Un article en ligne de Famille Chrétienne, daté du 26 avril 2016, était consacré à la réforme du collège, et entendait démontrer que l’enseignement privé sous contrat - contrairement à ses attentes - se retrouvait finalement « pris au piège » d’une autonomie « tant espérée », et déplorait que finalement « l’autonomie ne soit pas au rendez-vous » …
Dans cet article, on relate qu’un directeur d’établissement du Pas-de-Calais « s’arrache les cheveux pour sauver les postes de ses enseignants et garder la spécificité de son collège », en regrettant : « nous ne pouvons plus proposer l’allemand à nos sixièmes ».
Viscéralement laïques et opposés à l’existence même d’un système éducatif dual (public, privé), nous aurions pu -au SNES-FSU de Lille- nous réjouir de ce réflexe nerveux d’auto-mutilation capillaire, justifié par les menaces rectorales de résilier les contrats d’associations pour les établissements qui utiliseraient leur « dotation à disposition » pour recréer les dispositifs supprimés par la Ministre (bilangues, euros par exemple).
Mais présents sur le terrain, confrontés à la concurrence du privé qui contourne la réforme en finançant ces dispositifs « hors-contrat » (et donc hors de l’emprise rectorale) par la contribution des « familles » ou via le statut associatif, nous savons bien que le privé sous contrat feint d’obtempérer et pratique un double jeu qui le fera encore plus prospérer à la rentrée 2016 : nous en voulons pour preuve le testing qui révèle que la trichotillomanie du directeur interrogé par la presse chrétienne était bien feinte : la réponse à la demande d’une famille fictive est limpide : « nous continuons de proposer une initiation à l’allemand en 6e ».