Face aux atteintes aux droits des personnels et au droit syndical qui se multiplient dans nos établissements, nous avons décidé de créer cette nouvelle rubrique sur le site académique.
le droit syndical ne s’use que si on ne s’en sert pas ...
... ou qu’on ne le défend pas.
Notre Dame de l’Houtland
En la seigneurie de l’Houtland, lors d’un saint mardi de l’Avent, deux colporteurs en guenilles passaient porter la bonne parole aux vilains du lieu. La Baronnette, en son castel, ne daigna pas que ses gueux prirent langue avec ce mendigot et cette mendigote porteurs d’un vent mauvais.
Afin d’éviter qu’ils ne soient touchés par la peste syndicale, la châtelaine ordonna donc à ses serfs de déguerpir de la basse –cour où ils s’abreuvaient lors d’un repos bi-journalier bien mérité.
Mortecouille ! La donzelle s’autorisa à jacter à la cantonade, alors que le défroqué entrait dans la basse-cour. « Trépasse si je faibli ! » s’écria la baronnette en saisissant le maraud pour le bouter hors d’icelle.
Les gueux déguerpirent sans coup férir mais non sans avoir distribués leurs almanachs !
Rattrapage : Benny Hill ou béni-oui-oui ?
Ne sachant plus quoi inventer pour soutenir un gouvernement dont les politiques éducatives sont contestées par les personnels, une organisation syndicale très proche des Dieux déploie une énergie inhabituelle chez elle (on aimerait la voir œuvrer ainsi en d’autres périodes de mobilisation en faveur des personnels) et en vient même à justifier le « rattrapage » sur le thème : c’est comme l’an dernier, on récupère les 2 jours de la Toussaint. Ce syndicat nous invite donc à compenser le vendredi 1er novembre, un jour férié ! Le ministère et le rectorat qui ont pourtant renoncé à soutenir cette hérésie (le jeudi 31/10 est rattrapé en juillet), sont toutefois ravis de trouver dans cette analyse bénie pour eux, un chœur louant le travail gratuit afin de « rattraper » un jour déjà travaillé (le lundi 2 septembre) voire un jour férié !
Même si la profession est habituée à voir certains communiants soutenir toutes les contre-réformes, ce nouvel épisode confirme qu’il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !
La section SNES-FSU rappelle qu’un préavis de grève a été déposé pour couvrir les collègues des établissements qui souhaitent recourir à la grève ce jour là. Un boycott collectif peut être envisagé dans l’établissement, mais cela sera sans doute assimilé à une journée de grève et donc à un retrait sur salaire (même si les cours "normaux" du mercredi matin ont été assurés).
Pour organiser collectivement la protestation, le SNES académique propose :
– de recourir à la grève si la dynamique locale le permet.
– d’organiser ce jour là une heure d’info syndicale (si vous avez déposé une HIS mercredi dernier au plus tard).
– de signer une pétition en ligne
– de voter des motions contre le rattrapage lors des Conseil d’administration de novembre.
– d’exiger le non prélèvement de la journée de grève et, le cas échéant, le paiement des heures effectuées sous forme d’HSE.
– de retourner à la section académique (s3lil) le bilan précis de cette journée : taux de grévistes éventuel, mais aussi nombre d’heures "rattrapées" (et donc travaillées deux fois), pourcentage d’élèves présents. La section académique présentera la facture au Recteur.
En tout état de cause, nous rappelons que si l’on fait venir des personnels annualisés (comme les AED), cette demi-journée doit être décomptée de leur temps de travail. Là aussi, renvoyez-nous un bilan (avant le 20 novembre).
Du TZR dans les lasagnes.
Macabre découverte dans le bruaysis la semaine dernière, le corps d’un titulaire en zone de remplacement (TZR) a été retrouvé sur le bas-côté d’une départementale dans un état tel que les enquêteurs ont immédiatement émis l’hypothèse d’une nouvelle filière de trafic de viande ! Le pauvre TZR avait visiblement été scindé de bas en haut en son axe comme une carcasse animale dans un abattoir. Les policiers pensèrent dans un premier temps que des trafiquants s’apprêtaient à revendre le corps à la découpe.
Mais la réalité est plus sordide encore ! Le statut de TZR de l’animal mit les enquêteurs sur une autre piste et il s’avéra qu’il s’agissait du résultat d’un écartèlement pavlovien ! Dans un réflexe, bien naturel et bien connu des scientifiques soviétiques, le chef de l’établissement dans lequel le petit TZR complétait son service considéra que celui-ci devait surveiller le brevet dans son collège alors qu’il le savait convoqué au même moment pour la même raison dans celui de rattachement administratif (RAD) ! En dépit des appels de son fournisseur pour lui demander d’épargner la bête et des miaulements attendrissants puis des suppliques et râles d’effroi de celle-ci, le maquignon ne daigna pas céder.
Il fallut une intervention, auprès du Rectorat, d’une association de protection des espèces menacées (le Syndicat National des En-Saignant, SNES-FSU) pour que le corps soit recousu et réanimé. Le petit TZR en convalescence put surveiller tranquillement dans sa ferme d’incubation, finalement il resta en RAD !
Les 2/3 d’un champion.
« Petit Chef » décida que des collègues n’iraient pas à leur troisième jour de stage parce que, LUI, ne constatait pas dans leurs pratiques les effets des 2 premiers jours ! Punis les nuls ! Au gnouf les vilains ! En plus ils voulaient aller au troisième jour pour glander les fainéants ! Heureusement que le Speedy Gonzales du management, le Lucky Luke de la « performance », le Buzz l’Eclair de la « productivité » veillait au grain ! Au nom de la Nation, toute entière assemblée pour te rendre hommage, merci à toi, super héros de notre quotidien.
La force nous manque pour rappeler l’immense incompétence que devraient ressentir des chefs d’établissement pour mesurer les effets d’une formation quand ils ne l’ont pas suivie et quand ils n’ont pas eu de classe depuis des mois voire des années.
La force nous manque pour rappeler qu’il est probable que si un formateur à prévu trois jours de formation, peut-être le troisième est-il aussi important que les 2 premiers pour donner du sens au stage.
La force nous revient pour rappeler que les enseignants, recrutés à bac+5, sont des concepteurs de cours, intellectuellement aptes à décider, en toute liberté, dans le cadre des prescriptions et programmes nationaux, si la formation à laquelle ils se sont inscrits doit aboutir à un infléchissement de leur enseignement maintenant, plus tard ou jamais.
Elle nous revient encore pour rappeler que la formation est un droit et que la nécessité de service, elle, se justifie. Elle ne se décrète pas au gré des lubies de « Petit Chef ».
De tels comportements sont méprisants pour les IPR qui ont validé le stage, pour le formateur qui l’a conçu, pour la DAFOP qui l’a proposé aux collègues et pour ceux-ci qui s’y sont investis.
Remaniement ministériel : Vincent Peillon chez MANPOWER !
Sans doute inspiré par la future loi de décentralisation qui va affaiblir le service public d’orientation ; sincère quant aux finalités de « l’école du socle » du gouvernement, un chef d’établissement de la région de Cambrai propose d’acter l’intérim comme horizon indépassable du bachelier moderne ! Un proviseur prétendait proposer la ratification d’une convention entre l’établissement et MANPOWER. Cette convention dépassait la simple « ouverture sur le monde de l’entreprise » car le lycée y était réduit à une véritable annexe d’une entreprise privée d’intérim qui se faisait fort d’assurer les missions de conseil en orientation et d’insertion dans la vie professionnelle pourtant dévolues au service public d’orientation. Les buts poursuivis par cette entreprise n’étant bien évidemment pas la philanthropie ou l’intérêt des jeunes mais la recherche d’un vivier d’intérimaires dans un but commercial. Dérive dangereuse et intrusion inacceptable d’une entreprise commerciale dans un établissement d’éducation qui s’accompagnait de projets d’échanges de fichiers, de transfert de données vers cette entreprise privée, de l’utilisation possible du site internet de l’établissement pour afficher les offres de MANPOWER, de la facilitation de la présence physique de cette entreprise dans les locaux et lors des manifestations de l’établissement !
La délégitimation du service public par lui-même, quand un représentant de l’état ose proposer aux élèves de se tourner vers MANPOWER plutôt que vers Pôle Emploi, ne semblait pas plus éffrayer ce proviseur.
La section académique SNES-FSU, saisie par les représentants du personnel de l’établissement, est intervenue auprès du recteur au nom du respect de la dignité du service public et de ses élèves, et a obtenue le retrait immédiat de ce projet
Le vainqueur de l’Etaples !
En raison des intempéries et de la masse de neige sur les toits, un plafond s’est effrondé, engendrant des fuites dans une grande partie des salles du collège Jean Jaurès. Depuis mardi, l’établissement est fermé ... aux élèves. la Chef d’établissement a envoyé un message en ce sens aux familles mais prend en charge les quelques élèves présents. 2 élèves aujourd’hui !
Et les profs ? la CE exige qu’ils soient présents au cas où des élèves seraient à prendre en charge.
Les enseignants sont consignés dans la salle des professeurs et quelques salles indemnes avec 1 ou 2 ordinateurs pour tous les enseignants !
Ah les belles conversations dans la salle des profs !
Pendant les intempéries, le festin continue !
Dès mardi en fin de matinée le rectorat rendait publique l’impossibilité des établissements d’accueillir en toute sécurité les élèves. Par ailleurs les chefs d’établissement recevaient les consignes de communiquer aux familles les décisions prises par eux dans la gestion d’un tel épisode météorologique.
Il s’est trouvé un grand nombre de chefs d’établissement pour avoir l’intelligence d’appeler tout le monde à la plus grande prudence : parents et élèves informés qu’il n’était pas obligatoire de se rendre dans l’établissement ce mercredi 13, les personnels étaient parfois enjoints de ne prendre aucun risque sur les routes, voire plus clairement de rester chez eux !
Ces chefs d’établissement là avaient simplement compris les risques que faisaient courir les températures négatives et le verglas annoncés.
Évidemment il fallut qu’il se trouvât d’autres chefs d’établissements pour venir égayer nos longues soirées d’hivers : scout toujours, on ferait « mieux » que les autres ! Bise bise à la galette !
Ici le chef venait dans la salle des profs annoncer que « si dans le privé on travaillait on pouvait bien le faire dans les établissements scolaires », là on menaçait de faire rattraper ou de retirer 1 ou 2 journées de salaire, ailleurs des réunions très tardives étaient maintenues.
Partout dans la région ce matin il y avait du verglas, partout les conditions de circulation étaient difficiles sur le réseau secondaire et parfois sur les autoroutes, partout le trottoir était glissant ; pourtant, parfois, puisque le chef avait décidé de faire comme si il y avait un micro climat, certains élèves ont dû s’aventurer à pied jusqu’à leur établissement, des parents prendre leur voiture pour les y conduire, des collègues prendre des risques sur les routes pour les rejoindre…
Pour la section académique du SNES, il est inenvisageable, en raison des conditions exceptionnelles, que les personnels qui n’auraient pas rejoint leur établissement, malgré les inconscientes injonctions de quelques chefs d’établissement par trop zélés, aient à subir la moindre sanction financière ou à « rattraper » leurs heures de cours.
Si vous êtes victimes de pressions dans ce sens, contactez la section académique du SNES-FSU.
[email protected]
0320067741
janvier 2013 : * dans 3 établissements scolaires du douaisis, de l’arrageois et du Ternois, les chefs d’établissements ont prétendu empêcher les représentants du SNES académique d’entrer pour distribuer du matériel syndical dans les casiers des collègues, alors qu’il s’agit du droit syndical élémentaire. Certains estimaient qu’ils avaient un "droit de regard sur le contenu des tracts", un autre, que le "travail" avait déjà été fait par le représentant du SNES, alors qu’il n’y en a pas dans cet établissement. Dans les 3 cas, l’intervention du SNES directement auprès du cabinet du recteur a permis de mettre fin à cette situation. Restons vigilant !
* La grève du 31 janvier déplaisait manifestement à plusieurs chefs d’établissements qui ont maintenu ou prétendu maintenir les conseils d’administration et les réunions parents professeurs prévus ce jour là ; l’un d’entre eux, dans le bassin minier, a affirmé que les enseignants devaient "prendre leurs responsabilités". Doit-on rappeler que le droit de grève est constitutionnel ? Pour tous les cas qui nous ont été immédiatement signalés, le SNES est intervenu pour que ces réunions soient déplacées, ce qui fut réalisé la plupart du temps. Dans le cas où les réunions de parents n’ont pas été déplacées, les enseignants ont appliqué leur droit de grève.
février 2013 : * Dans le Valenciennois, un chef d’établissement distribue dans les casiers de tous les enseignants un courrier mettant gravement en cause la représentante SNES du collège qu’il accuse de manquer "d’objectivité" et de "respect envers sa personne" parce qu’elle a posé des questions et contesté les choix faits dans la répartition des moyens pour l’an prochain. Le soir même, lors du conseil d’administration, il a été jusqu’à proposer de transmettre le courrier aux parents d’élèves ! Il n’est pas acceptable de jeter en pâture une fonctionnaire qui a agi dans le cadre de son mandat syndical et de son rôle d’élu en CA. Non seulement la section académique a fait remonter immédiatement cette situation au cabinet du recteur en exigeant que soit mis fin à cette ignominie, mais se réserve le droit de porter le cas devant les tribunaux.
* Dans un lycée du bassin minier, l’ensemble des enseignants a été amené à faire grève pour soutenir un collègue qui avait été suspendu de ses fonctions par le chef d’établissement suite à une altercation avec un élève particulièrement perturbateur. On prétendait contraindre l’enseignant à se mettre en arrêt maladie jusqu’à la date de sa mise en retraite prévue pour dans quelques mois ! La mobilisation collective des collègues a permis de soutenir le collègue et d’envoyer un signe fort à la direction de l’établissement..
* Début mars 2013, dans un collège proche de Valenciennes, une heure syndicale est prévue à la rentrée, le principal distribue le 18 février (! vacances) dans les casiers un coupon réponse de participation (!!) à remettre pour le 25 février (!!!). Le SNES académique se rendra très rapidement dans cet établissement et épaulera la section locale (S1) afin qu’elle tienne régulièrement l’heure mensuelle d’information syndicale qu’elle est en droit de tenir.
* Dans un lycée du bassin minier, le chef d’établissement dissémine dans les appréciations de notation administrative quelques remarques s’apparentant à des jugements de valeur, voire "oublie" de mettre une appréciation, dans le but d’inciter les collègues à venir le rencontrer, alors que lui même ne vient pas en salle des profs et confond encore les enseignants.