La Ministre présentait ce matin un projet de réforme du collège à la fois insultant et dangereux.
Insultant car, en dépit de formules convenues et obligées, le projet fait porter aux travail des professeurs, à leurs enseignements et à leurs pratiques la responsabilité des échecs du collège actuel. La Ministre écrit elle-même : « Il [le collège] est monolithique dans son approche disciplinaire, suscitant parfois l’ennui, voire la perte du goût pour le travail et l’effort » ou encore « Nous devons repenser en même temps les contenus, les pratiques d’enseignement et l’organisation pédagogique ».
De telles affirmations, péremptoires et chargées d’idées préconçues, reflètent un point de vue qui ignore et méprise la réalité de l’engagement des professionnel-le-s de terrain que nous sommes, capables de diversifier leurs pratiques et d’impliquer les élèves, pour peu qu’on leur en donne les moyens en termes d’effectifs par classe.
Dangereux, car ce projet touche :
1. au cœur du métier, avec une approche interdisciplinaire et par projet imposée.
2. au fonctionnement du système : une partie du travail devant élèves pourrait être défini localement : les projets pourraient être construits et évalués dans les conseils écoles/collège, conseils pédagogiques et conseils d’administration.
3. à la charge de travail induite par le travail en binôme imposée et sans cadrage fort, et sans concertation (même les IDD prévoyaient des périodes de concertation)
Le S3 de Lille vous appelle à diffuser rapidement ces infos et l’affichette ci-dessous, en vue d’une mobilisation qui doit aboutir à la grève du 9 avril, c’est-à-dire la veille de l’annonce officielle des grilles horaires retenues par le ministère après les discussions qui s’engagent.