Déclaration SNES-SNEP-FSU préalable à la CAPA de titularisation pour les agrégés
Madame le Recteur, Mesdames, Messieurs,
Cette CAPA revêt un caractère particulier, il s’agit de la dernière CAPA où l’on étudiera la titularisation de stagiaires qui auront été formés dans des conditions à peu près satisfaisantes dans le cadre d’un stage 6-8 heures. Je dis à peu près car nos revendications sont plus exigeantes : le stagiaire ne doit pas être utilisé comme moyen d’enseignement mais intervenir sur un service de 4 à 6 heures, en décharge sur le service de son tuteur, afin que celui-ci puisse consacrer le temps nécessaire à un accompagnement efficace du stagiaire en plus des formations dispensées dans le cadre des IUFM.
L’an prochain, vous imposez aux professeurs stagiaires un service complet à 15h, 18h, 17h ou 20h alors que les textes nationaux ne l’imposaient pas. Ceux-ci limitent le temps d’enseignement à 2/3 d’un service complet et certaines académies ont fait un choix tout autre que le vôtre en affectant les stagiaires sur des BMP de 12h leur laissant du temps pour la formation même si cela n’est toujours pas satisfaisant. La décision que vous avez prise, en refusant d’entendre les arguments des organisations syndicales, vous rendra responsable des dégâts provoqués à la rentrée tant pour les futurs enseignants que pour les TZR ou pour les élèves.
Depuis deux semaines, face aux nombreux refus collectifs de la part des collègues de l’académie d’assurer la charge du tutorat des stagiaires 18 heures, les pressions s’accentuent pour forcer la main des anciens tuteurs et en convaincre de nouveaux : convocation par le chef d’établissement, appel au domicile de la part des IPR... Les arguments utilisés par l’administration ne font pas toujours référence exclusivement aux enjeux du tutorat, mais s’égarent parfois vers d’autres considérations, comme celle de l’évolution de carrière du tuteur potentiel. Navrant et dérisoire, quand la formation des enseignants et CPE est ainsi sacrifiée !
En refusant d’être tuteur d’un stagiaire à temps plein, nos collègues combattent un dispositif qui ne permet ni une formation professionnelle suffisante, ni un accompagnement efficace. Nous vous le répétons : il est encore temps de changer la donne pour la rentrée prochaine et permettre aux futurs lauréats du concours une entrée dans le métier moins difficile... et plus efficace.
Le blocage de 407 supports pour les stagiaires a par ailleurs fortement pesé sur le mouvement des personnels, en rendant la possibilité de muter très difficile. Ce sont notamment de très gros barèmes qui n’ont pas pu muter cette année comme les reconvertis, les cas médicaux ou les agrégés. D’ailleurs, les analyses que nous faisions sur la bonification « agrégé » se confirment : cette bonification destinée théoriquement à permettre aux agrégés d’aller en lycée, sert avant tout à des agrégés... déjà en lycée ! Les chiffres parlent d’eux mêmes : sur 39 agrégés en collège qui ont demandé une mutation, 10 ont demandé un lycée alors que 38 agrégés déjà en lycée ont utilisé les 500 pts pour changer de lycée. Les chiffres montrent aussi que la bonification a induit en erreur les agrégés qui se sont contentés plus que les autres de ne formuler que des vœux précis, ce qui les a amenés à partir davantage en extension : 31 ont été dans ce cas, soit plus de 16 % de l’ensemble des extensions, alors qu’ils représentaient 8,7 % des demandeurs.
A propos de l’année de stage 2010-2011, nous aimerions connaître les nouvelles modalités de validation des stagiaires ? Quelles seront les différences entre agrégés et certifiés ?
Pour la validation notamment, avec les élus SNES et SNEP pour les personnels des corps déconcentrés, nous condamnons l’opacité du système actuel : des stagiaires sont convoqués cette semaine à un entretien sans qu’ils sachent comment se déroulent cet entretien, pourquoi ils sont convoqués (certains ont des avis favorables), sans avoir pu consulter leur dossier si ce n’est seulement une heure avant l’entretien ou le rapport d’inspection. D’autre part, le jury ne prend pas toujours la peine de convoquer les stagiaires pour lesquels il s’oriente vers un refus définitif : des licenciements peuvent donc avoir lieu sans que l’Etat employeur ait la décence de recevoir les stagiaires concernés !
Nous vous rappelons notre demande d’un groupe de travail sur l’affectation des stagiaires avec présence des élus des personnels. Nous souhaitons aussi avoir des informations sur le dispositif d’accueil des 30 et 31 août 2010.
Nous vous demandons de nous faire parvenir avant le 1er septembre un fichier informatique des stagiaires dans notre académie, avec leur affectation ainsi que tous les éléments qui sont utiles à l’exercice de nos missions d’élus des personnels et dont nous disposons habituellement.
Enfin, nous tenons à remercier les services pour leur disponibilité.