La FSU exprime son opposition à la fermeture du centre IUFM de Douai dès la rentrée 2010-2011, annoncée aux personnels le 5 octobre par le président C. Morzewski de l’université d’Artois, où l’IUFM Nord Pas de Calais a été intégré en 2008.
Elle dénonce le caractère irrégulièrement unilatéral de cette décision, prise sans la consultation obligatoire des instances internes de l’université, au mépris de la représentation des personnels, et sans concertation avec les cinq autres universités de l’académie. La FSU condamne le caractère aberrant de cette décision en ce qui concerne l’organisation de la formation des enseignants et CPE dans l’académie.
Elle apporte son soutien aux personnels de ce centre qui expriment leur refus de sa disparition et leurs fortes inquiétudes à la perspective de ce qu’il faut bien appeler un « plan social ».
Cette décision, le président de l’université d’Artois s’est cru autorisé à la prendre seul, au mépris des instances de l’établissement et des avis des autres universités. C’est une illustration spectaculaire de la mise en œuvre des principes de management instaurés par la loi LRU et ses textes d’application qui confient aux présidents des pouvoirs personnels exorbitants et discrétionnaires, et de la fausse autonomie des universités qui consiste, notamment, à les dresser les unes contre les autres dans une course concurrentielle effrénée aux financements. La FSU Nord Pas de Calais continue d’exiger l’abrogation de la loi LRU, instrument de déréliction de l’université française, et la mise en chantier d’une tout autre loi.
Mais au-delà de l’aspect symbolique des lieux que sont les anciennes écoles normales de Douai, c’est bien une ignorance totale de la spécificité de la formation des maîtres de la part du Président de l’Université qui est flagrante.
Enseigner est un métier qui s’apprend !
La réforme imposée par le ministère, sans concertation, et que la FSU dénonce et combat, ne répond pas aux objectifs portés par nos syndicats, elle va essentiellement permettre de justifier la suppression des 16 000 postes annoncés pour la rentrée 2010, et, dès cette année, elle permet d’utiliser les étudiants admissibles aux concours comme moyens de remplacement.
C’est une véritable formation professionnelle sur plusieurs années avec une entrée progressive dans le métier que la FSU revendique, bien loin de cet apprentissage « sur le tas », dangereux et méprisant pour les élèves comme pour les personnels, que nous assène brutalement le gouvernement.
Pour que cette formation soit cohérente dans le premier degré, elle ne peut se faire que sur des sites de formation proches des écoles où travaillent notamment les enseignants maîtres formateurs.
Pourtant, le président de l’Université d’Artois cherche à concentrer les lieux de formation éloignant ainsi de fait les étudiants des écoles. Ses annonces sont lourdes de conséquences :
– Pour les étudiants qui devront faire face à des frais supplémentaires,
– Pour les personnels des différents sites IUFM,
– Pour les maîtres formateurs,
– Pour les enseignants titulaires qui suivent leur formation continue sur ces sites.
La FSU, revendique le développement d’une formation professionnelle spécifique pour tous les enseignants. L’élévation du niveau d’étude ne doit pas servir de prétexte à supprimer la dimension pratique du métier, de la formation : tous les stagiaires jugent indispensable la confrontation avec les formateurs de terrain, en alternance avec leur propre expérience professionnelle.
La formation ne peut être organisée de manière satisfaisante que dans le cadre d’une coopération sincère, étroite et permanente des 6 universités, avec la caution et la contribution du rectorat, le soutien des collectivités locales et l’adhésion des personnels.
La FSU Nord Pas de Calais propose à la Conférence Régionale des Présidents d’Universités (CRPU), au recteur chancelier des universités, au Conseil Régional, aux deux Conseil généraux, aux autres collectivités territoriales concernées d’ouvrir, avec les organisations représentatives des personnels et des étudiants, une vaste concertation au niveau académique afin de débattre de l’organisation régionale de la formation des enseignants.
La FSU Nord Pas de Calais, assumant ses responsabilités de première organisation syndicale de la Fonction publique d’État, appelle à développer l’action pour la défense et le développement du service public de l’éducation.
Elle appelle les personnels et étudiants de l’université d’Artois à participer nombreux à l’Assemblée Générale mercredi 4 novembre à 14 h à l’IUFM d’Arras (amphi Derisbourg, rue du Temple).
Elle invite les personnels, les usagers et les citoyens à participer :
– aux Assises de la Formation des Enseignants le 7 novembre à la Sorbonne (Paris)
– au Forum régional qu’elle organise sur la défense des services publics mardi 10 novembre à partir de 14h salle d’Anchin à Douai,
– à la grève nationale mardi 24 novembre et à la manifestation régionale à Lille.
Lille, le 27 octobre 2009