DECLARATION CTPA DU 7 NOVEMBRE 2011 / FSU
Le SE-UNSA a fait une déclaration
La CGT et le SGEN-CFDT n’en ont pas fait
Aujourd’hui se tient le dernier CTPA de l’académie de Lille, les prochaines instances ne seront plus paritaires et les élus des personnels auront enfin la possibilité de peser sur les décisions par leur vote. La FSU continuera à travailler dans la transparence et communiquera systématiquement auprès des personnels sur les projets et les votes émis par les organisations syndicales nouvellement élues.
Le gouvernement a cependant pris la précaution de prévoir dans les textes la reconvocation du CTA pour une nouvelle délibération si le projet obtenait un avis unanime contre lui.
Le gouvernement, comme le ministère de l’Education nationale, ont décidément beaucoup de difficultés à entendre l’expression des personnels ! C’est sans doute pour cela que tout a été fait pour limiter la participation aux élections professionnelles, quitte à exclure des électeurs qui remplissaient toutes les conditions et qui attendent toujours un identifiant ou un mot de passe ; ces exclusions ont été massives pour les catégories qui ont le plus besoin de remparts, à savoir les non-titulaires.
La FSU dénonce ce déni de démocratie que constitue le vote électronique et les modalités choisies par le ministère, elle exige qu’un bilan soit fait et le retour du vote à l’urne, sur le lieu de travail, comme la possibilité en est offerte dans les décrets, comme aussi l’ont choisi les autres ministères, preuve qu’il s’agit dans l’Education nationale d’une mesure prise contre le syndicalisme.
La FSU dénonce également le fait que la représentativité au sein de l’EN soit calculée par rapport à des résultats partiels aux élections pro (CT uniquement) et non à l’ensemble des résultats (CAP + CT). Elle considère que le mode de scrutin taillé "sur mesure" pour l’Education nationale vise à affaiblir sa représentativité au sein de la FP.
Les personnels savent que la représentativité syndicale se mesure aussi à la capacité à les mobiliser contre les dispositifs inefficaces et sources de déréglementation, comme les ECLAIR, contre des réformes désapprouvées majoritairement et pour proposer un projet éducatif pour tous les élèves, évalués sans livret de compétences, dans le cadre de savoirs exigeants dispensés au sein des 3 voies dont nous défendons les spécificités, la voie professionnelle, la voie technologique et la voie générale. C’est avec ces objectifs que la FSU saura prendre ses responsabilités dans une académie que vous avez entrepris de saigner à blanc et dans laquelle la colère est grande et ne demande qu’à s’exprimer. Il manquait une étincelle et vous avez sans doute eu tort d’ajouter aux centaines de suppressions de postes de la rentrée et à la dégradation des conditions de travail, une discrimination quant à l’interprétation des décrets de 1950 en imposant une à deux heures de cours gratuite aux enseignants. Cette mesure est non seulement un cache misère pour récupérer pour l’instant 117 emplois alors que des dizaines de remplacements ne peuvent se faire dans l’académie, c’est aussi une mesure vexatoire de plus pour des personnels au pouvoir d’achat qui dégringole depuis 1983, et dont le salaire est actuellement gelé, et même diminué avec la réforme des retraites.
D’ores et déjà, les mobilisations dans les lycées ne demandent qu’à s’étendre et nul doute que les actions vont se multiplier rapidement. La FSU a déposé des préavis de grève en ce sens.
La convocation du CTPA arrivée la veille des vacances, pendant les opérations de dépouillement, ne nous a pas permis de poser toutes les questions ou toutes les situations que nous souhaitions voir aborder. Nous profitons de cette déclaration pour vous en faire part de nos interrogations sur les dotations trop faibles :
– en CPE : par exemple, pour le lycée Yourcenar de Beuvry (1250 élèves, soit un effectif de + 150 élèves, auxquels il faut ajouter 200 apprentis). L’établissement comporte un internat de 120 éleves, dont 4 collégiens et l’ensemble fonctionne avec 2 CPE et une dotation en AED diminuée de 2 personnels.
– En documentalistes : au lycée Blaise Pascal de Longuenesse, une seule documentaliste pour s’occuper d’un CDI sur 2 étages.
Nous nous étonnons également que le principal du collège Maxence Van der Meersch à Roubaix indique sur les demandes de congés pour assister à des stages syndicaux « à étudier, avis réservé » ! Pour nous, il s’agit d’une atteinte au droit syndical et nous vous demandons d’intervenir en ce sens auprès de la direction du collège.
Par ailleurs, beaucoup d’établissements voient arriver en ce moment l’appel d’offres pour les IFIC ; nous dénonçons ce système de rémunération indemnitaire d’une part et les hiérarchies intermédiaires qu’il met en place d’autre part ; comment se fera la répartition entre les établissements ? Sur quels critères ? Quelle est l’enveloppe académique ? Quel est le bilan pour 2010-2011 ?
Pour terminer, la FSU souhaite évoquer le drame qui s’est produit dans un lycée de Béziers quelques jours avant les vacances. Pour dire que ce suicide, fortement médiatisé par sa violence et le lieu où il s’est produit, n’est pas le premier dans l’Education nationale, où d’ailleurs les suicides ne concernent pas que les enseignants mais aussi les administratifs et les TOS. Concernant les administratifs, les pressions dues aux changements et aux diverses mutualisations ajoutées aux suppressions de postes, créent les conditions d’un mal être particulièrement vrai dans les services académiques. C’est pourquoi nous réitérons notre demande d’un questionnaire anonyme pour les personnels des services. Le mal-être au travail des enseignants a, de son côté, des facteurs que l’on commence à bien cerner : la contradiction entre l’aspiration à faire réussir les élèves et la difficulté à réaliser du bon travail dans les conditions qui nous sont faites, les injonctions diverses voire contradictoires, les réformes agressives et non concertées qui dénaturent le sens du métier. Par dessus s’ajoute la RGPP qui aggrave les conditions d’exercice, une moindre considération et reconnaissance dans la société, traduite aussi par des salaires insuffisants au regard des qualifications obtenues. Et au soir de la manifestation du 27 Septembre un président de la république qui ose opposer ceux qui travaillent et ceux qui manifestent !
Il y a donc lieu de le rappeler : l’Etat employeur est bien le responsable de la santé et la sécurité de ses agents ; responsable dans sa politique au sens général, mais aussi responsable dans son application ou non du droit, à recruter les médecins de prévention, à investir sur le fond les instances de la santé et la sécurité. Pressé d’appliquer les nouvelles techniques de la gestion des ressources humaines, il a oublié de s’intéresser à la santé au travail qui est de sa responsabilité. Il n’est pas acceptable que ces drames soient renvoyés à la responsabilité ou à la supposée fragilité des individus.