La loi Fillon : ce n’est pas fini !
Le passage accéléré de la loi devant le Sénat, les propos ministériels pourraient laisser penser que la réforme est désormais acquise.
Acquis le socle commun et le tri social ?
Acquis l’appauvrissement des formations, amputées des activités sportives, artistiques et technologiques ?
Acquis les atteintes au statut, avec le retour à la bivalence, l’obligation de remplacement à l’interne, le renforcement de la hiérarchie avec le conseil pédagogique , ou encore la suppression des décharges de service (heures de labo, première chaire....) pour financer ce qui coûte dans la réforme ?
La situation est plus ouverte en réalité : d’abord parce que nos actions précédentes ont fortement mobilisé et que l’exigence du retrait a été porté avec force, au point de bousculer le calendrier du Parlement, ensuite parce que la loi n’a pas encore franchi tous les étapes constitutionnels (décision du Conseil constitutionnel par exemple) , enfin parce que sa mise en œuvre exigera la publication de nombreux décrets, autant d’occasions de montrer notre volonté de ne pas voir cette loi s’appliquer et d’en demander le retrait.
La carte scolaire, ce n’est pas fini
Aux 895 suppressions annoncées (plus les 5,5 postes de Copsy, tous en mesure de cartes, et les 40 postes d’administratifs) s’en ajoutent d’autres : suppressions de moyens pour la formation continue, 11 ETP sur un total de 47, Gaspar, etc...
Nous ne renonçons pas à obtenir rapidement un recul sur les mesures contestées par les établissements, et au delà, nous exigeons un collectif budgétaire pour revenir sur les suppressions, des créations de postes aux concours (il y a 10000 contractuels au chômage) et enfin un budget 2006 permettant au service public d’Education de remplir ses missions.
« Rien sous le tapis », disait le ministre qui s’apprête à augmenter les salaires après les mouvements massifs public-privé.
« Rien pour l’Education », continue à plastronner Fillon. Il faut donc pousser encore, pour le faire reculer.
C’est possible si nous nous mobilisons et agissons.
Il faut le faire dans l’unité mais en faisant attention aux manœuvres.
Brisant l’unité et l’accord national, l’UNSA et la FCPE, en accord avec le Parti socialiste, prétendent manifester à Lille, entraînant quelques autres syndicats. Nous n’approuvons pas pour plusieurs raisons :
– cela réduit le 2 avril à une action contre les suppressions de postes et passe à la trappe la loi Fillon (ce que confirment les derniers propos du secrétaire général de l’UNSA qui dit que son syndicat a toujours été favorable).
– cela risque d’affaiblir considérablement la manifestation parisienne, avec effet médiatique garanti.
– cela nous prive de possibilités de rebond pour la suite du mouvement sur les postes. Peut on envisager de nouveaux rassemblements ? Le SNES en proposait, à Lille ou plus décentralisé, le 6.
– cela ne garantit rien sur la mobilisation.