Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
Nous tenons tout d’abord à remercier les services qui s’occupent des collèges pour leur collaboration dans la préparation de ce CTP : l’exercice du paritarisme est d’autant plus facilité que nous disposons des documents dans les temps, et que nous savons pouvoir compter sur la disponibilité des personnes de la division.
Le CTPD de ce jour se tient, vous le savez ,dans un contexte très particulier, celui d’une semaine d’action unitaire, qui a débouché notamment sur le boycott de cette instance lundi 19 mars, et surtout sur l’action de grève nationale du mardi 20, à laquelle appelaient notamment le Snes et le Snep-FSU, majoritaires dans le second degré.
Dans l’académie de Lille, il s’agissait de la 5e journée de grève, dont l’objectif est d’obtenir l’abrogation du décret sur les services et le rétablissement des postes supprimées à la rentrée 2007.
Quoi que puisse en dire le Ministre, la majorité de la profession est massivement mobilisée depuis le mois de décembre : boycott des conseils d’administration, votes contre les TRMD qui entérinent les suppressions de moyens, mobilisation de bassins entiers (comme celui de Saint-Pol-sur-Ternoise récemment où professeurs et parents d’élèves défilaient côte à côte,) Autant d’actions auxquelles le gouvernement ne peut rester complètement sourd, et qui l’incitent à satisfaire partiellement -comme sur la hors-classe- quelques unes de nos revendications les plus anciennes, tout en refusant le dialogue social sur celles du moment.
Les chiffres que vous nous avez transmis pour ce CTP nous confortent dans l’idée que la réussite scolaire des élèves, derrière un discours convenu sur l’égalité des chances et la justice, n’est pas l’objectif poursuivi par le Ministre de l’Education Nationale. Comment en effet améliorer l’exercice des missions des personnels, quand 118 postes vacants sont supprimés (dont 105 en collèges), et 57 mesures de carte scolaire prononcés (dont 53 en collèges) ? Le Pas-de-Calais perd ainsi 175 ETP qui s’ajoutent aux 208 de la rentrée 2006 (-122 postes vacants et 86 MCS). L’accumulation de MCS sur plusieurs années est dévastatrice quand on se penche sur la répartition par discipline : en lettres modernes par exemple, on totalise ainsi 32 MCS pour les rentrées 2006 et 2007.
La lecture des documents révèle également que le nombre de CSD se maintient à un niveau très élevé à la rentrée prochaine (439), même s’ils sont moins nombreux 580 (-141) cette année cependant en volume, cette baisse ne représente que 125 heures postes (- 4%) c’est à dire moins de 7 ETP…Sur le terrain, vous le confirmerez peut-être, il devient de plus en plus difficile pour l’administration locale de relier les compléments de service (nous avons plusieurs exemples en Lettres). Cette année encore, nous relevons que certains chefs d’établissement suggèrent aux collègues une solution inacceptable, à savoir un temps partiel qui évite le CSD.
Quant aux services « consentis » par les collègues en documentation, ils ne le sont que dans la crainte, parfois entretenue, de voir le support complet supprimé. De notre point de vue, ce type de situation est intolérable puisqu’il s’agit d’une forme de déqualification de collègues qui serait bien plus utile dans des classes dédoublées, plutôt que dans des CDI dans lesquels c’est bien d’enseignants-documentalistes, c’est-à-dire de personnels qualifiés dont les établissements ont besoin.
Afin d’avoir une vision plus précise de la situation et pour compléter les données dont nous disposons, nous souhaiterions obtenir :
– La liste des CSD reliés et non reliés et celle des BMP
– Celle des postes PEGC transformés en type lycée, les postes PEGC libérés par départ en retraite et ventilés en CS
– Si les documents préparatoires ont évolué, les TRMD issus du CTPD
– un GT préparatoire au CTPD et nous renouvelons notre demande d’un GT Langues en prolongement du GT académique
Pour les CSD, comme nous le réclamions hier à l’IA Nord, nous demandons un engagement écrit du collègue concerné et l’affichage des postes à complément de service, signalés vacants pour le mouvement intra-académique.
La FSU refuse les suppressions de postes parce que l’argument démographique est un alibi pour renoncer à toute ambition. Dans un contexte de casse des services publics, la part de l’Education Nationale dans le budget ne cesse de baisser. L’élévation des qualifications est une nécessité et on ne peut en diminuer le coût. La qualification reste le meilleur remède au chômage, à la précarité et à l’exclusion.
La FSU exige la restitution des moyens ce qui suppose un collectif budgétaire à la hauteur des besoins pour un service public de l’Éducation Nationale ambitieux.