Dans les collèges, la rentrée 2009 témoigne de la volonté du Ministère de continuer à décliner la Loi Fillon sur l’Ecole de 2005. Loi dont le Snes continue de revendiquer l’abrogation.
En effet, après les PPRE ou encore la note de vie scolaire, de nouvelles dispositions visent à transformer en profondeur la nature du Diplôme National du Brevet à l’horizon 2011.
1) Expérimentation d’une évaluation d’histoire des arts en 3e
Le principe d’une évaluation « pour les élèves volontaires » a été posé très tardivement par un BO à la veille la rentée. Surtout, en l’absence de cadrage (forme, durée, contenus), cette épreuve ne saurait se mettre en place cette année, même pour les seuls élèves volontaires et le SNES appelle les collèges à ne pas s’y engager.
Qui plus est, tous les programmes de 3e en vigueur n’intègrent pas encore explicitement cet enseignement d’histoire des arts, créés de toute pièce en 6e et à peu de frais (pas d’horaire et de contenu définis nationalement, pas de temps de concertation).
Par ailleurs, cet « enseignement nouveau » fait peser de nouvelles menaces sur l’identité même sur les disciplines arts plastiques et éducation musicale : déjà exclues du socle commun (toujours la loi Fillon de 2005), elle se voient aujourd’hui incitées à partager leur corpus, alors que dans le même temps les pratiques artistiques et instrumentales sont transférée à l’accompagnement éducatif ...
Enfin, l’introduction du niveau A2 en langues, ainsi que celle du B2I les années précédentes ont déjà montré les dangers que présentent des évaluations instaurées à la hâte et sans cadre national : disparités des modalités de validation entre collèges et inégalités des élèves, alors que l’oral d’histoire des arts seraient affecté d’un coefficient 2 à la session 2011 du DNB … Il semble bien que cette évaluation (comme la NVS) soit un nouvel outil de pilotage pour les chefs d’établissement, qui pèseront de toute leur poids pour que la mise en place soit effective dès cette année : seuls compteront les points au-dessus de 10 à la session 2010. Les pressions seront donc fortes sur les collègues, afin de les faire entrer dans la logique d’une mise en concurrence des établissements dont le taux de réussite au brevet est un élément comparatif.
2)« Appropriation » du livret de compétences
De la même façon, dès cette rentrée, les principaux font pression sur les enseignants pour qu’ils s’ « approprient » les livrets de compétence en les expérimentant. Or, Les multiples reports et le retour des expérimentations montrent depuis 2 ans que sa mise en place est un échec.
Le livret de compétences qui doit évaluer l’obtention du socle commun ne sera obligatoire qu’à la rentrée 2010, et nous appelons donc les collègues à ne pas l’utiliser cette année, afin de peser sur une éventuelle application l’an prochain.
Références :
BOEN du n° 31 du 27 août 2009 : http://www.education.gouv.fr/cid42635/mene0916156a.html
Motion du conseil syndical du 9 septembre 2009 : http://www.lille.snes.edu/spip.php?article1687
Dossier du Snes National sur l’histoire des arts : http://www.snes.edu/spip.php?article17375
Décret n°2007-860 du 14 mai 2007 relatif au livret de compétences : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000616100&dateTexte=
Mandat du S3 de Lille sur les livrets de compétences (partie 2-1) : http://www.lille.snes.edu/IMG/pdf_Theme_1_LILLE_COMPLET_et_DEFINITIF_format_S4_bis.pdf