Communiqué de presse
Depuis le 15 mai 2019, la phase d’admission dans l’enseignement supérieur est ouverte via la plateforme Parcoursup, voyant les lycéen.nes recevoir des réponses quant à leurs voeux exprimés. Les premiers constats suscitent depuis mercredi colère et angoisse chez les lycéen.nes, leur famille, chez les personnels enseignants et les psychologues de l’Education nationale (PsyEN).
Un système opaque et anxiogène
Alors même que la communication du Ministère de l’Education nationale promet aux élèves et aux familles un accompagnement renforcé à l’orientation, les PsyEN (professionnel.les spécialisé.es dans l’accompagnement à l’orientation des jeunes) et les professeurs principaux fort mobilisé.es toute l’année découvrent, à l’heure des réponses aux candidatures, des critères de sélection contradictoires aux discours qu’ils/elles ont pu tenir en direction des jeunes. L’exemple le plus probant sera sans doute l’origine du bac qui semble avoir été retenue (S ou ST2S) pour classer les demandes en Institut de Formation aux Soins Infirmiers (IFSI). La formation, auparavant accessible sur concours, voyait intégrer diverses séries de bac (ES, L…), discours encore tenus dans l’année. Et pourtant des dizaines de lycéens-lycéennes de l’académie de Lille, même avec de très bons résultats scolaires, se voient refuser l’accès à cette formation. Cherchez l’erreur !
Le système est également source de grand stress chez les jeunes reçus dans les lycées et Centres d’Information et d’Orientation (CIO, structures spécialisées de l’Education nationale dans laquelle sont affecté.es les PsyEN). Au-delà de l’attente d’une issue positive pour les élèves n’ayant pas encore reçu de proposition, la multitude d’informations (listes d’appel, d’attente, dernier appelé, etc.) rend les résultats illisibles. Le stress est également palpable pour les jeunes ne sachant se positionner sur les différentes propositions positives reçues, n’ayant pas toujours fait, en amont, le travail réflexif qu’imposait auparavant la formulation de voeux ordonnés.
Un tri organisé
Au regard des résultats dans les divers lycées, les bacs technologiques, notamment STMG, ST2S et STI2D, sont les plus laissés-pour-compte par Parcoursup, bon nombre d’élèves étant actuellement sans proposition d’affectation.
Des réformes nivelant vers le bas
Le MEN menace de réduire de manière drastique le nombre de CIO sur l’ensemble du territoire français- les chiffres d’un CIO par département d’ici 3 ans circulent officiellement- il ne cache plus sa volonté de placardiser les PsyEN et de faire glisser leurs missions sur les enseignant.es déjà surchargé.es. Et pourtant, qui appelle-t-on à la rescousse lorsque la plate-forme rencontre un improbable bug voyant les voeux de lycéen.nes acceptés puis revenir en attente ? Qui appelle-t-on pour accompagner les jeunes sans proposition d’affectation ? Les psychologues de l’EN ! Ce parallèle met nettement en évidence l’ineptie des projets gouvernementaux visant à réduire le système éducatif à son modèle le plus minimaliste en mettant de côté ses ressources spécialisées et reconnues.
Le SNES-FSU dénonce le principe et la manière dont se déroulent ces opérations d’affectation qui ne peuvent que concourir à l’instauration d’un nouveau modèle éducatif discriminatoire et inopérant. Il dénonce le mépris avec lequel sont traités élèves, familles et personnels de l’Education Nationale. Il demande que soit communiqués dans les plus brefs délais les résultats pour les élèves du Nord/Pas-de-Calais. Il exige enfin que les moyens nécessaires soient débloqués pour permettre à tous.toutes les futur.es bachelier.es de poursuivre des études dans la formation de leur choix.
Il n’est pas acceptable que dans le 6e pays le plus riche du monde, des jeunes soient barrés dans leur avenir professionnel.
Lille, le 20 mai 2019