Audience Recteur du 22/09/2009
L’audience a duré 2 h 1/4
Les questions du SNES et les réponses du recteur sur les sujets abordés : les problèmes de remplacements dans l’académie, la grippe A, l’affectation des élèves, le bac, langues vivantes, les AED, stagiaires
SNES : dans toute l’académie, les collègues ont subi les prélèvements des journées de grèves de l’année 2008 – 2009 en une fois, sur le salaire d’août
Recteur : il ne s’agit pas d’une volonté délibérée puisqu’il l’ignorait, les services ont eu beaucoup de travail dans l’année.
Manque de personnels, problèmes de remplacement dans l’académie
SNES : on nous signale des profs d’anglais non remplacés depuis la rentrée dans plusieurs établissements (Pecquencourt, Arleux, Courrières, Villeneuve d’Ascq..), en lettres classiques (Arras). On y explique aux parents d’élèves que les profs n’acceptent pas les heures sup !
Les affectations hors discipline continuent en techno, y compris des agrégés alors qu’ils n’ont pas la possibilité de candidater au plan de reconversion. [Suite à une victoire au TA en juin, les certifiés ne sont plus affectés hors discipline sur 9 h mais sur 8 h, les agrégés sur 7 h]
Idem pour les CPE (des TZR d’autres disciplines sont sollicités).
Qu’en est-il des recrutements de non-titulaires ? On nous fait état du recrutement de vacataires avant des contractuels ayant plus d’ancienneté, ce qui remet en cause la possibilité d’avoir un CDI puisqu’il y a interruption.
Problème des COPSYS dont le nombre est insuffisant : 33 400 élèves de l’académie n’auront pas accès aux services d’un COP en raison des 19 postes vacants et en l’absence de remplaçants pour pallier les absences et congés en cours d’année.
Recteur : en dessous de 15 jours, c’est une gestion à l’interne, un remplacement local ; au dessus, la gestion se fait au niveau académique. Le tableau de bord des remplacements se fait au jour le jour. Le suivi est le plus rapproché possible quand on a la « ressource humaine ».
Les agrégés nommés hors discipline : ils ne peuvent pas changer de valence, il s’agit ici d’utiliser les compétences. Dans certaines disciplines, les collègues ont les compétences de leur formation pour assurer des suppléances (les profs de physique peuvent très bien assumer un remplacement de maths en collège par exemple). Il n’y a pas eu d’injonction en direction des enseignants pour prendre des postes de CPE, mais des propositions.
Difficultés à assurer les remplacements : ce n’est pas une question de moyens budgétaires, c’est une question de vivier. On a alerté les présidents d’université et les IPR qui recherchent des personnes susceptibles d’assurer les fonctions d’enseignement. En Anglais, si des postes sont encore vacants, c’est que les vacataires prévus ne sont pas venus ou ont démissionné. Il reste un peu plus de 10 suppléances à assurer en Anglais. Il n’y a pas eu de consignes pour privilégier le lycée / au collège. Par contre, on privilégie les classes d’examen.
Contractuels / vacataires : il n’y a pas eu de consignes pour ne pas reprendre les contractuels CDIsables [Explication : au bout de 6 ans de services en continu, les contractuels obtiennent un CDI, mais la moindre interruption remet les compteurs à 0] ; c’est une question de durée et de nombres d’heures car la ressource humaine est faible (il paraît plus logique de mettre un vacataire quand il n’y a que 4 ou 5 h à faire).
Nombre de COP : il n’y a pas eu de baisse pendant des années alors que les effectifs en collège diminuaient. Beaucoup de départ en retraite, plus que pour les profs proportionnellement, on a engagé des recrutements en veillant à ce que les non-titulaires aient un diplôme en psychologie. Il n’y a plus que 4 postes vacants.
Affectation des élèves
SNES : des centaines d’élèves n’étaient pas affectés en juillet, à la rentrée, beaucoup sont mal affectés, ce qui est source de démotivation et de décrochage scolaire, certains ne se sont pas réinscrits ou se sont inscrits dans le privé (exemple des 23 doublants du lycée Faidherbe de Lille). Nous le mettons en relation avec la « reconquête du mois de juin. Nous souhaitons un bilan
Recteur : c’est une pratique habituelle de ne pas réaffecter systématiquement les doublants de terminale dans leur ancien établissement, il n’y a pas de priorité. Le 1er tour des affectations a permis d’affecter 85% des élèves. Il y a eu une semaine entre les 2 tours, le 2e ayant lieu juste avant le 14 juillet, un peu plus tard que l’an passé, d’où l’inquiétude des parents. La semaine entre les 2 tours est nécessaire pour ajuster les structures et expertiser les situations locales (méconnaissance totale de la base élèves du privé ce qui rend les choses difficile).
Cette année, la demande des élèves a été plus importante pour les CAP que pour les 2de Pro. Problème d’adéquation : il y avait 1300 jeunes à placer pour 1200 places vacantes ne correspondant pas aux vœux. C’est la question de l’information et de la préparation des jeunes à choisir une voie de formation professionnelle. Il faut développer « l’éducation au choix » [NDLR : ou à la résignation ?].
A la fin, le résultat est identique à l’année dernière. A ce jour, 220 élèves de la voie professionnelle sont en attente d’affectation : plus de la moitié sont des titulaires de BEP carrières sanitaires et sociales. O en Collège et O en LEGT.
Il y a un vrai problème avec le BEP carrières sanitaires et sociales qui n’a pas de bac pro pour le prolonger. Il est attractif mais c’est un leurre, ce diplôme ne permet pas facilement une insertion (en concurrence défavorable avec des adultes qui ont de l’expérience). Les résultats du bac ST2S ont été catastrophiques cette année, on a 10 à 15 points d’écart avec le reste de la France, donc ce n’est pas seulement de la faute de la réforme. Recteur : « Si j’étais en capacité de réduire les capacités d’accueil de ces séries, je le ferai ».
6 à 700 élèves en difficultés (ex Segpa et 3 insertion) sont pris en charge par la MGI comme chaque année.
Les effectifs en Segpa sont stables alors que les effectifs de collège ont fortement diminué (la proportion d’élèves en SEGPA dans l’académie, en particulier dans le 62, est beaucoup plus importante qu’ailleurs). La question des Segpa pourra être traitée en CTPA. La Segpa n’est pas faite pour accueillir les handicapés mentaux.
Il n’y a pas eu de changements en cours de route concernant le logiciel d’affectation Affelnet.
Grippe A
SNES : Nous demandons toujours qu’un CHSA (comité hygiène et sécurité académique) soit convoqué, nous ne comprenons pas qu’il ne l’ait pas été et que nous ayons été informés d’abord par les médias.
Les expériences menées dans les 2 collèges la semaine dernière montrent toutes leurs limites. D’abord d’un point de vue matériel, la fracture numérique est bien présente, 10 % au moins des élèves ne disposent pas d’internet chez eux + le dispositif de connexion n’était pas facile d’utilisation, il requiert la présence d’une personne s’y connaissant en informatique + un élève de cet âge n’est pas en mesure de travailler en autonomie face à internet, là encore cela nécessite la présence d’un adulte, d’autant que les collégiens se sont retrouvés confrontés à une avalanche de devoirs à effectuer 10 jours seulement après la rentrée. Il ne faut pas non plus oublier les difficultés matérielles auxquelles sont confrontés les personnels qui ne sont pas tous formés, qui n’ont pas tous internet.
Nous nous interrogeons donc sur l’efficacité de la fermeture et demandons un bilan de ce qui a été fait la semaine dernière.
Recteur : Les 2 collèges fermés l’ont été par mesure sanitaire, décision prise par le préfet après contact avec le recteur et sur information de la Daass. La question est : comment assurer un lien avec l’établissement ? Nous avons réfléchi à un outil qui permette de maintenir une activité de nature pédagogique et qui pourrait être utilisé dans d’autres circonstances au cours de l’année (élève hospitalisé ..). [Et pourtant le recteur ne comprend pas notre communiqué et notre suspicion par rapport au dispositif mis en place !]
Bac 2009
SNES : Le déroulement du bac 2009 a montré de nombreux dysfonctionnements [nous avons eu des retours de 49 établissements dans l’académie], pour les éviter, quelques propositions pour garantir la qualité de l’examen : d’abord des propositions dont les réponses sont du ressort du ministère
1)il faut revenir à un calendrier national permettant de rendre au bac le caractère solennel que mérite le premier grade universitaire
2)éviter de mettre dans la même journée des épreuves aussi lourdes que philosophie et littérature, avancer les épreuves de philosophie (pour laquelle le vivier de correcteurs est utilisé à plein), d’Histoire-Géo et de SES
3)Il y a un écart entre les sujets parfois ambigus ou aux contours vagues et les consignes de bienveillance données en réunion d’harmonisation.
Pour ce qui est du ressort académique, nous faisons la demande d’un groupe de travail bac, avec présence des IPR et des chefs d’établissements. : des consignes claires doivent être données pour éviter les conflits locaux (collègue ayant des copies et devant assurer plusieurs surveillances, voire des cours). Il faut revenir à des surveillances par série et par établissement, pour éviter que les élèves soient surveillés par les enseignants qu’ils connaissent. Le fait que chaque lycée soit centre d’examen pour toutes les séries a multiplié les risques d’erreurs, augmenté les besoins en surveillants, davantage d’élèves se sont présentés sans convocation ou carte d’identité, etc.
Il faut également donner davantage de temps aux correcteurs : solliciter tous les correcteurs possibles, y compris du privé, faire un effort à faire sur la remise des copies, avancer les réunions d’harmonisation ... Nous souhaitons également que les convocations arrivent plus tôt (certains collègues n’ont été prévenus que 15 j avant, en lettres ou en langues) et cela a des incidences sur les convocations de surveillance.
Problème aussi des convocations qui font apparaître en clair le NUMEN, ce qui permet d’accéder à i prof ou à la messagerie.
Enfin, beaucoup d’interrogations sur les indemnités bac : distancier préprogrammé, quel point de départ pris en compte (résidence administrative ou personnelle ?), problème récurrent pour l’EAF (prise en compte de 20 mn alors que le BO de 2003 prévoit lui 30 mn, durée appliquée ailleurs).
Recteur : le ministre a chargé le recteur de Marseille, de Gaudemar [celui de la réforme des lycées]de mettre un GT en marche pour regarder les propositions de changement. Dans l’académie, nous devons trouver un créneau pour faire un bilan.
La reconquête du mois de juin a permis de gagner une semaine, mais il n’y a pas eu beaucoup d’activités pédagogiques pendant le déroulement du bac. Concernant les convocations arrivées tardivement : on peut essayer de corriger, mais pour les établissements tous centres d’examen et regroupements des séries, c’est une décision nationale.
[Le SNES enverra au recteur un bilan détaillé et des propositions pour le bac 2010 très prochainement]
Langues vivantes
SNES : Suite à notre question posée au dernier CTPA du 16 juin 2009 concernant la diversification de langues vivantes 2 offertes à la rentrée 2009 aux élèves de bac pro 3 ans services, nous tenons à revenir sur les réponses que vous nous avez fournies.
La première réponse que vous avez faite concerne le nombre d’élèves touchés. D’après vous, peu d’élèves seraient finalement concernés par une LV2 autre que l’espagnol et par conséquent le phénomène serait marginal et sans grande conséquence. Nous contestons cette appréciation. En effet d’après les chiffres donnés par vos services, 26250 élèves sont entrés à la rentrée 2008 en LP dans une formation de type services ; 60% étaient scolarisés en bac pro 2 ou 3 ans soit 15750 élèves. Toujours d’après les chiffres de vos services (CALV de février 2009), 33% des élèves de collège suivent une LV2 autre que l’espagnol. Cela représente donc 5200 élèves de l’académie environ susceptibles à la rentrée 2009 d’entrer en bac pro 3 ans avec une LV2 autre que l’espagnol. Ces milliers d’élèves de peuvent être considérés comme quantité négligeable (à Malraux Béthune, il s’agirait de 50 germanistes).
Votre seconde réponse concerne les programmes de bac pro 3ans et l’affirmation qu’il n’y a pas de continuité entre ces derniers et les programmes de collège. La continuité des programmes, quelle que soit la discipline, existe bel et bien entre le collège et le lycée professionnel comme entre le collège et le lycée général et technologique. Les LV n’y font pas exception. Affirmer le contraire revient à remettre en cause la définition nationale des enseignements qui reste, à ce jour, la référence.
Nous nous inquiétons donc pour la situation scolaire des élèves de bac pro 3ans germanistes, italianisants ou encore anglicistes……qui n’auront pas droit, à la rentrée 2009, à la continuité de l’enseignement de leur LV2. Le passage de 3e en 2de est pour nombre d’élèves peu aisé. Y ajouter un obstacle supplémentaire ne fait qu’entraver davantage les conditions de la réussite scolaire de ces élèves.
A noter : la double peine des germanistes LV1 : en LP, on les oblige à prendre anglais LV1 et ensuite esp LV2
Recteur : on a essayé de trouver une réponse équilibrée. Il est illusoire de penser qu’on pourra en LP offrir la diversité. C’est ingérable quand on voit qu’un LP peut recruter sur 5, 8 collèges avec des pratiques très différentes. On a regardé pour chaque LP la ressource humaine mais surtout le cursus des élèves pour assurer la LV de la majorité d’entre eux. On a fait un gros effort. Le recteur nous rappelle qu’il n’y a pas de secteur avec les LP
AED
SNES : problème des contrats d’un an, non renouvelés sans explication, des droits qui sont bafoués (droit à formation, droit à congé pour concours). Insuffisance du nombre d’AED dans de nombreux établissements.
Recteur : Nous renverrons l’info concernant les droits à la formation aux chefs d’établissements. Les MI-SE partis ont tous été remplacés par un AED sauf si l’établissement avait déjà trop de moyens (les établissements peuvent avoir des AED en moins puisque les critères de répartition ont été revus, mais le volume global reste identique). Collège Boris Vian à Lille est un établissement hors norme, très difficile qui nécessite un traitement particulier. Nous les recevrons en audience.
Il va y avoir une dotation supplémentaire de contrats aidés pour compléter les AED. Situation des AVSi, en 3 ans, on a doublé le nombre d’enfants handicapés en milieux ordinaires. On a atteint 83 UPI alors qu’on en avait que 50 à la rentrée 2006.
Stagiaires IUFM
SNES : 11,1 % de non validés, avec des pics en anglais et en maths. Distorsion importante entre l’avis de l’IUFM et le résultat final, nous contestons aussi le poids des chefs d’établissement dont l’avis final est en contradiction avec la note administrative. Ces chiffres très importants d’échec n’existent que depuis la mise en place du « cahier des charges » il y a 2 ans (avant, le taux d’échec était au maximum de 5 %).
Il y a 2 ans, nous avions obtenu de l’Inspection générale l’accord que les stagiaires dont le jury savait à l’avance qu’ils seraient recalés seraient vus en entretien. Cela n’a pas été le cas cette année et des stagiaires ont découvert qu’ils étaient refusés définitifs début juillet par déduction par rapport à la liste des admis. Ce n’est pas admissible. Problème d’un système où les stagiaires sont incapables de s’auto-évaluer, problème des divergences entre disciplines (8 refusés définitifs en maths, le jury l’explique en général par le fait que les scientifiques passent les concours d’enseignement par défaut, parce qu’ils ont échoué ailleurs, mais il n’y a pas d’échec en physique chimie).
Recteur : nous avons revu les dossiers des refusés définitifs 2e année et les avis du jury nous semblent justifiés. Une réunion avec l’Inspection, l’IUFM et les chefs d’établissement peut en effet être envisageable. La distorsion avec l’avis de l’IUFM s’explique aussi par le fait que mettre des croix sur des compétences acquises ou non n’est pas très explicite [NDLR : rappel, le SNES est opposé au cahier des charges et à l’évaluation des 10 compétences]
SNES : concernant les stages PLC1 (« métiers de l’enseignement »), qu’en est-il de la rémunération des maîtres de stage ? De l’utilisation des étudiants comme moyens d’enseignement ? Quelle incidence pour le PAF (les rumeurs indiquent que les stages se dérouleraient en mai-juin pour provoquer les absences des maîtres de stage qui seraient remplacés par les étudiants admissibles : drôle de formation sans formateur, alors que les étudiants sont en plein préparation de l’oral !) ?
Recteur :
le recteur reste évasif sur la rémunération (ou non) des maîtres de stage. Pas d’incidence officiellement sur le PAF. « J’applique la circulaire avec pragmatisme ». Pendant le temps où les enseignants seront libérés et remplacés par les stagiaires (2 x 9 h en 15 jours, après les résultats de l’admissibilité), les profs pourront se former (au PAF ?), préparer les réformes, se concerter… Ce sont les IPR qui effectueront les choix des maîtres de stage dans le vivier recensé par le rectorat actuellement [le SNES rappelle sa totale opposition à un dispositif qui mettrait en responsabilité des étudiants, leur formation et leur réussite, ainsi que celle des élèves, ne doivent pas être compromises par le manque de titulaires !]. Les IUFM ont une occasion, peut être la dernière, démontrer qu’ils sont indispensables à la formation des personnels. Recteur : « Si le SNES lève son mot d’ordre par rapport aux stages PLC1, cela se passera sans problème » (bis).