Se mobiliser pour les réfugiés et les migrants
Il est inconcevable que l’application des droits élémentaires des peuples ne soient pas mis en œuvre au sein de notre pays en raison de prétextes économiques - qui ne sont pas prouvés - et électoraux : la peur d’une montée du Front national semble avoir rendu honteuses et inavouables toutes les valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité. La décision toute récente du président de la République d’accueillir environ 24 000 réfugiés dans les deux ans, même si elle marque un tournant par rapport aux positions prises en mai notamment, place la France très loin d’autres pays et interroge sur le degré de peur de l’autre, de repli et de rejet.
La question de l’immigration, en France comme ailleurs, ne se réglera ni par la violence ni par le déni. Il ne s’agit ni plus ni moins que de permettre à toutes ces personnes de trouver un accueil, de se construire un avenir. Il ne s’agit ni plus ni moins que de respecter les droits humains les plus élémentaires, les droits de l’enfant aussi. C’est dans le droit fil de la tradition historique d’accueil de notre pays.
Le mouvement citoyen doit se développer pour manifester sa solidarité envers tous les réfugiés. Le SNES académique appelle en ce sens à la réussite des mobilisations organisées dans toutes les villes de France.
Quelle que soit la situation des migrants, le SNES académique réaffirme la nécessité d’une réelle prise en charge des populations qui arrivent dans notre pays. A ce titre, la situation de Calais est inacceptable : les barbelés de Calais ne sont pas moins indignes que ceux de la Hongrie. Comment faire la « morale » à d’autres pays en Europe quand notre pays traite aussi mal des êtres humains sur son sol, aux portes de la Grande Bretagne ? La répression à Calais est tout aussi inacceptable que celle aux portes de l’Europe.
Dans la même logique, la pauvreté et la situation économique difficile de la population Calaisienne n’est pas à opposer à la situation des migrants sur notre sol. Le capitalisme a accentué les inégalités, faisant croître la pauvreté et faisant ainsi se côtoyer les victimes d’un même système.
Comment la cinquième puissance au monde n’aurait-elle pas les moyens de prendre en charge toutes les populations sur son sol ? Cela suppose la nécessaire question de la redistribution des richesses et d’une politique plus redistributive qu’il nous faudra imposer et qui donnera à chacun des conditions décentes de vie. Il n’est pas acceptable de laisser les associations et les bénévoles faire face, seuls, à l’accueil des migrants. La CAA du SNES exige du gouvernement de tout mettre en œuvre pour accueillir dignement et dans de bonnes conditions ces réfugiés.
Face au drame des réfugiés, il faut rappeler la responsabilité de la France et de l’Europe dans le sort de ces populations qui meurent par milliers en Méditerranée ou sur les routes fuyant la guerre, la misère ou la dictature. C’est bien la politique internationale en Syrie, et plus généralement face à l’extension des conflits au Proche et au Moyen -Orient, c’est bien l’accompagnement par les gouvernements occidentaux de nombreux régimes dictatoriaux ou autoritaires, c’est bien l’absence d’une politique de soutien économique éthique qui poussent nombre de populations à quitter leur pays. C’est donc bien aux différents gouvernements européens de les prendre en charge.
Unanimité des 23 présents