Communiqué de Presse
Mise au point
en réponse aux provocations du ministre
Le succès de la journée d’action du 10 avril semble avoir fait perdre au ministre le sens de la mesure, l’amenant à tenir des propos dans les médias sur les choix budgétaires d’une part et sur la responsabilité des organisations syndicales enseignantes d’autre part qui ne sont pas acceptables.
Le ministre justifie par la baisse démographique les 9000 suppressions d’emplois dans le second degré, déclare que la transformation de postes en heures supplémentaires maintient le taux d’encadrement, et renvoie la mobilisation des lycéens, à un malaise bien compréhensible qui n’aurait rien à voir avec les moyens....
Sur les 5 dernières années la baisse démographique correspondait à 12 000 postes alors que 25 000 postes ont été supprimés. Pour la rentrée 2008, la baisse démographique est de 13000 élèves. Sur 9130 suppressions d’emplois le ministère lui-même déclare que seules 1500 le sont au titre de la baisse démographique. Celle-ci n’est donc qu’un mauvais prétexte qui ne peut justifier des suppressions d’une telle ampleur. Ajoutons que le ministre omet de rappeler que les effectifs d’élèves ré augmenteront dès 2009 dans le second degré !
Quand à la transformation de 3500 emplois en heures supplémentaires, comment garantir l’absence d’effet sur les taux d’encadrement, alors que les informations remontant des établissements montrent un refus de très nombreux enseignants d’effectuer plus d’heures supplémentaires.
« Nous allons parler avec les lycéens, mais j’aimerais aussi que l’on parle des syndicats, où sont-ils passés ceux-là, pourquoi est-ce que je me retrouve aujourd’hui confronté directement à un dialogue avec les jeunes ?"
Les propos tenus par le ministre sur canal + constituent une véritable provocation à l’égard des personnels et leurs organisations syndicales. Faut-il rappeler au ministre les grèves qui ont marqué l’année scolaire sans que s’ouvre la moindre négociation dans le second degré ? La dernière en date le 18 mars a rassemblé près de 55% des personnels, avec comme revendication le rétablissement des postes supprimés, la consolidation des trois voies de formation au lycée, l’ouverture de véritables discussions sur la revalorisation du métier enseignant.
Le SNES trouve ces propos d’autant plus inacceptables qu’il demande avec insistance une rencontre urgente avec le ministre depuis le mois de janvier avec une réponse de Xavier Darcos survenue la semaine dernière seulement pour une rencontre le 17 avril !
Ajoutons à cela, l’absence de toute réponse aux courriers que le SNES a adressés au ministre dans la dernière période par exemple sur le baccalauréat, la publication sans concertation de la circulaire de rentrée au BO…
Le SNES demande au ministre de garder son calme, de regarder la réalité de la mobilisation et des attentes et d’ouvrir de vraies négociations sur les revendications portées par les personnels et les jeunes. Le nécessaire dialogue social ne peut se fonder ni sur le mépris des interlocuteurs ni sur l’ignorance des revendications.