs collègues pour rétablir ces groupes (« en sachant qu’il ne faut pas oublier les heures laissées dans le cadre de l’autonomie ») , sous l’arbitrage du chef, et sous l’œil des parents en CA : « l’autonomie » sera-t-elle pour des groupes de techno, de LV, de SVT, ou pour ajouter des heures de math ou de français ? Je te laisse y réfléchir à partir de ton expérience du terrain.
– La réduction de fait de l’horaire disciplinaire de techno, qui sera amputé en partie, de la 5e à la 3e, pour contribuer aux heures d’EPI et AP.
– Surtout : la globalisation de l’horaire en 6e, avec SVT et SC physique. C’est-à-dire l’EIST généralisée sans le dire ! De fait, la technologie n’a plus d’horaire propre en 6e. Est-elle encore une discipline comme les autres ? Merci l’UNSA !
> Enfin, quel est le seul syndicat à demander depuis des années une coordination techno ? à avoir proposé celle-ci dans les nouveaux statuts ? qui ? ( indice : S . - . . . A )
COMMENTAIRE SNES-FSU
Le SNES demande que toutes les disciplines soient d’égale dignité, et l’UNSA se réserve des revendications dont elle n’est pas, seule, dépositaire.
Nous renvoyons à la page 4 de ce doc, qui montre bien que nous demandions cette égalité dans les chantiers préparatoires au nouveau décret « statut » du 20/08/2014
https://www.snes.edu/IMG/pdf/20140212_Fiches_metier_-_etat_des_lieux_-_Travail_SNES_def.pdf
« Pour le SNES-FSU, les missions de coordonnateur de discipline doivent
inclure les fonctions actuelles de gestion des cabinets et laboratoires (Histoire-Géographie,
S.V.T, Sciences physiques-Chimie, Technologie, Langues…) et être élargies à toutes les disciplines, cf. aussi fiche 2 (point 3). »