En juin 2006, les contractuels en documentation avaient reçu un courrier du rectorat les enjoignant à s’inscrire à l’ANPE puisqu’ils ne seraient pas réemployés malgré la cinquantaine de postes restés vacants après le mouvement intra.
On connaît la suite : affectation "sauvage" de TZR de lettres, de langues en CDI, sans respect des textes, ni du volontariat des collègues. Quelques-uns d’entre eux ont été reçus au rectorat en audiences - dialogues de sourds, avec l’engagement d’être employés dans leur discipline de recrutement dès que les besoins s’en feraient ressentir (ce qui ne fut pas le cas pour tous). Plusieurs actions au tribunal administratif sont en cours.
Un collectif de documentalistes s’est de son côté réuni pour interpeller le rectorat et les IPR.
En février, la publication des décrets robien permettaient de nommer complètement hors discipline les TZR. Leur abrogation le 11 juin par le président Sarkozy rendait à nouveau illégales les affectations des TZR en documentation.
Lors du mouvement intra de juin 2007, le SNES a à nouveau interpelé le rectorat : 70 postes vacants à l’issue du mouvement, 20 en maths, 10 en anglais ... Allait-on assister aux mêmes tentatives de dérèglementation en septembre ? Allait-on à nouveau faire payer aux collègues les erreurs de calibrage et la diminution du nombre de postes aux concours de recrutement ?
Il y a quelques jours, des contractuels ont reçu un courrier du rectorat leur annonçant qu’en raison des besoins en doc à la rentrée, ils recevraient très probablement une affectation à l’année dès la fin du mois d’août...
Une nouvelle fois, c’est la preuve que la lutte collective paie, même si les résultats ne sont pas immédiats.
Le SNES sera attentif à l’évolution du dossier et au suivi de ces collègues, comme il l’a fait depuis des années, en tant que syndicat très majoritaire chez les documentalistes.
Extraits de la déclaration du SNES du 20 juin 2007
L’académie de Lille est dans une position paradoxale : elle a perdu son statut d’académie déficitaire, comme en témoignent des barres d’entrée concurrençant celles de Rennes. Pourtant, dans au moins 3 disciplines (documentation, anglais et mathématiques), il reste des postes vacants en nombre. Cette situation nous amène à vous poser des questions, certaines du ressort du ministère, d’autres de celui du rectorat :
– Comment comprendre la volonté affichée et réaffirmée cette semaine encore par le président et le gouvernement de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur 2, y compris chez les enseignants ?
– Commencer expliquer aux collègues qui n’ont pu entrer dans l’académie de Lille que des postes restent vacants à l’issue du mouvement ? Comme nous l’avons exprimé lors de l’audience avec M. le Recteur, nous souhaitons être associés au calibrage des capacités d’accueil l’année prochaine.
– Les viviers de ZR vont être très vite épuisés : comment ferez vous face aux besoins en remplacement ? En recrutant des contractuels dont plusieurs centaines sont au chômage depuis 2 rentrées après avoir servi l’EN plusieurs années ? En utilisant des PLP en surnombre ? En utilisant le remplacement à l’interne ou la reconversion « sauvage » ?
Concernant cette dernière solution, le manque de titulaires en documentation a donné lieu cette année à des expériences douloureuses pour certains de nos collègues, obligés de prendre un poste contre leur volonté, contre les textes mêmes, et finalement sanctionnés dans leur carrière alors qu’ils défendent leur statut et le droit des élèves à avoir des personnels qualifiés.
Ces collègues n’ont pas compris qu’ils soient maintenus sur ces postes alors que des remplacements dans leurs disciplines n’ont pas été assurés. Ce fut le cas en lettres modernes où le rectorat fit même appel à un contractuel en documentation …
Le SNES n’accepte pas ces tentatives de déréglementation qui touchent souvent de jeunes collègues, dont l’enthousiasme est mis à mal par cette entrée brutale dans le métier. L’abrogation des décrets Robien, et notamment le passage sur la bivalence, nous prouve, s’il en était besoin, la justesse de notre combat.
(...)
La situation de la documentation seule mériterait un groupe de travail spécifique :
– nous n’avons aucune visibilité sur le mouvement en documentation, puisque aucun bilan n’est fait de leur étiquetage (P, L ou C), puisque les postes vacants ne sont traités à aucun moment (ils n’apparaissent pas dans les TRMD des établissements)
– nous souhaitons que la situation des personnels faisant fonction de documentalistes soit clarifiée officiellement, dans un contexte favorable à cela, puisque 70 postes devraient rester vacants à l’issue du mouvement
– nous demandons enfin le réemploi des contractuels en documentation, aux compétences reconnues, mais pénalisés par la brutale diminution du nombre de postes aux concours et à la remise en cause du concours interne.