GT Carte des Langues 62- 7 Janvier 2016-
Déclaration FSU
Premier constat : l’absence de documents pour l’enseignement privé alors que nombre de collèges privés affichent depuis des semaines une poursuite des bilangues et des euros à la rentrée 2016. Même si dans nombre de cas, il s’agira d’un atelier et non d’un enseignement à part entière, les conséquences sont déjà là sur de nombreuses familles. Lors de a CAELVE du 4 novembre dernier, M.le Recteur s’était engagé , suite à notre demande, à donner des consignes très fermes à la direction diocésaine. Qu’en est-il ?
Deuxièmement,l’étude des documents confirme l’analyse que nous avons faite plusieurs mois et rappelée lors de la CAELVE et des différentes instances depuis :pour le Pas-de-Calais, 66% des bilangues existantes sont supprimées (56 sur les 84 existant à la rentrée dernière).
Ne sont maintenues que 28 sections : 25 en anglais /allemand en Éducation Prioritaire et les 2 sections anglais/chinois existantes de même que la section anglais/russe, toutes trois situées dans l’Arrageois. Toutes les sections anglais/espagnol sont supprimées également.
Pour les euros, les 83 sections du Pas-de-Calais sont également supprimées.
Il s’agit, pour le maintien des bilangues concernées, de fausses bilangues de continuité puisque, dans le Pas-de-Calais, 2 seules vraies continuités étaient possibles selon les termes du décret du 19 mai 2015 et de la circulaire du 20 octobre 2015 : l’une à Arras Mitterand, l’autre à Outreau puisqu’un enseignement d’allemand était encore possible dans les écoles de ces secteurs.
Le choix a donc bel et bien été décidé de contourner le décret et de l’interpréter selon une norme variable probablement dans le but de limiter un tout petit peu la casse humaine que la réforme va engendrer et surtout d’essayer de donner l’illusion que ce n’est pas la réforme qui est responsable d’un recul sans précédent de l’offre linguistique pour les élèves et d’une saignée impressionnante des moyens humains.
Troisièmement, force est de constater que c’est encore plus d’inégalités que la réforme engendre .
Si les bilangues sont maintenues dans les REP+ ( 6 et uniquement en anglais/allemand), un collège est pourtant écarté (Langevin à Avion sous prétexte d’effectifs réduits). Au lieu de développer une vraie politique d’offre linguistique en Éducation Prioritaire, c’est à nouveau la logique des moyens qui l’a emporté.
Sur les 31 collèges en REP, 18 seulement sont retenus. Dans la plupart des cas, ces collèges ne proposaient pas de bilangue, mais quelques-uns en proposaient une en anglais/espagnol. Au final, là encore, aucune volonté politique de conforter l’offre linguistique en Éducation Prioritaire.
Enfin, tous les collèges hors Éducation Prioritaire perdent leur section sauf Outreau pour cause de vraie continuité et les 2 collèges de l’Arrageois pour les sections sus –citées, certainement pour permettre d’afficher une diversification peau de chagrin.
Rien n’est prévu en outre - dans les documents dont nous disposons à ce jour - pour permettre d’ouvrir de vraies 5è et 4è LV2, en plus des sections de LV2 résultant de la transformation des bilangues supprimées, et ce, contrairement aux engagements pris en novembre notamment lors de la CAELVE. Pire , des chefs d’établissement envisagent d’ores et déjà de créer des sections de 5è mêlant grands débutants et ex -bilangues, ce qui est d’un grand mépris pour l’apprentissage d’élèves de cet âge.
Enfin, la volonté affichée en novembre de développer l’enseignement en primaire, pour relancer la diversification, se heurte à la réalité des chiffres : il n’y a proposition de réimplantation d’une autre LV que l’anglais en primaire (en l’occurrence l’allemand) que là où est prévue une bilangue de continuité. Pas de volonté politique donc de relancer la diversification. On est juste sur du colmatage.
Là où il aurait fallu faire preuve de volontarisme dans le primaire, c’est-à-dire là où les bilangues sont supprimées, c’est-à-dire dans 66% des collèges du département, pas ou très peu de proposition d’enseignement dans le premier degré (dans 16 collèges sur 56 en souvent uniquement en CP) . Et donc très peu de perspective de diversification ni à court ni à moyen terme.
Outre un appauvrissement considérable de l’offre de formation pour les collégiens - ce qui ne sera pas sans conséquences sur les poursuites d’études et l’insertion professionnelle - les conséquences vont être lourdes pour la majorité des collègues : inflation d’heures supplémentaires pour les collègues d’espagnol puisque l’Etat ne dispose pas des personnels suffisants pour faire face à la généralisation de la LV2 en 5è, inflation d’heures supplémentaires pour la plupart des collègues d’allemand qui conservent leur bilangue mais devront aussi aller enseigner en primaire et enfin, quel avenir professionnel pour les 2/3 des collègues d’allemand du département qui perdent jusqu’à 2/3 de leur service (sans même une proposition de complément dans le primaire….) ?Sans parler des contractuels dont les contrats ne seront pas renouvelés.
La FSU dénonce une nouvelle fois les dégâts de cette réforme et appelle avec l’Intersyndicale qui représente 80% des personnels du second degré à se mobiliser fortement pour la grève du 26 janvier.