Précision - La FSU, dans un cadre intersyndical, a boycotté la réunion du CTP initialement prévue le 11 mars.
Le CTPD d’aujourd’hui, consacré aux mesures et fermetures de postes, se tient dans un contexte d’actions des personnels, mobilisés sur 3 fronts ouvert –en toute cohérence- par l’actuel gouvernement :
– Celui d’une véritable revalorisation de nos métiers, à l’opposé des conclusions du rapport Pochard, et du trop fameux « travailler plus »
– le droit à l’éducation pour tous, qui ne peut découler de la mise en œuvre de la loi Fillon sur l’Ecole de 2004
– Et bien sûr celui de l’emploi, dans une académie qui, en 5 ans, totalise 15% des suppressions de postes nationale, et perd 12% de ses effectifs enseignants.
Dans ce contexte national et académique, les collèges du Pas-de-Calais, paient encore un lourd tribut à une politique de compression des dépenses d’Education, comme l’indiquent l’examen des documents préparatoires et les remontées d’établissements dont nous disposons :
I- Les MCS sont en baisse (53 à 31) par rapport à l’an dernier, mais il faut apporter 4 nuances à cette évolution :
1. le nombre de postes vacants fermés reste à un niveau élevé
2. la rentrée 2007 plaçait la barre particulièrement haute en termes de retraits de moyens !
3. contrairement aux années précédentes, les collèges ne perdent quasiment plus d’élèves, et des suppressions de postes, mêmes réduites, peuvent avoir des conséquences tout aussi néfastes sur les conditions de travail, et les conditions d’apprentissage.
4. Enfin, la remontée démographique qui s’annonce ne permet plus, selon nous, des retraits en volume aussi importants qu’auparavant, dans le cadre réglementaire actuel. Le rapport Pochard, dans ce contexte donne bien des pistes pour justifier de nouvelles suppressions …
Ainsi, pour appréhender réellement l’ampleur de la dégradation de la situation des personnels, et des conditions d’enseignements, il conviendrait d’effectuer des comparaisons s’appuyant des rentrées plus anciennes, tout en gardant à l’esprit que la remontée démographique s’annonce.
II- Nous pouvons ainsi constater que la rentrée 2008 conduit à une nouvelle dégradation des conditions d’exercice du métier :
a. En effet, le nombre de compléments de service augmente (439 à 559), tandis que la quotité moyenne diminue, cette tendance se confirmant depuis plusieurs rentrées (en exceptant 2007).
Cela aboutit à une fragmentation des missions pédagogiques, rendant difficile toute concertation et travail en équipe. On peut également penser que les disciplines à faible volume horaire pâtissent davantage de cette évolution, puisqu’il est par exemple plus « aisé » de relier le complément de service d’un professeur d’éducation musicale pour lequel chaque heure correspond à une classe.
b. Pourtant, parallèlement, la part des HSA dans la dotation globale du département augmente : elle représentera 6.5% à la rentrée 2008 ; c’était 5.7 % en 2007, et 5.1% à la rentrée 2004. Localement et compte tenu de la taille des structures, cette augmentation peut se traduire par des services particulièrement alourdis dans les collèges ou le nombre de supports est le plus important. A l’inverse, dans les petites structures, les HSA qui permettaient une certaine souplesse de fonctionnement sont en diminution.
III- Plus largement, l’élaboration des TRMD est un exercice périlleux dans la plupart des collèges, et débouche sur un nombre certains d’évolutions que nous continuons à dénoncer, à savoir :
– une gestion des flux d’élèves à géométrie variable : là les redoublements dont majorés afin de lisser les effectifs d’une cohorte, ici les redoublements sont minorés … Les effectifs par classe étant chargés. De même sont planifiés des départs en DP6, avant même que les conseils de classe se soient prononcés, ce qui n’est pas acceptable.
– Une déréglementation rampante de l’organisation des enseignements. Nous avons en effet remarqué que, dans nombre de collèges, les moyens dévolus aux IDD, pourtant toujours inclus dans les dotations, sont redéployés en 6e et 3e, ce qui peut amener des élèves à ne pas bénéficier de l’horaire obligatoire.
IV- Pour terminer nous souhaiterions que soit abordée la question de la généralisation de l’accompagnement éducatif à la rentrée 2008, en termes de calendrier de mise en place, de modalités d’organisation (ouverture des EPLE, transport) et d’attribution de moyens.
Dans l’immédiat, La FSU soutient les actions d’établissement et locales qu’elle appelle à poursuivre et à développer avec un souci permanent d’initiatives unitaires, de contacts avec les parents, d’interventions publiques et auprès des élus.
Elle appelle, pour toutes les raisons évoquées plus tôt les personnels à participer massivement à la journée de grève et de manifestations du 18 mars et à se réunir pour débattre des suites afin de porter les revendications pour l’emploi public dans l’Éducation contre les suppressions des postes et le recours massif aux heures supplémentaires, pour une revalorisation du métier enseignant respectueuse des statuts, une consolidation des trois voies de formation en lycée (générale, technologique, professionnelle).