Pendant ce CDEN, la FSU a dénoncé et contesté les choix faits et en passe d’être faits par le conseil départemental du Nord :
– la baisse maintenue de la partie « activités pédagogiques » de la dotation départementale au budget des collèges du Nord
– l’ouverture des aides aux collèges privés
– le déploiement d’outils numériques sans concertation avec les personnels des collèges
– l’externalisation des missions d’entretien des collèges vers des sociétés privées
La FSU a défendu d’autres choix pour les écoles et les collèges publics. Il est très regrettable que les expertises et les demandes des représentants des personnels et des parents ne soient pas entendues par l’actuelle majorité au conseil départemental.
Des travaux de reconstruction ou de réhabilitation ont été présentés lors de ce CDEN, cela concerne :
– A. Samain à Roubaix (les travaux débuteront au dernier trimestre 2016)
– R. Schuman à Halluin (études en cours - les travaux débuteront au second trimestre 2017 )
– L. Blum à Wavrin (études en cours - les travaux débuteront au second trimestre 2017 )
– J. Ferry à Anzin (études en cours)
– P. Duez à Cambrai (études en cours)
– Montaigne à Poix du Nord (les travaux débuteront au dernier trimestre 2016)
– Chasse Royale à Valenciennes (études en cours)
– J. Moulin à Wallers (les travaux débuteront au dernier trimestre 2016)
– Deconninck à Saint-Pol-Sur-Mer (demi-pension opérationnelle en novembre 2016)
– Molière à Villeneuve d’Ascq (les travaux se termineront en mars 2017)
DECLARATION FSU – CDEN 59 – 05 octobre 2016
Plus que jamais, l’Éducation Nationale a un rôle indispensable dans la formation des enfants afin qu’ils deviennent des citoyens cultivés, formés à l’esprit critique et capables de porter la contradiction grâce à l’enseignement qu’ils pourraient recevoir. C’est par l’éducation et la culture que nous construirons une société meilleure et plus égalitaire pour tous où le vivre ensemble doit être une richesse plutôt qu’une source de tension attisant des haines intolérables et insupportables. C’est une évidence et pourtant les conditions dans lesquelles cela se réalise désormais ne le permettent plus. Nous ne reviendrons pas sur les dernières réformes ou les différents budgets qui relèvent de l’État mais les choix faits ou en passe d’être faits par le département contribuent pleinement à l’affaiblissement de la culture des futurs citoyens que sont les collégiens et notamment dans les collèges publics du département.
L’ouverture du PEDC aux collèges privés entraînant mathématiquement une réduction des aides aux collèges publics et surtout, la baisse maintenue de la partie « Activités Pédagogiques » des dotations de fonctionnement des établissements participent à cet affaiblissement. Les collèges sont en difficultés et sont contraints de faire des choix qui réduisent l’offre pédagogique et culturelle dispensée aux enfants. Ainsi, des projets sont limités ou abandonnés alors même qu’ils participent fortement à la réussite de tous les élèves. Et ce ne sont pas le numérique et ses outils qui pourront les remplacer tant ils sont parfois déconnectés des réels besoins des établissements et des équipes éducatives.
Croire que le numérique et ses usages pourraient permettre la réussite scolaire de tous les élèves, y compris celle des collégiens les plus en difficulté est illusoire. Les outils numériques peuvent représenter des apports dans les pédagogies des enseignants mais leur généralisation n’aura que peu d’effets sur la réussite. Les élèves n’apprennent pas mieux avec le numérique. Ce n’est pas nous qui l’affirmons mais l’OCDE, pourtant pro-numérique, qui révèle dans un rapport récent que les enfants des pays les plus équipés en numérique apprennent moins bien. Et que dire de leurs effets sur la santé : addiction, troubles du sommeil, hyperactivité, sentiment de mal être... Là aussi, ce n’est pas nous qui l’affirmons. D’ailleurs, le fait de voir se créer dans certains pays des écoles « huppées » sans numérique où l’on privilégie les sorties culturelles et le sport doit nous amener à nous poser des questions sur l’efficacité réelle du numérique en classe. Quant aux inégalités et à la fracture numérique souvent utilisées, des enquêtes montrent qu’il y a une inversion et qu’il y a, aujourd’hui, une surconsommation d’écrans chez les enfants de milieux défavorisés alors que les parents des milieux les plus aisés limitent le temps d’écran de leurs enfants.
De plus, introduire le numérique dans les établissements sans leur donner les moyens de pérenniser les équipements est une gabegie comme celle que l’on connaît avec la dotation tablettes en lycée : qui va s’occuper de la maintenance ou de la configuration ? Quelle formation pour les personnels ? Qui va financer le matériel complémentaire nécessaire pour leur utilisation ?
La FSU tient maintenant à exprimer sa profonde opposition à l’externalisation des fonctions d’entretien général des collèges publics du département à travers l’expérimentation en cours dans quelques établissements et le non remplacement des départs en retraite ou des fins de contrats pour les non titulaires. C’est un non-sens lorsque l’on sait la place qu’occupent les agents auprès des équipes pédagogiques, de vie scolaire et administratives. Ils sont aux côtés des élèves et des personnels toute la journée et participent activement à la vie de l’établissement. Les remplacer par des interventions de sociétés privées sera un nouvel affaiblissement pour la qualité de l’accueil des élèves et leur réussite dans les collèges publics du département.
Nous demandons au Président du Conseil Départemental et aux élus de renoncer à ce projet de privatisation des missions d’entretien et au contraire, de maintenir ou créer des postes d’agents pour renforcer les équipes présentes au quotidien dans les collèges publics du Nord.
Les choix budgétaires de ces derniers mois sont inquiétants pour le devenir des collèges publics et des enfants qu’ils accueillent. La FSU les dénonce et les regrette fortement car d’autres choix auraient pu et pourraient être faits malgré les difficultés financières du département maintes fois invoquées pour justifier ces décisions.
Et ce n’est pas le passage annoncé à la Région de l’organisation des transports scolaires qui va nous rassurer. Quelles garanties pouvez-vous nous donner sur le devenir de leur gratuité pour les familles ?
Nous voulons, à présent, aborder la mise en œuvre de la loi du 11 février 2005 concernant la scolarisation des enfants en situation de handicap que la FSU a approuvé. Sa mise en œuvre est source de multiples difficultés : formation spécifique insuffisante tant pour les enseignants que pour les personnels accompagnants, manque de concertation entre les différents partenaires…
Les enseignants référents, nous l’avons déjà déploré dans cette instance, doivent trop souvent se contenter de moyens insuffisants pour exercer leurs missions. Cette année, une nouveauté, ils ne peuvent plus affranchir les courriers adressés à la MDPH, cette charge incombe désormais aux familles. La FSU revendique que les enseignants mis à la disposition de la MDPH aient les moyens appropriés pour remplir leurs missions.
Depuis la rentrée, de nombreux collègues scolarisent des enfants en situation de handicap sans aucune aide. Tous les enfants pour lesquels un AESH a été notifié par la MDPH doivent pouvoir réellement en bénéficier. La passion du métier ne suffit pas, il nous faut du temps et des moyens !
Enfin, la FSU rappelle que l’éducation est un droit et s’insurge contre le refus de certains élus de scolariser des enfants Roms comme cela fut le cas à Saint-André ou à Maubeuge. Ils doivent pouvoir bénéficier, comme les autres enfants, du droit fondamental à l’éducation afin que leur avenir social et professionnel soit assuré. Ce droit fondamental est rappelé par la convention internationale des droits de l’enfant signée le 20 novembre 1989.