Boycotté le 3 février, le CDEN s’est tenu ce jeudi 10, malgré les demandes de la FSU pour qu’il soit reconvoqué un autre jour que celui choisi par une majorité de collègues pour exercer leur droit de grève et manifester.
Face à la surdité du représentant de l’Etat, la FSU a choisi de privilégier l’action, et n’a délégué qu’un membre de sa délégation pour lire le texte ci-dessous.
DECLARATION FSU
CDEN du 10 FEVRIER 2011
En dépit de nos demandes réitérées de report de cette instance, convoquée par vos soins le jour même d’une journée nationale de grève initiée par nos syndicats majoritaires dans l’Education Nationale, vous avez décidé, Monsieur le Préfet, d’ajouter à l’indifférence du sort des personnels et de leurs élèves, le mépris pour leurs représentants.
Mais aussi le mépris par conséquent du droit de grève, pourtant inscrit dans la Constitution, et dont l’exercice a une résonance particulière dans l’histoire régionale. Le mépris enfin du combat légitime des personnels pour défendre leurs élèves et les conditions d’enseignement dans le Nord-Pas de Calais, champion toutes catégories des suppressions de postes depuis 1998 (-9000).
Cette attitude encourage en outre une minorité de chefs d’établissements à maintenir la réunion du Conseil d’Administration sur la préparation de rentrée ce jour de mobilisation exceptionnelle. Etait-il vraiment nécessaire de dégrader un peu plus encore le dialogue social ?
Pour la FSU, cela confirme aussi que seule la logique budgétaire de coupes claires au sein des services publics est aux commandes de l’Etat, quoi qu’il en coûte.
Pour les collèges et Segpa du Pas-de-Calais, cette funeste logique conduit à une dégradation gravissime :
– L’accélération de la hausse du nombre moyen d’élève par classe : on n’ajoute un poste que pour 94 élèves en moyenne ; une division est ouverte en 3e pour 323 élèves supplémentaires ! ; réduction d’un cinquième des moyens pour lutter contre la difficulté scolaire ; fermeture de 6 troisièmes dérogatoires, sans proposition alternative pour traiter l’échec en amont autre que … le socle commun ou l’alternance. Le seuil d’ouverture de division, inchangé depuis des années, à cette fois été relevé, ce qui indique bien la tendance.
L’exemple des collèges du bassin de Béthune-Bruay est parlant : entre la rentrée 2007 et la rentrée 2011, 733 élèves de plus, mais 18 ETP retirés, ce qui a mécaniquement fait augmenter le nombre d’élève par classe.
– On retire plus à ceux qui ont le moins : c’est l’éducation prioritaire –les collèges RRS et surtout les RAR- qui fera, plus que les autres, les frais d’un nouveau budget de renoncement pour les territoires défavorisés : ces collèges gagnent 124 élèves et on y supprime 5,8 ETP. Et ce, alors que les prévisions d’effectifs sont minorées, comme au collège d’Hersin-Coupigny, exemple parmi d’autres.
– Les remplacements seront moins bien assurés encore, et ce n’est pas la fusion des zones de remplacement qui y changera quelque chose. Le Ministre peut bien annoncer que 96% des absences sont remplacées, plus personne n’y croit.
Quand à la fusion d’établissements afin de faire des économies d’échelle sur le dos des personnels et des élèves, cela semble être le nouvel outil pour l’application de la RGPP dans notre secteur : nous aimerions pour le moins savoir quels établissements sont dans le collimateur, puisque il semble qu’une liste existe.
La FSU est porteuse d’autres ambitions, et ne se contente pas de discours incantatoires ; elle intervient dans les instances, en délégation réduite car l’heure est à l’action. Elle ne contente donc pas de dénoncer les effets destructeurs de la « réduction des dépenses publiques » : elle appelle à la mobilisation et, avec ses partenaires, la poursuivra le 19 mars.