ACCES A LA HORS-CLASSE DES CERTIFIES DU 1er JUILLET 2008

Précision pour les promus :
Les collègues au 11e échelon avec moins de trois ans d’ancienneté dans cet échelon seront reclassés au 5e échelon de la hors classe (indice 695) et gardent l’ancienneté d’échelon acquise, les collègues qui ont plus de 3 ans seront reclassés au 6e échelon de la hors classe (indice 743) sans report d’ancienneté. Les collègues au 10e échelon seront reclassés au 4e échelon (indice 642) et gardent l’ancienneté acquise dans cet échelon, si elle est supérieure à 3 ans ils sont reclassés au 5e échelon sans report d’ancienneté.

Les éléments du barème sont ici en page 10

Déclaration du SNES (extraits)

Parmi les autres syndicats présents, ont fait une intervention : SNES, SNALC, FO, SGEN

N’ont pas fait d’intervention : SE-UNSA, SUD

Le retard de cette réunion est imputable essentiellement au ministère qui a tardé à communiquer les contingents académiques. En réponse aux mobilisations et aux interventions répétées du SNES sur le dossier de la hors-classe, le ministre de l’Education nationale a donc décidé de maintenir la hausse de l’an dernier et même d’augmenter encore le contingent accordé aux différents corps, y compris pour les CPE « exclus » l’an dernier.

PLUS DE PROMOTIONS, MAIS POUR QUI ?

Le SNES prend acte de ces mesures positives qui sont à mettre au crédit de nos actions mais considère qu’il s’agit d’une première étape : lorsque la hors-classe a été créée en 1989, nous y étions opposés puisque nous revendiquons toujours une revalorisation générale des carrières, permettant à tous d’atteindre l’indice terminal de la hors-classe. Depuis quelques années, le barème, devenu un instrument de la déconcentration, a écarté de fait des collègues jugés « méritants » mais qui sont partis ou partiront quand même en retraite sans hors-classe pour des raisons très diverses (intégration des AE dans le corps des certifiés sans reconstitution de carrière, retards d’inspection, avis divergents entre l’inspection et le chef d’établissement (nous avons un cas où un enseignant de technologie est jugé exceptionnel par son principal et a un avis défavorable de son IPR), etc.).

Ainsi pour notre Académie, ce sont 493 promotions qui sont aujourd’hui attribuées aux certifiés, contre 469 en 2007 et 367 en 2006. La barre se situe à 216 pts.

Cette augmentation devrait permettre dans l’absolu de permettre à tous les personnels de partir en retraite avec la hors-classe. Dans les faits, cet objectif n’est que partiellement atteint à Lille
Parmi les 493 promus, on en dénombre 97 % au 11e, mais 200 le sont après seulement 2 ans passés dans l’échelon et 38 promus ont un échelon inférieur, dont 10 au 8e échelon. 547 collègues au 11e échelon ne sont pas promus, dont 90 ayant 3 ans au moins d’ancienneté, avec pour une partie d’entre eux la perspective de prendre leur retraite de l’Education nationale sans cette promotion. Quand on sait que cela représente un manque à gagner de 420 euros bruts par mois sur une pension, on doute que ces personnels soient très sensibles à la campagne publicitaire financée par le gouvernement pour nous convaincre que tout est fait pour défendre leur pouvoir d’achat. L’âge médian est de 53 ans, mais les promus sont âgés de 36 à 63 ans. Pour les collègues nés entre 1947 et 1954, il y a plus de non promus que de promus alors que pour ceux nés entre 1945 et 1965 (sauf 1956) il y a plus de promus que de non promus. Le barème imposé par le recteur favorise les jeunes qui ont avancé rapidement.

IL N’Y A QUE PEU D’INTERET A PASSER HORS-CLASSE AVANT LE 11e ECHELON

En étant promus à la hors-classe, les certifiés au 8e échelon passeront à l’indice 560, soit un gain salarial de 108 euros mais inférieur de presque 20 euros au salaire qu’ils auraient obtenu en passant au 9e. Le passage à la hors-classe dès le 8e les oblige à finir leur carrière à l’ancienneté puisqu’il n’y a qu’un seul rythme d’avancement dans la hors-classe : il leur faudra ensuite attendre 10 ans et 6 mois pour atteindre le 6e échelon de la hors-classe. S’ils avaient poursuivi leur brillante carrière en classe normale, ils auraient mis 11 ans et 6 mois pour atteindre le même but (voir moins car certains ont déjà de l’ancienneté au 8e). La reconnaissance de leur « mérite » leur aura permis de gagner dans le meilleur des cas un an. Cela en vaut-il la chandelle ?

Nous vous demandons d’accorder une attention particulière à ces collègues et de privilégier à l’avenir le passage des 11e 3 ans et plus sous peine de voir se creuser encore davantage un fossé générationnel source de beaucoup d’amertume chez nos collègues en fin de carrière qui ne comprennent pas que soit nié ainsi leur investissement, alors qu’ils n’ont pas bénéficié des améliorations de début de carrière accordées à partir de 1989 et qu’ils subissent en plus l’allongement de leur durée d’activité et la décote.

Le barème lillois (chaque académie a désormais son barème) est à nos yeux fondamentalement injuste

Certes, nos collègues qui sont passés aux 10e et 11e échelons à l’ancienneté ne sont plus barrés (à notre demande), mais les points d’échelon qui sont accordés sont insuffisants et seuls 6 d’entre eux parviennent à obtenir la hors-classe grâce à cela.

Les points ZEP permettent d’accélérer l’accès à la hors-classe puisque tous les promus avant le 11e en bénéficient, sauf 1, au total ce sont 69 collègues promus qui ont des points ZEP, dont 59 pour lesquels ils ont été indispensables à l’obtention de la promotion. Les grands perdants sont une nouvelle fois les biadmissibles : aucun ne devient hors-classe avant le 11e, 18 sur 26 au 11e ne le sont pas alors qu’ils sont déjà victimes d’un retard de carrière.

Le SNES demande le rétablissement de points ZEP prenant en compte l’exercice dans ces établissements au cours de la carrière et pas seulement au moment de la promouvabilité, ainsi que la prise en compte de la situation des biadmissibles.

Le barème est également injuste car basé sur des appréciations dépendant pour beaucoup d’inspections, alors que nous démontrons tous les ans les disparités de rythmes d’inspection et d’avancement entre les disciplines.

D’UNE DISCIPLINE A L’AUTRE, DES INEGALITES PERSISTANTES

Par exemple, pour les disciplines importantes numériquement, l’espagnol se distingue avec 67% des collègues passant à l’ancienneté aux 2 derniers échelons, les lettres classiques avec 41%, allemand et anglais avec plus de 30%, les mathématiques, la technologie ou encore l’histoire-géo avec 27%. A l’inverse, plus de 82% et même parfois de plus de 90% des certifiés d’arts plastiques, éducation musicale, éco-gestion, documentation, physique-chimie, SVT, philosophie et STI sont passés au moins au choix.

Certaines des disciplines parviennent à compenser, les inspecteurs distribuant les mentions « exceptionnel » à bon escient, en rang utile : c’est le cas de l’Histoire-Géo ou des mathématiques qui arrivent à compenser leur retard ou même à être surreprésentées (40 % des 97 exceptionnels mis par les IPR en HG le sont au 11e , la discipline obtient de ce fait 10,1% des promotions à la hors-classe alors que les certifiés d’Histoire Géo représentent 8,5% des 11e échelon, idem en maths, 40% des 251 exceptionnels sont au 11éme, les maths ont 12,9% des promotions pour 11,4% des effectifs). Au contraire, en espagnol 31 mentions « exceptionnel » sont accordées, dont 5 au 11e , soit 16 %, la discipline ne compte au final que 8 promus ! Mis à part ces cas particuliers, dans l’ensemble, un pourcentage important de passage à l’ancienneté condamne la discipline à un faible nombre de promotions. Ainsi l’anglais obtient 11,9% des promotions, alors que la discipline donne 14,1% des promouvables au 11e, même décalage pour allemand, lettres classiques, espagnol et techno. A l’inverse, électronique, électrotechnique, génie mécanique construction et les arts plastiques obtiennent plus qu’elles ne devraient.

Un décalage est également flagrant pour les avis défavorables mis par l’inspection : l’anglais représente 20 % des avis défavorables mis par les IPR, Education musicale 11,5 % (soit plus de 5 % de la discipline ! Mêmes proportions pour arts plastiques).

AVIS DES CHEFS D’ETABLISSEMENT ET DES IPR : MANQUE DE TRANSPARENCE !

Concernant les avis donnés par l’inspection et les chefs d’établissement, il y a d’abord un problème de forme : beaucoup de nos collègues n’ont pas pu en prendre connaissance, soit parce qu’ils n’ont pas eu connaissance des délais, soit parce qu’ils n’ont pas trouvé ces avis sur i prof. Certains bien notés, avec même une augmentation de note administrative et 3 TB ont pourtant un avis défavorable de leur chef d’établissement, avis dont ils ne se doutent pas. Par exemple un TZR d’électronique, nommé en technologie en collège depuis plusieurs années. Les principaux sont très élogieux dans leur notation administrative, mais le proviseur de l’établissement de rattachement qui contresigne ces notations a, lui, émis un avis défavorable, considérant que le collègue rechigne à prendre les remplacements hors discipline ! Il n’est pas admissible que des collègues déjà pénalisés dans leur avancement de carrière car nommés dans une discipline qui n’est pas la leur, soit par ailleurs privés de toute possibilité d’avancement de grade.

Pour finir, il y a au total 166 avis défavorables (chefs d’établissement, inspecteur ou les 2), seule une collègue a fourni un contre-rapport. Nous avons recensé 24 collègues en congé longue maladie ou longue durée pour lesquels la seule justification de l’avis est … qu’ils sont malades ! Il s’agit pour nous d’une discrimination d’autant plus intolérable que les collègues ne sont pas en mesure de pouvoir contester.