AG des S1 14 sept 2015 à Villeneuve d’Ascq : REFORME DU COLLEGE
La réforme prévue pour la rentrée 2016, en dépit de la publication des textes réglementaires (Décret, Arrêté et circulaire d’application), continue de susciter l’opposition massive de la profession : désorganisation des enseignements, mise en concurrence des établissements et des personnels sous couvert d’autonomie locale, mais aussi alourdissement insupportable de la charge de travail. Derrière un discours ministériel pavé en apparence de bonnes intentions, mettant en avant un hypothétique souci de lutter contre les inégalités, c’est le second degré qui est en ligne de mire : les enseignements disciplinaires ambitieux mais aussi des cadres nationaux forts (services, horaires, contenus d’enseignements, diplômes).
Ce faisant, il s’agit bien de mettre en œuvre une « nouvelle professionnalité » enseignante, plaçant le travail enseignant sous un étroit contrôle hiérarchique chargé de l’organiser et d’en définir les objectifs.
Dans le contexte de la rentrée, traditionnellement peu aisé pour mobiliser, c’est de la lourdeur des enjeux qu’il faut continuer à convaincre les collègues pour les mobiliser en vue de la grève du 17, et de la manifestation nationale prévue samedi 10 octobre.
Concrètement, afin de convertir rapidement l’opposition en action et afin d’obtenir l’abrogation de la réforme envisagée, il est possible d’utiliser plusieurs points d’appui :
– Le contexte politique a évolué depuis le printemps : l’exécutif, à quelques mois d’échéances électorales importantes, n’a rien à gagner à enchaîner les passages en force.
– Il faut rappeler à la profession que la réforme repose sur un corpus réglementaire très mince (notamment des grilles horaires en annexe de l’arrêté du 19 mai), aisément réversible dès lors que la mobilisation sera relancée.
– L’opinion publique, et notamment les parents d’élèves, peu informée sur les effets réels et néfastes de la réforme Vallaud-Belkacem, doit être l’objet d’une attention spécifique, à l’aide du matériel disponible (lettres, tracts aux parents, motion en conseil d’administration).
– Les modalités de la formation envisagée par le rectorat constituent un levier majeur et concret de cette mobilisation pour chaque collège. Financée par la suppression des actions disciplinaires au PAF et des formations décentralisées des CPE. Elle est conçue comme un formatage pyramidale qui déboucherait dès janvier sur des réunions en dehors du temps de service ! Il est impératif de paralyser le processus.
Parvenir à ce blocage constituerait un revers important pour la communication ministérielle, axée sur les « malentendus » et le nécessaire « travail d’explication », et achèverait de démonter le caractère inapplicable d’une réforme quand la profession la rejette … et ne veut même pas s’y former.
C’est pourquoi l’AG des S1 réunie au lycée Queneau de Villeneuve d’Ascq se prononce pour que le SNES s’adresse à la profession par un appel à ne pas se porter volontaire pour animer les formations en établissement et à refuser d’y aller si on est désigné d’office. Les CPE font partie de l’équipe éducative et n’ont pas non plus à être désignés d’office. Ce refus d’être professeur-relais serait organisé par la signature d’une pétition collective par établissement.
La formation est un droit, pas un devoir ; elle ne figure pas dans les missions liées du nouveau décret sur le métier des enseignants. Il faudra dès janvier refuser collectivement ces formations dans l’établissement si elles se déroulent en dehors des cours ou organiser collectivement la contestation de la réforme en transformant ces formations en assemblées générales.
Texte voté à l’unanimité des 31 présents.