Depuis deux ans, le SNES et la FSU avaient alerté le rectorat face aux difficultés du GRETA Grand Artois (GGA) : la gestion catastrophique des ressources humaines ne respectait pas les personnels et leur expertise, la gestion financière inquiétante avec des prévisions de budget pour le moins hasardeuse.
Le SNES, la FSU et d’autres syndicats ont conjointement porté les revendications des personnels face à cette situation critique.
Après une première audience le 11 avril 2018, le rectorat a diligenté un audit extérieur à l’académie de Lille.
Comme le rectorat s’était engagé à le réaliser, les grandes lignes du rapport d’audit ont été présentées aux personnels du GRETA le 12 juillet 2018, au cours d’une assemblée générale par le secrétaire général adjoint du rectorat DAFCO. Le lendemain, les organisations syndicales ont été reçues pour un compte-rendu de l’audit et pour un exposé des premières mesures.
L’audit de juin 2018
L’audit a mis en évidence des manques et des dysfonctionnements :
– problème de construction de budget prévisionnel
– manque de dialogue, de communication avec les personnels. Les CFC non associés au travail préparatoire.
– cadre de remontée des informations insuffisants
– taux d’encadrement pédagogique insuffisant : pas assez de stagiaires dans les formations ouvertes.
– masse salariale démesurée …
Le rapport souligne aussi des heures supplémentaires importantes pour certains ou le recrutement de contractuels alors que les permanents n’avaient pas d’activité.
Le rapport souligne aussi les évolutions conjoncturelles de la commande publique. Le passage du diplôme professionnel au titre professionnel a pour conséquence de diminuer fortement la demande en formations générales. Les demandes se focalisent sur la partie professionnelle et la partie générale disparaît dans de nombreux cas (situation que le SNES et la FSU dénoncent). De plus, du fait de la trop grande part de la commande publique dans le GRETA par rapport à la commande privée qui a un taux de rentabilité beaucoup plus important, le GRETA a été fortement touché par le changement de politique régionale pour la formation professionnelle.
Les rapporteurs ont préconisé un calendrier à court et moyen terme :
Court terme :
– Réestimer le prévisionnel d’activité pour la fin de l’année.
– Analyse de la rentabilité des marchés. Ajuster l’activité et faire des choix pour ne pas engager des actions non rentables.
– Resocler le niveau des emplois, repartir de manière constructive, identifier le niveau d’activité, recenser et revoir la cartographie du GRETA
Moyen terme :
– Maintenir les missions de service public en termes de formation des publics les plus fragiles
– Repositionner les actions à forte valeurs ajoutées, (quitte à avoir un déséquilibre pendant un certain temps pour remettre à flot les finances du GRETA, selon le secrétaire général)
– Accompagner l’équipe de direction sur le contrôle de gestion et pour la mise en place du nouveau système d’information.
– Remobiliser les équipes de CFC, autour d’une ligne stratégique clairement définie
– Procéder à un rééquilibrage réaliste de l’emploi
Objectif : Conserver le GRETA sur son périmètre actuel :
Plan de sauvegarde qui reprend :
– la gouvernance
– le management des personnels
– les ressources
– le système d’information
– le développements des financements
– les mesures budgétaires
– l’occupation des locaux
– les reversements aux établissements (souvent excessifs pour certaines formations)
Après le constat, le Rectorat a annoncé :
– Le non-renouvellement du contrat de la DO (directrice opérationnel) pour des problèmes relationnels importants avec de nombreux personnels
– La démission du président du GRETA, suite à la démission du bureau du GRETA.
– La mise en place d’un nouveau bureau et des élections à la suite de l’installation de ce nouveau bureau.
– Un travail d’évaluation du Chiffre d’affaires et d’un nouveau prévisionnel pour l’année 2018 et pour l’élaboration d’un budget 2019 réaliste
– Un recensement des compétences des personnels pour répondre aux évolutions en formation.
Cela aura pour conséquence la suppression de postes de CDD ou de CDI.
Suite à ces annonces, le SNES et la FSU ont rappelé que le maintien du GRETA et la sauvegarde de ses missions de service public était une nécessité. Cependant, les personnels n’ont pas à payer le prix d’une gestion calamiteuse du GRETA et le SNES et la FSU s’opposeront à toutes les suppressions de postes.
Le 5 septembre 2018, le SNES, la FSU et d’autres organisations syndicales ont à nouveau organisé une heure d’information syndicale des personnels du GRETA à Liévin.
Les personnels avaient été reçu le matin même par la direction du GGA pour exposer le plan d’actions jusqu’à la fin de l’année.
Il en ressort que des évolutions mises en place par la direction en sursis du GRETA mais aussi les insuffisances selon eux :
– les CFC seront consultés pour le budget prévisionnel 2019 mais ne l’ont pas été pour le budget prévisionnel de la fin de l’année 2018 : des actions vont être mises en place et elles n’ont pas été prises en compte.
– des élections des personnels sont bien prévues à l’ordre du jour, le 17 septembre 2018, selon les engagements,
– le calendrier proposé pour les instances est inacceptable : en 3 jours, 3 instances bureau de la direction, commission des personnels et Assemblée générale. Ce calendrier est inacceptable, il ne permet pas aux représentants des personnels de consulter les agents, d’autant plus si des suppressions de postes sont annoncées.
Cette heure d’information syndicale a permis de rappeler les droits des personnels dans les instances mais aussi en termes de suppression de postes.
Les personnels soutenus par les organisations syndicales ont acté les demandes suivantes :
– La saisie du CHSCT
– Le report de l’échéancier : plus de temps entre les instances
– La mise à jour du tableau des recettes ajustées et dépenses jusque décembre 2018
– Le bilan des compétences et la cartographie des compétences
– Un courrier intersyndical au rectorat pour acter ces demandes.
Les personnels et les organisations syndicales se reverront le lundi 17 septembre :
- soit pour manifester devant le GRETA si les demandes n’ont pas abouti
– soit pour faire le point sur les démarches à venir