La déclaration ci-dessous a été faite vendredi 23 mars, après le boycott de la réunion initialement prévue le 20. En effet, pour la 1re fois, le Directeur Académique (Ex-IA) a refusé de nous communiquer le trmd de chaque collège et segpa.
Monsieur le Directeur académique,
La préparation de rentrée 2012 est l’occasion pour la FSU de tirer un bilan.
Il est le suivant : les collèges et Segpa du Pas-de-Calais, leurs élèves et leurs personnels ont été maltraités pendant 5 années,
– Maltraités par les suppressions de postes : entre la rentrée 2008 et la rentrée 2012, 1811 élèves supplémentaires ont été accueillis … alors que 63 supports définitifs ont été supprimés.
– Maltraités aussi par la mise en application progressive de la funeste Loi Fillon de 2005, déclinée en contre-réformes qui ont eu pour effet d’affaiblir gravement le service public d’éducation, du socle commun facteur de sélection scolaire, aux contrats d’objectifs, donnant à la hiérarchie locale les outils d’une véritable inquisition pédagogique, qui est en dehors de ses missions et dont elle n’a pas les compétences.
Nos collègues et les parents l’ont bien compris et se sont largement mobilisés, en rejetant notamment les TRMD proposés ; vous avez sans doute le nombre exact d’établissements qui se sont ainsi prononcés, et nous aimerions le connaître.
1) Car cette année encore la casse est systématique. Les conditions dans lesquelles nous nous réunissons aujourd’hui montrent que la direction académique du Pas-de-Calais, en cohérence avec la politique rectorale, en est plus que jamais un serviteur résolu.
En effet, il fallait qu’en plus des suppressions de postes,
– les élèves les plus en difficultés perdent des structures plus ou moins adaptées et plus ou moins améliorables que sont les 6° SEGPA et les 3°I ;
– de nombreux collègues ne soient pas encore au courant qu’ils subissent une mesure de carte (cas d’une MCS en techno à Langevin d’Avion) ou un complément de service ; alors même que d’autres n’ont pu se prononcer sur ce choix, leur chef d’établissement ne les ayant pas systématiquement informés de cette alternative. Sans oublier les cas –nombreux- qui nous reviennent, où la quotité et/ou la destination du CSD n’ont pas été communiqués aux intéressés (TRMD à l’appui, comme à Auchel Sévigné, à Pernes, à Billy-Montigny, à Marie Curie Arras). D’autres encore découvrent aujourd’hui que la quotité ou la destination du CSD ont été modifiées, sans qu’on le leur ait signalé (G. Philippe Hénin). Plus incompréhensible encore, des collègues ont essuyé localement des refus –sans explication- du maintien d’une destination de CSD, alors que rien ne s’y opposait (Cas du collège d’Hucqueliers pour un CSD à Desvres, finalement au Touquet).
Plus globalement, les personnels et leurs élèves paient lourdement l’insuffisance des moyens injectés pour faire face à la hausse démographique : le nombre de CSD est certes en baisse, mais au prix d’une augmentation sans précédent de la quotité moyenne, qui passe de 4 .7 à 6.3 heures , conséquence d’une progression spectaculaire des CSD à 2 chiffres ( +58%) qui vide sémantiquement la notion même de« complément de service » ( ceci ayant pour effet de réduire potentiellement le nombre de MCS, mais en dégradant les conditions d’exercices).
Cette insuffisance de moyens explique largement la baisse sensible du nombre de csd vers les Segpa, mais avec un volume stable, ce qui n’améliore pas la prise en charge des élèves concernés, tout en dénaturant un peu plus les missions des collègues du 2d degré. Quant à l’affectation « en csd » de Professeurs des écoles sur les structures collèges, elle va dans le même sens : déqualifier les missions des PE spécialisés, des certifiés et des agrégés, nier leur spécificité, et préparer –dans une logique strictement budgétaire- la dissolution des SEGPA dans un collège qui serait encore moins unique. La FSU souhaite à ce propos savoir dans quel cadre pédagogique est prévue l’intervention des PE concernés.
2) Par ailleurs, alors que vous vous abritez derrière l’autonomie des établissements quand nous vous demandons depuis plusieurs années des explications sur l’évidente non application des textes réglementaires dans ces EPLE ou les chefs d’établissement piétinent les lois de la république en exhibant des heures de "Provençal" gardées "pour la soif", désormais avec Mme le Recteur vous faîtes le choix de ne prendre en compte les votes des CA que quand ils vous agréent. Comment ne pas constater que votre connivence complice d’hier se mue en manifestation encore plus revendiquée du mépris des instances et des textes réglementaires ?
L’étape suivante serait-elle de ne pas soumettre les TRMD au vote des CA ? Au collège d’Audruicq, il semble que l’on veuille anticiper sur les reculs.
3) Ces quelques éléments sont pour la FSU une des motivations qui vous ont conduit à refuser de transmettre à nos organisations les TRMD 2012 et les structures dont ils découlent, afin de nous empêcher sciemment de faire correctement notre travail de représentants des personnels
C’est sans doute cela votre conception d’un dialogue constructif.
M. Le Directeur, soyez rassuré, la FSU, avec les personnels, œuvre tous les jours pour créer les conditions d’une alternative réelle à ces politiques et à ces pratiques permettant enfin, d’envisager un dialogue constructif.