L’annonce de la suppression de 590 postes dans l’académie apparaît comme un nouveau mauvais coup porté par un gouvernement dont le seul souci est de réduire les dépenses sociales et l’emploi public conformément aux recommandations de l’Union Européenne et du pacte de stabilité .
Depuis 5 ans c’est l’équivalent de 1800 postes qui ont été supprimés dans l’académie, soit l’équivalent pour la région de 2 Métaleurop. Si l’ampleur est nouvelle, avec 183 postes en LEGT et 407 en collèges, les arguments utilisés restent les mêmes et sont de deux ordres. Le premier est l’incontestable baisse démographique, le second la recherche de l’équité vis à vis des régions qui connaissent à l’inverse une croissance des effectifs.
Aucun ne rend acceptable ces mesures.
D’une part, les effectifs augmentent dans le premier degré, ce qui n’empêche pas le rectorat de supprimer 49 postes, ce qui entraînera la diminution de la scolarisation des 2 ans dans la région. Dans notre secteur, la baisse démographique est amplifiée par le recul de la scolarisation dont le constat aurait au contraire nécessité des efforts supplémentaires. Enfin, la baisse démographique dans les collèges du Nord représente moins de 1 élève par division !
Quant aux académies qui voient gonfler les effectifs scolaires, les créations de postes sont insuffisantes pour répondre aux besoins. C’est bien de pénurie généralisée dont il faut parler avec 2500 suppressions au niveau national.
Ce déficit général est aggravé par la disparition des MISE et l’arrêt des recrutements d’emplois jeunes.
Tous les secteurs sont touchés : alors que l’académie était déclarée déficitaire en personnels Atoss, et qu’elle avait un modeste plan de rattrapage, qui permettait au précédent recteur de justifier les diminutions de postes d’enseignants, plusieurs dizaines d’emplois sont supprimés.
Tous les documents officiels prouvent la difficulté scolaire dans notre région : résultats aux évaluations, taux de réussite au brevet et au bac. Le rectorat reconnaît la situation sociale de la région, il n’en demeure pas moins que la politique mise en œuvre programme une réduction sans précédent de l’offre de formation.
D’autres éléments sont à prendre en compte :
– La diminution drastique de la formation continue : diminution de 30 % cette année, de 40 % l’an prochain.
– La situation des précaires, dont beaucoup sont toujours en attente d’emploi et de ce fait dans l’impossibilité de passer les concours.
– L’annonce de la diminution des recrutements.
– La situation faite aux TZR et plus généralement la situation critique du remplacement.
– La décision de ne pas augmenter les salaires en 2003 et de n’accorder que 0,5 % en 2004, et en utilisant le « mérite » pour casser toute perspective de revalorisation.
– Les projets sur les services des enseignants.
– Le maintien du projet de décentralisation de 90000 TOSS
– Les atteintes au mouvement des personnels : renforcement du pouvoir des recteurs dans la gestion des mutations, modification des barèmes d’une année sur l’autre empêchant l’élaboration d’une stratégie.
– Le scandaleux projet de circulaire de rentrée qui réintroduit l’autonomie des établissements largement rejeté lors du mouvement de l’an dernier mettant en cause les programmes et les qualifications.
– Enfin, la volonté gouvernementale de remettre en cause le droit de grève.
Les conséquences seront inévitables dans tous les établissements : fermeture de secondes programmées, fermeture de plus d’un poste par collège, de 1,5 poste par lycée, options, langues et sections technologiques, BTS supprimés, disparition à court terme des 1res d’adaptation. C’est tout le dispositif de formation de l’académie qui est menacé et par delà, l’avenir d’une région déjà marquée par la liquidation de pans entier de son économie.
Le gouvernement a cherché à légitimer ses contre-réformes par le biais du « Grand débat national sur l’Ecole », débat de dupes au caractère anti-démocratique dont toutes les conclusions étaient écrites par avance. Par leur investissement, par l’organisation de contre-débats ou encore par le boycott les personnels ont su déjouer ces manœuvres en faisant valoir leurs revendications.
La CA estime qu’il est nécessaire de réagir à la hauteur des attaques, qui ne touche pas que le secteur de l’Education, mais l’ensemble de la Fonction publique.
Avec constance est appliqué depuis deux ans un plan qui vise à libéraliser l’économie et la société, à briser les solidarités, à remettre en cause tous les acquis du mouvement social. Tandis que les décisions vont toujours dans le sens du MEDEF, la guerre aux pauvres se poursuit, avec le RMA, la diminution des indemnités chômage.
La publication des premiers décrets sur les retraites confirme la volonté du gouvernement de diminuer les pensions de l’ensemble des salariés, et de les obliger à épargner toujours plus pour un revenu dégradé. Les premières annonces sur la protection sociale montre que les objectifs sont identiques.
La CA estime qu’il faut réagir, et chercher à retrouver les chemins de la riposte unitaire à ces attaques, œuvrer à la constitution d’un front syndical public-privé autour de nos revendications : salaires, retraites, sécurité sociale, défense et amélioration des services publics, libertés syndicales.
La CA propose donc :
– Le lancement d’une campagne publique d’explication notamment auprès des parents d’élèves.
– Des réunions de bassin.
– La réunion immédiate des sections et la tenue d’assemblées générales sur l’heure d’information syndicale pour mobiliser les collègues, enseignants et non enseignants.
– La recherche d’informations immédiates sur les mesures envisagées au niveau de l’établissement, avec des informations sur les flux prévus, les conséquences sur les effectifs, l’offre de formation et les postes.
Elle décide d’appeler les personnels à la grève entre le 20 et le 30 janvier. Elle le proposera à ses partenaires dans le cadre de l’éducation nationale mais aussi de la fonction publique, mais en tout état de cause, elle dépose un préavis pour le 27.
La section académique déposera des préavis journaliers de grève couvrant toutes les actions locales à compter du 18 janvier 2004.
La CA estime qu’au regard de la situation, une grève nationale est indispensable. Elle propose de mandater la CA nationale des 13 et 14 janvier dans ce sens.