En participant à la grève aujourd’hui et en manifestant nombreux à Lille et dans plusieurs villes de la région, les personnels de l’éducation et de la formation ont exprimé leur colère. Il l’ont exprimée avec les travailleurs du privé car les combats du public et du privé sont les mêmes : en matière d’emploi ; de pouvoir d’achat ; de défense des services publics ; de retraites -exclue de la plate-forme des confédérations ce jour- ; de protection sociale ; de précarité et donc d’une insécurité sociale qui se profile pour tous les travailleurs à très court terme.
Cette colère s’exprime face :
– à la dégradation de leur pouvoir d’achat tant comme actif que comme retraité, c’est environ 20% qui ont été perdus depuis 1984 !
– colère pour le défense et le développement de l’emploi (2500 postes retirés en 3 ans à notre académie) ; colère contre la précarité qui s’accroît dans notre secteur avec toujours plus de contractuels, vacataires etc... souvent non réemployés. Colère contre les remises en cause des statuts avec la mise en place de CDI dans la fonction publique et de dispositifs tels que le PACTE
– colère à propos des attaques contre les services publics et en particulier contre celui de l’éducation qui parvient de plus en plus difficilement à répondre à l’ensemble des besoins des jeunes de la région et qui y répondra encore moins avec l’application de la loi Fillon
– colère à propos de l’enseignement supérieur et de la recherche : des personnels surchargés d’heures complémentaires ; des universités aux moyens insuffisants ; des étudiants qui plongent dans la précarité chaque année davantage. La recherche publique doit être développée , le pouvoir doit cesser de manœuvrer et doit négocier la loi recherche.
La FSU , après ce premier temps fort unitaire appelle l’ensemble des personnels, les jeunes et les citoyens à agir contre la régression et pour la réussite de tous.
L’action doit se poursuivre à l’occasion du débat budgétaire. Le taux d’augmentation annoncé est un trompe-l’œil et ne permet, en fait, aucune mesure nouvelle. Pire c’est à nouveau des suppressions qui interviendront dans le second degré et des créations insuffisantes dans le premier degré. Le non-remplacement d’un administratif sur 2 qui part à la retraite va rendre la gestion du système éducatif plus difficile et pourra conduire à une privatisation de certaines missions. Nous n’en voulons pas. Le recrutement de nouveaux contrats aidés confirme le besoin criant de personnels. Nous ne voulons pas d’emplois toujours plus précaires et souvent peu qualifiés ! C’est la négation du service public !
Une action sur le long terme doit aussi se poursuivre :
Afin d’apporter des aides indispensables à tous les jeunes tout au long de leur scolarité. A ce propos le programme personnalisé de réussite éducative ne garantit rien et la loi Fillon ne prévoit aucun moyen supplémentaire pour les élèves en difficulté
L’action doit combatte le « socle commun » imposé par la loi Fillon. C’est une notion qui a une vision utilitariste et déséquilibrée des savoirs qui recherche des compétences transversales et individualise le processus éducatif. La scolarité obligatoire devient une orientation forcée accompagnée d’un tri précoce des élèves. Pour la FSU il s’agit au contraire d’offrir une formation égale pour tous et sur tout le territoire -en commençant par ne pas reculer sur la scolarisation à 2ans- et de se donner les moyens de permettre à tous les jeunes d’accéder à un bac et de porter la scolarité obligatoire à 18 ans. Il s’agit aussi d’élaborer avec tous les personnels des propositions alternatives pour l’Ecole, capables de s’opposer aux multiples projets d’adaptation du système éducatif français au libéralisme.
Agir aussi pour défendre l’enseignement professionnel public. De la loi Fillon à la loi Borloo c’est une promotion publicitaire constante en faveur de l’apprentissage ! Progressivement et insidieusement l’apprentissage patronal se substitue aux formations professionnelles du service public. La FSU estime que le service public doit pouvoir donner à tous les jeunes une culture commune de bon niveau et une qualification professionnelle reconnue
Agir pour le retrait du décret d’application De Robien sur les remplacements : c’est un dispositif -volontariat puis protocole- inefficace et dangereux car il n’apporte aucune réponse pédagogique pertinente et remet en cause le statut des personnels, leur qualification.
Agir pour scolariser réellement les élèves en situation de handicap (+30%dans les écoles et + 70% dans les lycées et les collèges en 3 ans.) mais où sont les enseignants supplémentaires, la formation des personnels, les temps de concertation ?
Agir contre l’imposition du transfert des TOS aux collectivités territoriales. La précarisation va s’en trouver généralisée, les inégalités territoriales seront renforcées. Car le risque est grand de voir privatisé ou externalisé ou confié à des milliers d’emplois aidés certaines missions. La FSU exige le maintien dans le cadre du service public d’état les missions et les personnels.
Agir pour un meilleur accès des jeunes à l’enseignement supérieur. Il est urgent d’engager une autre dynamique de transformations des formations supérieures, assurant leur ouverture et reconnaissance scientifique, culturelle, professionnelle, sociale en France, en Europe et au-delà, et infléchissant fortement la réforme LMD et ses conséquences (dégradation des conditions d’études, aggravation de la charge de travail des personnels...
Il nous faut poursuivre l’action sans délai et dans l’unité. Ce qui signifie ne pas renouveler la démarche suivie pour la préparation de cette journée du 4 octobre : des rencontres entre les 5 seules confédérations excluant la FSU et d’autres organisations syndicales. La FSU appelle à préparer dès maintenant de nouvelles actions unitaires et d’ampleur, en prenant en compte, avec un calendrier de rencontres intersyndicales et interprofessionnelles au niveau régional et national décidées à impulser les prochaines mobilisations en s’appuyant sur les revendications et propositions des personnels réunis sur leur lieu de travail.
La FSU est déterminée et y prendra toute sa part, toute sa place et assumera ses responsabilités.