Pendant ces vacances, tous les personnels ont pu découvrir sur leur messagerie IPROF l’appel à candidature du rectorat de Lille relatif à 18 postes de CPE implantés provisoirement en LEGT et en LP....
Procédure surprenante et inédite sur la forme comme sur le fond, puisque rappelons le : au mois de Décembre, le ministère annonçait l’absence de création de postes de CPE à la rentrée 2023 pour notre académie, et donc l’absence de moyens supplémentaires pour renforcer l’accompagnement éducatif des élèves de notre académie, qui en ont pourtant tant besoin !
Contre toute attente, le rectorat a annoncé aux organisations syndicales le jeudi 30 mars à l’occasion d’un CSA la création provisoire de 18 postes, pour lesquels les personnels de l’académie ont pu recevoir pendant ces congés l’appel à candidature.
Mais alors d’où viennent ces postes ? Et pour qui ?
Comme chacun s’en doute, non, les considérations de notre ministère pour les besoins éducatifs de nos élèves n’ont pas évoluées en l’espace de 5 mois ! Ces 18 postes sont en réalité implantés au sein d’établissements scolaires (LP et LEGT) disposant d’UFA (Unité de Formation par Apprentissage), destinés à assurer le suivi éducatif des apprentis.
Ces moyens ont été répartis en fonction du nombre d’apprentis, sans distinction des apprentis du post Bac et du pré bac. Ainsi, des établissements scolaires se verront dotés d’un poste de CPE supplémentaire pour des apprentis (dont les effectifs peuvent varier jusqu’à 40 apprentis) qui ne sont présents qu’une semaine par mois dans certaines formations, quand -dans le même temps- l’école manque de tout pour assurer la réussite des élèves de la voie scolaire.
Ce sont donc d’importants moyens publics qui sont alloués à l’apprentissage, et donc aux entreprises, au détriment de la formation et de la scolarisation des élèves sous statut scolaire !
Le SNES avec la FSU n’ont pas manqué de dénoncer ces choix budgétaires et politiques qui s’inscrivent dans la continuité de la politique du Président Macron en faveur de l’apprentissage. Pour le SNES FSU, les moyens publics doivent être dédiés aux élèves sous statut scolaire, et non pas pour l’apprentissage qui se développe au bénéfice des entreprises et au détriment de la jeunesse.
Outre les questions politiques, ce choix sera lourd de conséquences sur le métiers de CPE : en spécialisant des collègues sur l’apprentissage, c’est le cœur même du métier qui se trouve menacé !