Dernière pierre de la réforme de la formation initiale et des concours, les CAPES, les CAPET et le concours CPE changent dès la session 2022.

D’une part, il faudra détenir un master au moment de l’admission contre un M1 précédemment. D’autre part, les lauréat-es passé-es par le master MEEF seront stagiaires à temps plein en établissement : c’est un dangereux retour en arrière !

Les lauréat-es passé-es par un master non MEEF continueront d’effectuer leur stage à mi-temps (auquel s’ajoute un mi-temps de formation à l’INSPE).

NB : les modalités de stage ne changement pas en ce qui concerne les lauréat-es de l’agrégation, qui
continueront d’effectuer leur stage à mi-temps ; les lauréat-es du CAPES/CAPET/CPE avec plus d’un an et demi ETP d’expérience sur les trois dernières années continueront d’effectuer leur stage à temps plein.

Dès la rentrée 2022, se multiplieront également les nouvelles et nouveaux personnels dans nos établissements :

• De nombreux-ses étudiant-es contractuel-les alternant-es ECA (en M2 MEEF) assureront un tiers-temps en responsabilité dans les collèges et lycées (6h de service pour les personnels enseignants, sauf les professeur-es documentalistes qui assureront 10h+2h, et 12h pour les CPE)
• De nombreux-ses étudiant-es en M2 MEEF effectueront un stage d’observation et de pratique accompagnée (SOPA) de 12 semaines sans être moyens d’enseignement et sous la responsabilité d’un-e tuteur-rice
• De nombreux-ses AED en pré-professionnalisation (étudiant-es qui signent un contrat en L2 pour 4 ans) sans charge de classe (sous réserve de nouvelles dispositions pour l’année de M2) avec un temps de travail de 8h/semaine en L2 et L3 puis 6h/semaine en M1 et des missions évolutives (voir le détail ici)
  Plus d’infos sur ces nouveaux statuts à retrouver ici.

Ces nouveaux statuts impliquent aussi la multiplication de la typologie des tuteurs et tutrices : toutes les infos ici.

Une enquête menée par la section académique auprès des ECA nous a permis de constater à la fois leur détresse et leur souffrance au travail : en plus de la prise en charge de classes en pleine responsabilité qui implique un travail colossal, leur préparation au concours leur semble devenue anecdotique et certain-es évoquent un douloureux choix entre le sommeil et le travail… avant même les épreuves du CAPES !

Nos futur-es collègues issu-es de Master MEEF, dont une partie n’aura jamais véritablement enseigné et dont l’autre arrivera déjà sur les rotules, feront donc les frais d’une réforme aberrante les plaçant en stage à temps plein dès septembre.
Cette réforme de permettra ni d’enrayer la tendance croissante de la démission des stagiaires, ni la souffrance au travail des jeunes collègues, ni même la crise de recrutement des personnels qui bat actuellement son plein.

A rebours, pour revaloriser nos professions, le SNES-FSU exige notamment :
– le pré-recrutement sous statut d’élèves-fonctionnaires des futur-es enseignant-es et CPE dès la L2 afin de sécuriser les études et sans contre partie de service à effectuer,
– un stage à tiers-temps après le master et sur le service tuteur pour permettre une entrée la plus progressive possible dans nos métiers,
– une formation continuée après la titularisation, en T1 et T2,
– l’unification du corps des certifié-es et des CPE dans le corps des professeur-es agrégé-es revalorisé faisant de l’agrégation l’unique niveau de recrutement pour tou-te-s les professeur-es et CPE,
– un plan de rattrapage pour compenser les pertes cumulées de pouvoir d’achat,
– l’indexation du point d’indice sur l’indice des prix,
– la revalorisation de l’indemnité de résidence et la création d’une nouvelle tranche,
– l’ouverture de postes aux concours à la mesure des besoins,
– la réduction du maximum hebdomadaire de service,
– la réduction des effectifs pris en charge,
– l’élargissement du système de pondération et augmentation des coefficients,
– la mise à plat de la formation initiale et des épreuves des concours